Accueil > Services bancaires > Comment les BATX ont pris d’assaut les services financiers en Chine Comment les BATX ont pris d’assaut les services financiers en Chine En Chine, en Inde, et plus loin dans le monde, les BATX s’installent comme des acteurs d’importance dans les services financiers. mind Fintech a répertorié les principales initiatives financières de ces acteurs numériques disponibles en source ouverte. Notre constat : si le paiement, le crédit ou l’assurance sont loin d’être le coeur de métier de Baidu, Tencent, Alibaba ou Xiaomi, ils les proposent aujourd’hui à de multiples clientèles. Ce premier article se concentre sur les activités financières des quatre géants sur leur marché domestique. Par Aymeric Marolleau. Publié le 13 mai 2020 à 9h29 - Mis à jour le 26 novembre 2020 à 14h26 Ressources Comment permettre à une population, dont le taux de bancarisation s’élevait à 64% en 2011, de vendre et acheter en ligne ? Comment la maintenir aussi longtemps que possible sur une plateforme sociale ? Sur un smartphone ? C’est à ce type de questions que les géants technologiques chinois Baidu, Tencent, Alibaba et Xiaomi ont dû répondre pour parvenir à développer leur coeur d’activité. Plus précisément, c’est pour favoriser ses activités de e-commerce qu’Alibaba, société éditrice du site de commerce en ligne Taobao, a commencé à développer son service de paiement numérique Alipay en 2004. C’est pour garder les utilisateurs captifs au sein de ses applications sociales QQ et plus tard WeChat que Tencent s’y est mis à son tour, dès 2005. Baidu, connu pour son moteur de recherche, et Xiaomi, fabricant de smartphones, ont suivi. Aujourd’hui, Alipay et WeChat revendiquent chacun plus d’un milliard et plus de 800 millions d’utilisateurs de leurs solutions de paiement mobile. Comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) aux Etats-Unis, les Big Tech chinoises viennent défier les institutions financières sur leur propre terrain en exploitant les atouts propres à leurs activités initiales : des avancées technologiques, une agilité certaine, de vastes bases de clients et les volumes considérables de données qui les accompagnent. Grâce aux revenus engrangés par leurs activités dans l’e-commerce, les terminaux numériques ou l’édition de jeux vidéos, ces géants se diversifient dans les services financiers via des investissements. mind Fintech a développé une base de données recensant les initiatives des BATX réalisées dans la banque et l’assurance et en livre l’analyse au fil de ce dossier. Sur les 184 activités recensées par nos soins, près de 55% relèvent de la prise de participation. Reconstruire le système financier grâce aux technologies Comment différencier les activités financières réalisées par des sociétés du numérique de celles réalisées par des start-up spécialisées dans la finance ? Pour Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, les fintech “prennent le système financier originel et l’améliorent grâce à la technologie”. Les “TechFin”, en revanche, néologisme qu’il a lui-même créé en 2016, cherchent “à reconstruire le système avec de la technologie”. Il ajoutait ensuite, au sujet de l’application Alipay et des services qui l’entourent : “ce que nous voulons faire, c’est résoudre le manque d’inclusivité” du système traditionnel. Elsa Hu, directrice exécutive de GP Bullhound à Hong Kong, explique à mind Fintech : “Alibaba s’est lancé dans son activité de paiement parce que personne d’autre ne pouvait le faire. Leurs volumes étaient tels qu’ils étaient les seuls à pouvoir construire le système” qui permettrait de gérer les transactions réalisées. Si la question s’est posée il y a seulement une quinzaine d’années, il faut se souvenir qu’à l’époque, l’achat en ligne n’était pas popularisé. En Chine, raconte le consultant Zennon Kapron dans un rapport de Citi Bank, les transactions étaient le plus souvent réalisées en espèces, “ce qui comportait plusieurs risques. L’acheteur pouvait refuser de payer. Le vendeur, tenter de frauder.” En développant Alipay, Alibaba résolvait ce problème de confiance et attirait un nombre croissant de clients sur sa plateforme d’e-commerce. “Une fois que les gens disposaient des moyens de dépenser leur argent en ligne, Alibaba pouvait aussi leur proposer du crédit, des opportunités de placement…”, reprend Elsa Hu. En juin 2013, par exemple, le groupe lance Yu’e Bao, un fonds monétaire sur lequel il est possible d’investir dès 0,1 yuan et qui rencontre rapidement le succès. La même année, Alibaba crée Zhong An, première compagnie d’assurance entièrement numérique, en partenariat avec Ping An et Tencent. Aujourd’hui, selon nos calculs, Alibaba et Ant Financial, dont le groupe fondé par Jack Ma possède 33% du capital, ont lancé 80 initiatives dans le domaine financier (24 pour la première, 58 pour la seconde). Or, en voyant le succès de ces produits et investissements au fil des années, “les autres géants du numérique ont ressenti le besoin de se tourner vers le monde financier, analyse Elsa Hu, car c’est un moyen supplémentaire de monétiser leur accès à de très nombreux internautes.” Le moment déclencheur ? Pour Yassine Regragui, consultant spécialiste fintech et Chine chez Deloitte et ancien d’Alibaba, une date est primordiale : “en septembre 2014, Alibaba entre en Bourse de New-York et Alipay est rendue indépendante. Un mois plus tard, Ant Financial est créée. Et là, on assiste à la vraie explosion des TechFin en Chine.” Force est de constater que, de 2004 à 2012, mind Fintech n’a pas recensé plus d’une ou deux initiatives des BATX du côté des services financiers. En 2013, premier sursaut : huit projets sont lancés. En 2014, le compteur monte à 17. Puis de 2015 à 2019, un rythme de croisière est progressivement atteint, avec une moyenne de 27 projets initiés chaque année dans les secteurs de la banque et de l’assurance. En BtoC, rendre les services financiers évidents, fluides, intégrés Mais de quoi parle-t-on, exactement, lorsqu’on évoque les services financiers proposés par les BATX ? En premier lieu, de services de paiement. Depuis Alipay par Alibaba, chacun a lancé le sien, quand il n’en a pas testé plusieurs : Tencent Pay puis WeChat Pay chez Tencent, Mi Pay chez Xiaomi, Du Xiaoman Pay chez Baidu… Ces outils se sont doublés de porte-monnaies électroniques dont l’existence a rapidement permis de développer toute une gamme de services financiers pour les particuliers, de la la gestion de patrimoine au crowdfunding, des plateformes de prêt entre particuliers au trading boursier. Avec les services de microcrédit (Baidu Loan, Fenfu chez Tencent, Mi Credit chez Xiaomi), obtenir un financement devient plus facile. Avec les offres de fonds monétaires ou de gestion de patrimoine (LiCaiTong chez Tencent, Ant Jubao chez Ant Financial, Bai Fa chez Baidu), c’est l’épargne qui est simplifiée. Et ces propositions ont du succès : en 2017, soit cinq ans après sa création, Yu’e bao devient par exemple le plus grand fonds monétaire mondial avec ses 165 milliards de dollars d’encours, avant de perdre ce titre en septembre 2019. En combinant ces produits et services à leur coeur de métier, Tencent et Alibaba/Ant Financial font de QQ, WeChat et Alipay des plateformes sans commune mesure avec ce que l’on connaît dans le monde occidental. “On parle de plateformes lifestyle, explique Yassine Regragui. Dessus, vous pouvez payer vos achats ou vos factures, commander un taxi, acheter un billet d’un avion, réserver une chambre d’hôtel, faire vos recherches en ligne, converser avec vos ami·es, etc.” Autant d’usages qui peuvent présenter une composante bancaire ou ou assurantielle : l’utilisateur souhaite collecter un peu d’argent pour un projet qui lui tient à coeur ? Les BATX ont des services de crowdfunding sous la main. L’internaute voudrait assurer le produit qu’il vient d’acheter ? Ces acteurs ont créé des micro-assurances parfaitement adaptées aux usages en ligne. Autant de moyens de rendre les services financiers simples à utiliser et parfaitement intégrés au parcours utilisateur. Néanmoins, il est intéressant de constater que Xiaomi, dont le coeur de métier est l’électronique grand public, est la seule société à proposer un nombre plus important de services financiers en BtoC (10) qu’en BtoB (7), ce qui s’explique en partie par ses activités indiennes. Pour les autres, le BtoB prime. En BtoB, répondre à un manque de service Cette