Accueil > Services bancaires > Open banking > Dr Louise Beaumont (techUK) : “les banques ne doivent pas s’accaparer la communication autour de l’open banking” Dr Louise Beaumont (techUK) : “les banques ne doivent pas s’accaparer la communication autour de l’open banking” Co-présidente du groupe de travail sur l’open banking au sein de l’association techUK, Dr Louise Beaumont plaide pour une meilleure communication auprès des consommateurs et des entreprises. Par Aude Fredouelle. Publié le 23 octobre 2017 à 9h00 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 16h02 Ressources Vous êtes membre de l’Open Banking Implementation Entity (OBIE), qui développe les standards d’open banking au Royaume-Uni. A quoi ressemble cette entité et qui la finance ? L’OBIE a été créé sous l’impulsion de l’autorité de la concurrence (CMA), qui a ordonné aux neuf plus grandes enseignes bancaires britanniques (soit les 5 plus grands groupes bancaires qui représentent environ 90% des comptes bancaires de particuliers et d’entreprises du pays) de financer une organisation pour définir un standard de l’open banking. L’entité rassemble des groupes de travail et des groupes réunissant les membres associés (“stakeholder groups”) avec à la fois des acteurs bancaires et des fintech. Elle est administrée par Imran Gulamhuseinwala, en provenance d’EY, et qui a été nommé par la CMA. C’est une structure extrêmement complexe en termes d’organisation et de process. Quelles sont selon vous les conditions de l’avènement de l’open banking ? A TechUk, nous pensons que déterminer un standard d’API ouverte ne suffit pas. Il faut également élaborer des processus pour gérer les accès à l’API et enregistrer les opérateurs tiers sur un registre tenu par la FCA (Financial Conduct Authority). Il faut aussi que des acteurs créent de nouveaux services basés sur ces API. Enfin et surtout, il faut communiquer auprès des consommateurs et des entreprises pour les rassurer et les aider à comprendre ce qu’est l’open banking. Une mauvaise communication peut tuer le projet. C’est ce qui s’est passé en Allemagne au début des discussions sur la DSP2 quand les banques ont qualifié le partage des données de leurs clients comme risqué. Si on attend que les banques fassent bouger les choses, ça ne fonctionnera pas. Les acteurs traditionnels commencent pourtant à s’intéresser aux services d’agrégation outre-Manche… Au Royaume Uni, le Small Business Act est entré en vigueur l’an dernier et oblige les banques, quand elles refusent un prêt à une PME, à la rediriger vers l’une des plateformes tierces mises en places par le gouvernement et qui comparent d’autres options de prêt (Funding options, fundingxchange et Bizfi). Mais un an après, on se rend compte que les banques n’ont pas joué le jeu et que seules 3,8 millions de livres ont été prêtées à des entreprises par ce biais. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne faut pas laisser les banques s’accaparer la communication autour des sujets de la DSP2 et de l’open banking et qu’il ne faut pas non plus attendre qu’elles popularisent l’open banking en utilisant les APIs. Trois catégories d’acteurs utiliseront les APIs d’open banking. Les fintech, bien sûr, mais aussi les géants du Web et enfin des acteurs comme les sociétés d’énergie, d’assurance ou de télécoms. Reste à voir si les banques, elles aussi, décideront finalement d’ajouter de la valeur et de développer des services, mais cela serait un changement d’état d’esprit complet pour elles. Aude Fredouelle APIopen banking Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind