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Accueil > Services bancaires > Chloé Mayenobe (Thunes) : “Nous détenons désormais une licence dans chaque État des États-Unis”

Chloé Mayenobe (Thunes) : “Nous détenons désormais une licence dans chaque État des États-Unis”

À l’occasion de l'événement Money20/20 à Amsterdam, mind Fintech a rencontré Chloé Mayenobe (ex-Solaris, Natixis Payments, Ingenico), présidente et COO du spécialiste singapourien des paiements internationaux Thunes. L’occasion d’en savoir plus sur cette fintech qui a levé 150 millions de dollars en avril 2025.

Par Caroline Soutarson. Publié le 15 juillet 2025 à 11h03 - Mis à jour le 16 juillet 2025 à 10h26
Chloé Mayenobe, COO de Thunes
  • Ressources

Quelle est la spécialité de Thunes au sein du groupe TransferTo ?

Thunes est une infrastructure de paiements internationaux instantanés sur laquelle sont connectées directement des banques et des wallets, ce qui nous permet de nous passer des rails de Swift ou d’autres systèmes traditionnels. Notre “Direct Global Network” relie plus de 7 milliards de comptes bancaires et wallets mobiles, et permet de payer avec 550 méthodes de paiement, dans plus de 130 pays, en 80 devises.

Nous proposons une solution de transferts d’argent internationaux en BtoB et en marque blanche. Quel que soit le cas d’usage (CtoC, BtoC, CtoB, remittance, gig economy, assurance, paie des employés à l’étranger, etc.), nous nous chargeons de toute la chaîne de valeur.

Avant de vous rejoindre, Chloé Mayenobe, j’interviewais Éric Barbier, actuellement CEO de Triple-A mais aussi fondateur de Thunes, que vous avez eu l’occasion de croiser dans votre carrière. Quelle est l’histoire exacte de Thunes ?

La genèse de Thunes est liée à Éric Barbier, désormais CEO de Triple-A, que je connais depuis une quinzaine d’années. Il a initialement créé la société TransferTo [en 2006, Ndlr], basée à Singapour [et dédiée au transfert international de minutes de téléphonie mobile, Ndlr]. Par la suite, Ingenico, dont j’étais la secrétaire générale, a racheté TransferTo [en 2010, pour 38 millions de dollars, Ndlr]. Éric est donc passé dans le giron du groupe et y est resté environ deux ans et demi. Plus tard, lorsque Ingenico a commencé à se transformer, TransferTo a été revendue à une personne présente au conseil d’administration d’Ingenico, ainsi qu’à son fondateur Éric [en 2013, Ndlr]. 

Ils ont ainsi poursuivi l’aventure avec TransferTo avant de créer Thunes [en 2016, Ndlr]. Puis Thunes a été séparée de TransferTo. Cette dernière est devenue une holding, à laquelle nous appartenons, au même titre que DT One, nouveau nom de l’entité opérationnelle de TransferTo. [Deux autres entreprises évoluent au sein de la holding : la solution de micro-prêt ezra et le fournisseur de données OpenD, Ndlr] Puis, en 2018, Éric est définitivement parti du groupe pour créer Triple-A.

Éric Barbier (Triple-A) : “Beaucoup de banques vont émettre des stablecoins”

Qui sont vos clients ?

Nos clients sont des acteurs bancaires, de la gig economy, ainsi que des prestataires de services de paiement (PSP), des MTO [money transfer operators ou opérateurs de transfert d’argent, Ndlr], des super apps… Il s’agit, par exemple, de GCash aux Philippines, Western Union ou Revolut, sur certains corridors [mais aussi PayPal, Deliveroo, Uber Eats, MoneyGram, Remitly, Payoneer, Xoom, Orange, Commercial Bank of Dubai, Paydek, etc. selon le site web de la fintech, Ndlr]. 

Les indicateurs financiers des paytech cotées

Quels sont les corridors sur lesquels vous êtes particulièrement compétitifs ?