tendance est particulièrement marquée chez Baidu, où 66 % des services sont développés en BtoB, et chez Alibaba (60%). L’explication est double : d’une part le besoin de financement des petites et moyennes entreprises est considérable, d’autre part, ces dernières génèrent des revenus sur d’autres verticales d’activités des BATX. Dans les zones rurales, rappelle Elsa Hu : “WeChat est quelquefois le seul moyen de faire du commerce.” Brancher les TPE/PME aux systèmes de technologies financières développés par ces géants numériques présente donc la double opportunité d’élargir les horizons commerciaux de la petite structure cliente et de faire croître la clientèle et les revenus d’un Alibaba ou d’un Tencent. D’ailleurs, aujourd’hui, selon les chiffres de Yassine Regragui, “plus de 40 millions de points de vente en Chine proposent WeChat Pay et Alipay”. Ant Financial aide en fait les consommateurs à devenir entrepreneurs Yassine Regragui Manager chez Deloitte Avec une mécanique similaire à celle adoptée pour la clientèle de particuliers, les BATX ont étoffé leur offre de services pour les entreprises autour des outils de paiement. Ils ont ainsi constitué une gamme de plus en plus complète de services financiers et d’assurance pour les entreprises. Ces acteurs ont créé des néobanques dédiées à une cible de petites et moyennes entreprises, comme MYbank, lancée en 2015 par Alibaba et créatrice du modèle “310” (3 minutes pour déposer une demande, 1 seconde pour recevoir un prêt, 0 humain impliqué dans le processus) ou Baixin Bank et Citic aiBank, toutes les deux créées par Baidu en 2017 en association avec Citic. “MYbank doit servir entre 10 et 20 millions de TPE/PME en Chine estime Yassine Regragui [20 millions en 2019, ndlr], en leur offrant des taux d’intérêts très bas, voire nuls pendant la crise du COVID-19. Ils sont très bien positionnés sur ce créneau.” Avec le pendant BtoC et les opportunités proposées par Alipay, Ant Financial “aide en fait les consommateurs à devenir des entrepreneurs”. Et en cas de crise, comme celle du coronavirus, la banque en ligne peut se montrer solidaire. Un cercle vertueux de l’inclusion financière, mais pas désintéressé ; en augmentant le nombre d’entreprises, et notamment de commerces, Ant Financial sert le coeur d’activité d’Alibaba. BATX et institutionnels, l’entente cordiale Les BATX sont-ils donc officiellement devenus les concurrents des banques traditionnelles ? Pour Elsa Hu, ces plateformes n’ont pas d’avantage à se positionner de la sorte : “en réalité, il faut toujours revenir à la banque pour transférer les fonds ou lier ses applications à un compte bancaire”. Même pour réaliser le KYC lors de la création d’un compte, les utilisateurs doivent utiliser une carte chinoise. Pour les banques, poursuit l’experte, “ces plateformes représentent aussi une manière d’atteindre une nouvelle clientèle”. La population la plus jeune, par exemple, “n’irait jamais voir une grande institution traditionnelle et n’éprouverait pas le besoin d’accéder à un gestionnaire de patrimoine, par exemple”. En revanche, si l’un des outils des plateformes numériques permet de lui proposer une offre d’assurance ou de placement de manière innovante, il est possible que cette clientèle y souscrive. Les géants chinois du numérique ont d’ailleurs conclu assez tôt divers partenariats avec les grandes banques du pays. Alibaba s’est rapproché de China Merchants Bank, China Construction Bank, Agricultural Bank of China et Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) dès 2005, puis a approfondi ces partenariats au fil des années. De son côté, Tencent a même investi dans Chinese International Capital Corporation (CICC) en 2017. Le mode de relation entre ces deux types d’acteur ressemble plus “à une coopération, en réalité, souligne la directrice de GP Bullhound. Avant, si vous faisiez pousser du thé dans une zone rurale, vous ne pouviez le vendre qu’à celui qui se présenterait à votre porte.” Aujourd’hui, les BATX étendent les horizons des particuliers comme des entrepreneur·ses, et les banques peuvent les aider à créer les produits financiers correspondant à cette nouvelle clientèle. “Par ailleurs, le gouvernement chinois a