Carrefour Banque lance un compte courant en libre-service inspiré de Compte Nickel

Le succès de Compte Nickel, lancé en 2014 et qui vise 900 000 clients d’ici la fin de l’année, a inspiré Carrefour Banque. Le bancassureur détenu à 60% par Carrefour et à 40% par BNP Paribas lancera le 18 avril une offre de compte courant baptisé C-zam et dont le modèle ressemble trait pour trait à la start-up fondée par Hugues Le Bret, a annoncé son directeur général, Julien Jaillon, lors d’une conférence de presse ce 21 mars.

Quand Compte Nickel s’appuie sur son réseau de buralistes (avec un objectif de 5 000 points de vente mi-2019), Carrefour Banque commercialisera C-zam en libre-service dans 3 000 points de vente (hypermarchés, magasins de proximité) mais aussi en ligne sur RueduCommerce sous la forme d’une box facturée 5 euros et contenant une carte Mastercard. Au client d’ouvrir son compte en ligne en 10 minutes et en scannant deux documents d’identité (analysés grâce à la technologie de Morpho). Pas de revenus ni de dépôts minimum et pas de découverts autorisés : C-zam est ouvert à tous. Une fois le compte activé, le client peut ensuite l’alimenter gratuitement par virement et, s’il le souhaite, y enrôler son programme de fidélité Carrefour.

Temps réel

La tarification est simple : 12 euros par an. Gros avantage sur Compte Nickel : les retraits sont gratuits aux DAB Carrefour Banque ou BNP Paribas en France et coûtent un euro autrement (comme pour Compte Nickel). Les paiements par carte hors zone euro sont gratuits (1 euro chez Compte Nickel). Le remplacement de la carte coûte 10 euros, le rejet de prélèvement SEPA est facturé au-delà du 5ème incident par an, et au maximum à hauteur de 20 euros par rejet (contre 5 euros dès la première fois chez Compte Nickel), les frais par avis à tiers détenteur s’élèvent à 50 euros (contre 20 euros)… Comme Compte Nickel, les paiements apparaissent en temps réel. Carrefour Banque s’appuie sur la technologie de SIX Group pour y parvenir. L’application mobile, qui se veut “simple”, permet notamment de verrouiller temporairement sa carte bancaire, pour permettre au client de “reprendre la main” sur son compte bancaire, décrit Nadia Nikolic, directrice marketing et commerciale. Une expression chère à Hugues Le Bret…

C-zam ne permet pas de déposer d’espèces ni de chèques sur son compte (quand Compte Nickel permet de déposer des espèces chez le buraliste). De quoi éviter à Carrefour Banque de mettre en place des agents dédiés, mais potentiellement problématique pour le compte principal que C-zam ambitionne de devenir pour une partie des clients. Le compte sera géré à 100% en ligne (ou, en cas de problème, via les centres d’appels de l’établissement). Carrefour Banque complète ainsi la gamme de produits proposés à ses 2,5 millions de clients (épargne, crédit, assurance, et la carte de paiement Pass) dans 200 agences physiques. La banque traite 400 millions de transactions carte Pass par an, gère 2,9 milliards d’euros d’encours de crédits et 2,3 milliards d’euros d’encours d’épargne.

Avec C-zam, Carrefour Banque vise “les millenials qui veulent un compte courant pas cher sur mobile mais aussi les familles qui ont besoin d’un compte complémentaire pour gérer le budget courses, par exemple, et enfin ceux qui veulent une carte dédiée à leurs achats en ligne”, décrit Nadia Nikolic. Et le produit pourrait aussi être une bonne porte d’entrée vers du cross-selling. Julien Jaillon refuse de communiquer ses objectifs. “Nous avons de très fortes ambitions”, se contente-t-il de commenter. Ajouter un agrégateur serait “en réflexion” et Carrefour Banque n’exclut pas de lancer une offre pour les mineurs, comme Compte Nickel, “si la demande est forte”.