Nous sommes initialement performants sur les zones faciles à atteindre, comme les paiements SEPA. Mais Thunes se différencie surtout sur des zones difficiles d’accès telles que le Bangladesh, le Pakistan, la Chine ou encore l’Inde. [Basée à Singapour, Thunes bénéficie d’une proximité géographique avec le continent asiatique, Ndlr]

Les paiements réalisés via Thunes se distinguent également des circuits de paiements traditionnels grâce à leur instantanéité, n’est-ce pas ?

En effet, comparativement au système Swift, dont le temps de transaction n’est pas connu à l’avance, pas plus que les frais associés, Thunes est complètement transparente en termes de coûts, communiqués avant la transaction, et propose des paiements instantanés. Ainsi, 98 % de nos transactions vers les mobile wallets arrivent de manière totalement instantanée. Via un tableau de bord, nous permettons à nos clients de savoir précisément où en sont leurs transactions (arrivées ou non, délai…). Les 2 % restants sont généralement dus à des erreurs lors de l’émission de la transaction, comme un mauvais compte saisi, ou à un paiement bloqué en raison d’une régulation.

Le Direct Global Network est le squelette de Thunes. Quels services avez-vous aménagés autour ?

Nous avons deux systèmes propriétaires. D’une part, le SmartX Treasury System, qui nous permet de gérer du FX à la volée, ainsi que d’effectuer la prévision de transactions, grâce à l’intelligence artificielle. 

D’autre part, notre Forecast Compliance System, plutôt axé sur la régulation et la surveillance des transactions. Ce service est particulièrement important, car nos clients doivent se sentir en sécurité quant aux flux d’argent de leurs propres clients. Grâce à notre couverture étendue, nous avons acquis une connaissance pointue des exigences réglementaires à travers le monde [la fintech est régulée à Singapour, Hong Kong, dans l’UE via la France, au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis, Ndlr]. À l’occasion de Money20/20, nous annonçons d’ailleurs que nous détenons désormais 50 licences aux États-Unis, soit une par État. 

L’accélération de votre développement aux États-Unis était le principal objectif de votre rachat du prestataire de services de paiement Tilia en 2024, qui y opérait sous 48 licences…

Oui, l’atteinte des 50 licences est la conséquence directe de l’acquisition de Tilia. Durant l’année qui a suivi la signature de l’opération, nous avons travaillé à ce que chaque régulateur de chaque État accepte le transfert des licences en notre faveur. C’est désormais chose faite, ce qui nous permet de nous adresser à la totalité des marchands aux États-Unis, premier pays en termes de flux d’argent vers l’étranger.

Notre levée de fonds de 150 millions de dollars [Série D annoncée en avril 2025, Ndlr] participe aussi à l’extension de nos opérations aux États-Unis, qui représente un coût conséquent, même si nous poursuivons une stratégie mondiale. Nous venons par exemple d’ouvrir les marchés nordiques (Danemark, Suède et Norvège) avec des services de paiement direct aux banques. Ces fonds serviront par ailleurs à l’innovation, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Quels sont vos projets en matière d’intelligence artificielle ?

Thunes utilise l’intelligence artificielle pour améliorer ses services, en se concentrant surtout sur les prévisions de liquidité. Prévoir précisément la liquidité nécessaire pour chaque paiement est crucial pour éviter les retards ou l’excédent de fonds, qui pourrait entraîner des risques liés aux variations des taux de change. Cette année, Thunes a beaucoup amélioré son outil de prévision grâce à l’IA, qui analyse bien les tendances des transactions passées, prend en compte des événements comme les jours fériés et donne des prévisions exactes et dans les délais.

En plus des prévisions, Thunes explore comment l’IA peut améliorer le service client et accélérer le codage. Ces initiatives montrent que l’entreprise veut vraiment utiliser l’IA pour améliorer l’efficacité, la précision et l’innovation dans ses activités.