demandé aux quatre grandes banques du pays de conclure des partenariats avec ces acteurs technologiques pour que ceux-ci les aident dans leur transformation numérique,” note Elsa Hu. Il est vrai qu’après “l’Internet Booster Plan”, initié par Ant Financial pour ses partenaires bancaire en 2015, c’est la commission de régulation bancaire chinoise qui a publié en juillet 2016 une “Orientation réglementaire pour le développement de la technologie d’Information dans le secteur bancaire pendant la période du 13ème plan quinquennal”, exigeant “qu’à la fin du plan quinquennal, toutes les informations du secteur bancaire en lien avec les pratiques Internet [soient] entièrement migrées vers la plateforme ayant l’architecture de cloud computing”. Et cette coopération technologique s’observe jusque dans les outils proposés aux clients finaux. “Entre le moment où Alipay a été lancé et celui où les banques ont proposé leurs propres applications mobile, ces dernières avaient fait un bond dans les possibilités d’ergonomie”, détaille ainsi Yassine Regragui. Technologies de pointe Si les institutionnels et les nouveaux entrants s’entraident, qu’en est-il des collaborations entre BATX ? Ces cas restent marginaux, puisqu’ils ne représentent qu’environ 6% des 184 projets que nous avons identifiés. “Sur WeChat, tous les liens vers Alipay ou Taobao sont censurés”, précise même Yassine Regragui. Pourtant, c’est son éditeur Tencent qui s’est montré le plus collectif des quatre ; il est impliqué dans huit services nés d’une collaboration (trois avec Baidu, deux avec Alibaba et Ant Financial), contre cinq pour Ant Financial, Alibaba et Baidu. Un projet, toutefois, a réuni à la fois Ant Financial, Baidu et Tencent, et pas des moindres. Il s’agit du National Blockchain and Distributed Accounting Technology Standardisation Technical Committee, lancé en avril 2020 par le ministère de l’Industrie et des technologies de l’information chinois, qui vise à développer l’usage de la blockchain dans tous les secteurs industriels. Car si les BATX s’intéressent aux services financiers, elles restent avant tout des sociétés technologiques qui se penchent sur des sujets de pointe – et participent, par là même, à révolutionner de nombreuses autres industries. Internet des objets, réseaux 5G, intelligence artificielle, cloud, blockchain… Tous ces domaines les occupent, et les trois derniers, en particulier, trouvent déjà leurs applications dans les domaines de la banque et l’assurance. Ant Financial vante par exemple dans la documentation qu’elle adresse à ses investisseurs sa stratégie BASIC, pour Blockchain, AI, Security, IoT et Computing. Et son avance est manifeste : Alibaba proposait les premiers outils de paiements à la voix dès 2008, et un premier usage de la biométrie via Alipay en 2014. Comme les GAFAM de l’autre côté du globe, plusieurs acteurs se sont transformés en fournisseurs d’infrastructure. Baidu, Alibaba et Ant Financial proposent ainsi leurs services cloud, dotés de fonctionnalités spécifiques pour le domaine financier. Xiaomi a investi dans Kingsoft Cloud, qui propose aussi une solution blockchain. À elle seule, d’ailleurs, la technologie de registre distribué (DLT) représente 15 des initiatives recensées dans notre base de données. Une importance peu surprenante, quand on sait qu’Alibaba et Tencent sont les entreprises qui ont déposé le plus grand nombre de brevets relatifs aux réseaux DLT en 2019. Tencent en compte 718 et Alibaba 470, selon les données de Google Patents, et WeBank (filiale d’Alibaba) et Ant Financial figurent aussi dans le top 5 des entreprises les plus prolifiques en la matière. L’intelligence artificielle, aussi, peut servir à de multiples cas d’usages : analyser les données récoltées auprès des clients, d’une part, pour construire des scores de crédit (Zhima Credit chez Ant Financial, Tencent credit, dont la durée de vie a été très réduite, puis WeChat Pay Scores, chez Tencent). Si les questions de respect de la vie privée soulevées par ces outils sont nombreuses, leur existence première répond à un besoin. Face aux Etats-Unis où 14% de la population ne peut pas prétendre à un score de crédit, 66% des Chinois étaient “invisibles au