Cegedim investit 6 millions d’euros dans Score & Secure Payment

Le prestataire de services de paiement Score & Secure Payment (SSP) accueille Cegedim à son capital. Le groupe spécialisé dans la gestion des flux numériques de l’écosystème santé et BtoB prend une participation minoritaire dans le cadre d’une augmentation de capital de 6 millions d’euros. L’opération a été arrangée par Gimar & Co. 

SSP est un carve-out de Worldline réalisé en 2017. L’activité historique de la société est la sécurisation et la garantie des paiements par chèque, avec la solution Chèque Service. Mais comme le souligne l’Observatoire sur la sécurité des moyens de paiement dans son dernier rapport annuel, le chèque connaît un déclin continu depuis les années 2000. En 2019, le nombre de chèques émis et la valeur des opérations ont diminué dans les deux cas de 9%. Dans le même temps, le chèque reste l’instrument le plus fraudé (540 millions d’euros en 2019, soit une hausse de 20 %).

Chez SSP, la recrudescence de faux chèques s’est traduite par un alourdissement des dotations aux provisions pour risques et charges en 2019. Dans ce contexte, la société a porté ses efforts sur le développement d’une plateforme d’acceptation permettant au commerçant de proposer le paiement par prélèvement, virement, virement instantané, carte bancaire, wallet ou carte affinitaire.

“Le paiement est devenu trop compliqué pour les entreprises. Notre solution couvre l’ensemble de la chaîne, de l’acceptation jusqu’au recouvrement en intégrant la garantie et le différé/fractionné qui peut être fait en SDD (prélèvement SEPA, ndlr)“, souligne Eddy Combier, président de Score & Secure Payment. Grâce à cette proposition de valeur, la société vient de signer un contrat monde avec un grand constructeur automobile et a convaincu Club Med, Ford Europe et CAIH (Centre d’achat de l’informatique hospitalière). Par ailleurs, “tous les logiciels de facturation et de réservation en ligne ont compris qu’ils devaient rajouter une brique paiement à leur offre“, souligne Eddy Combier. Cegedim va ainsi pouvoir intégrer SSP à ses logiciels de paie, de facturation, ainsi qu’à sa plateforme Maiia, concurrente de Doctolib. La solution va aussi permettre de gérer le tiers payant, le reste à charge, les dépassements d’honoraires dans les pharmacies, chez les médecins. 

14,9 millions d’euros de CA en 2019

 La levée de fonds permet à la société de lever les conditions suspensives qui pesaient sur son agrément d’établissement de paiement octroyé par l’ACPR en septembre 2019. La société a notamment été autorisée pour fournir les services DSP2 d’informations sur les comptes (AISP) et d’initiation de paiement (PISP), mais les offres se mettent progressivement en place. “Il y a aujourd’hui 88 banques vers lesquelles on peut initier des paiements. La cinématique actuelle, c’est une cinématique de redirection avec des schémas qui sont très diversifiés en fonction des banques. Il n’y a que quelques banques qui sont aujourd’hui en web-to-app et offrent un parcours extrêmement fluide“, note Eddy Combier. Ce financement vise également à soutenir la rénovation du socle technologique, qui reste un mainframe cobol hérité de Worldline sur la partie chèque, et va permettre, grâce aux récents grands comptes signés, d’ouvrir toute l’Europe d’ici l’été 2021 puis de gagner ensuite des pays hors SEPA (dont la Russie et le Japon). 

Forte de son activité historique, la société compte 14 000 clients et a dégagé un chiffre d’affaires de 14,9 millions d’euros en 2019 (contre 24,2 millions d’euros lors de son exercice précédent qui courait sur 19 mois) et essuyé une perte nette de près de 1,4 million d’euros (contre un résultat quasiment à l’équilibre en 2017/2018). En 2020, en raison de la crise liée à l’épidémie de Covid-19, la société a obtenu deux prêts garantis par l’Etat pour un montant cumulé de 1,8 million d’euros.