Les stablecoins ont le vent en poupe cette année. Travaillez-vous à leur intégration dans Thunes ?

Nous nous y intéressons. Nous sommes actuellement un partenaire d’interopérabilité entre deux univers distincts : les mobiles wallets et les banques. Nous étudions donc l’ajout d’un nouvel univers spécifique, celui des stablecoins, actuellement peu poreux avec les autres systèmes. Nous avons déjà procédé à des paiements et des payouts en stablecoins. Nous réfléchissons désormais à la livraison au dernier kilomètre, le client final souhaitant être payé en fiat.

Thunes a établi un partenariat avec Circle en octobre 2024. Qu’est-ce que cela vous permet de faire ? Ajouter un nouveau mode de paiement ou effectuer des conversions sans que l’utilisateur final ne le voie ?

Les partenariats de Thunes avec de grands acteurs du secteur tels que Circle intègrent les stablecoins dans les flux de paiements grand public. Ces capacités permettent de garantir que les paiements en stablecoin ne sont pas seulement une innovation de niche, mais un composant pleinement intégré dans l’écosystème financier mondial.

Cette alliance permet aux membres du “Direct Global Network” de Thunes de financer et d’exécuter des transactions transfrontalières en utilisant l’USDC, offrant ainsi des transferts plus rapides en quelques secondes, sept jours sur sept. L’utilisation des règlements en USDC renforce la liquidité et réduit les coûts en capital pour les clients de Thunes.

Actuellement, vous n’avez aucun agrément pour fournir des services sur cryptoactifs. Comment procédez-vous pour proposer ce genre de services ?

En effet, nous ne sommes pas VASP [virtual asset services provider, Ndlr]. Nous travaillons avec des partenaires stratégiques en fonction des cas d’usage.

Et aucune envie d’internaliser la pratique ?

La question du “make or buy” est toujours en réflexion. Mais aujourd’hui, ce n’est pas dans nos plans immédiats.

Vous avez trois acquisitions au compteur. Les 150 millions de dollars pourraient-ils servir à financer d’autres projets de croissance externe ?

Nous pourrions être opportunistes, mais nous ne sommes pas en recherche active de M&A.

Avant Tilia, nous avions en effet racheté deux autres sociétés : Limonetik en 2021 [société française dont le cofondateur et ancien président Christophe Bourbier a quitté le navire début 2025, Ndlr]. Quant à Tookitaki, la société ne nous appartient pas entièrement [Thunes a acquis une participation majoritaire pour 20 millions de dollars en 2022, Ndlr]. C’est une société spécialisée dans la conformité et dans la surveillance de transactions, qui constitue une ligne d’activité complémentaire à la nôtre. Cela permet à chacune des deux entreprises de faire du cross-selling, mais ce ne sont pas les mêmes équipes qui s’en occupent.

Chez Thunes, comment est réparti le capital entre les actionnaires ?

Je n’entrerai pas dans les détails. Je peux vous dire qu’Apis Partners et Vitruvian Partners sont les deux derniers investisseurs à être entrés à notre capital [lors de la Série D, Ndlr]. Au-delà de l’aspect financier, ils nous aideront aussi en tant que partenaires grâce à leur connaissance fine de certains marchés. Helios Investment Partners, Visa ou encore Marshall Wace, qui a mené le cycle précédent, sont aussi présents au capital. [En juillet 2023, lors de son extension de Série C, Thunes s’est valorisée à 900 millions de dollars. Lors de sa Série D, l’entreprise n’a pas indiqué sa nouvelle valorisation, mais assure qu’elle a augmenté, Ndlr]

Quels sont vos indicateurs clés de performance ?

Je préfère ne pas répondre à cette question. [En avril 2025, le CEO de Thunes, Floris de Kort, évoquait un revenu récurrent annualisé de 150 millions de dollars (contre 100 millions de dollars en août 2024), ainsi qu’un Ebitda positif, Ndlr]

Caroline Soutarson
  • paiements internationaux

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