crédit” en 2017, selon Equal Ocean. Mais l’IA ne sert pas qu’en back-office. Elle trouve par exemple son utilité quotidienne dans l’expérience des consommateurs pour réduire les frictions lors du paiement. “Aujourd’hui, en Chine, des épiceries du coin de la rue sont équipées de moyens de paiement très basiques mais disposent de caméras qui permettent d’identifier l’utilisateur, et de le faire payer directement, illustre Yassine Regragui. Ce type d’outils est très puissant.” Les BATX, à l’exception de Xiaomi, exploitent le potentiel des technologies de pointe pour le développement de leurs activités dans l’industrie financière. Si Ant Financial est l’acteur le plus diversifié en termes d’expérimentations financières (17 sur les 21 types services recensés), l’analyse et la gestion des données est la technologie qui l’occupe le plus : il est impliqué dans six projets. Tencent en soutient neuf dans l’analyse et la gestion des données et cinq dans la blockchain. Et s’il s’est intéressé à 14 domaines différents, Baidu a tout de même mis l’accent sur la blockchain et l’analyse et la gestion des données (sept projets chacun). Autant d’initiatives qui, au-delà du seul marché chinois, permettent aussi d’explorer des usages et tendances à l’étranger même si leur volonté d’expansion est parfois bridée (Washington a bloqué le projet de rachat de MoneyGram par Alibaba en janvier 2018, apr exemple). Yassine Regragui interprète d’ailleurs les liens tissés par Ant Financial avec WorldFirst (rachat conclu en février 2020) et TranferWise (partenariat conclu en mars 2020) comme “une manière de concurrencer directement SWIFT sur les transferts internationaux. Et de ce point de vue, ce sera surtout le géant technologique que l’on verra s’exprimer.” Une démonstration parfaite de l’appellation TechFin, en somme. Méthodologie : mind Fintech a recensé, du 1er avril 2020 au 6 mai 2020 184 partenariats, investissements, associations de Baidu, Alibaba (et sa participation Ant Financial), Tencent et Xiaomi (les BATX) relatifs aux services financiers qu’ils ont rendus publics depuis 2004 et dont nous avons pu retrouver la trace. Ant Financial a obtenu une place à part entière dans notre base de données du fait de son indépendance et de son ampleur face à Alibaba, et de sa taille (plus grande fintech au monde, elle était valorisée 150 milliards de dollars en mai 2018). Une particularité que Yassine Regragui explique par sa “longueur d’avance” (Alipay a été créée en 2004, WeChat Pay en 2014) et la stratégie d’investissement “très agressive” d’Alibaba. Cette attitude lui a notamment permis de faire croître ses activités financières très rapidement et Ant Financial poursuit dans la même lignée. Nous avons exclu certains services du périmètre de notre étude. Par exemple, WeChat Pay et Alipay étant devenues des “super-applications” aux fonctionnalités en évolution permanente, il aurait été peu pertinent d’inscrire dans ce tableau la totalité des services qu’elles offrent et des partenariats noués pour développer leur usage à l’étranger. Nous avons choisi de consacrer un prochain article à une présentation de leur fonctionnement. De même, en ce qui concerne les services généralistes (cloud, infrastructure, etc), nous n’avons conservé que ceux dont il a été possible de vérifier qu’ils ont au moins une application dans le domaine financier, ou des clients dans les secteurs de la banque ou de l’assurance. les batx à l’assaut des services financiers Retrouvez ci-dessous la série d’articles écrits à partir de notre base de données des activités des BATX dans le secteur de la finance et de l’assurance : Les BATX dans les services financiers : cartes d’identité Comment les BATX concrétisent leur volonté d’expansion internationale La liste des initiatives des BATX dans les fintech Les “super-apps” chinoises, des écosystèmes financiers à part entière L’assurance, terre de conquête numérique pour les BATX Comment Zhong An a créé de nouveaux usages dans l’assurance chinoise Aymeric Marolleau big techblockchaininclusion financièreinfrastructure bancaireintelligence artificiellepaiement mobile Besoin d’informations complémentaires ? 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