Accueil > Services bancaires > [Info mind Fintech] En redressement judiciaire, Kard cherche un repreneur [Info mind Fintech] En redressement judiciaire, Kard cherche un repreneur La néobanque pour les mineurs Kard est dans la tourmente. Le tribunal de commerce de Créteil a prononcé la mise en redressement judiciaire de l’un des derniers pure players de ce segment encore en activité. Par Antoine Duroyon. Publié le 28 août 2024 à 15h22 - Mis à jour le 28 août 2024 à 15h43 Ressources Le marché des néobanques pour les ados connaît une nouvelle désillusion en France. Après les cessations d’activité de Vybe et Xaalys en 2022, c’est au tour de Kard de tanguer. Le dernier acteur indépendant encore présent sur ce segment, compte tenu du rachat de Pixpay par GoHenry en 2023, a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Créteil le 23 juillet 2024, a constaté mind Fintech. La date de cessation des paiements a été fixée au 15 mars 2024 et une période d’observation de six mois a été ouverte. Néobanques pour ados : le marché se resserre La néobanque, fondée fin 2018 par Amine Bounjou et Scott Gordon, accuse un passif “exigible connu” de 4 millions d’euros pour un actif disponible “apparemment nul”, indique le tribunal. Ce dernier ajoute qu’une cession est envisagée et que “des marques d’intérêt ont été reçues”. Selon nos informations, le Crédit Agricole a étudié le dossier avant de le refermer. Contactée par mind Fintech, la direction de Kard a indiqué qu’elle concentrait actuellement ses efforts sur la recherche de solutions pour assurer la pérennité de Kard et de son service. Une perte nette de 2,8 millions d’euros en 2023 La néobanque, qui applique un modèle exclusivement payant depuis 2020 (2,99 ou 5,99 euros par mois), revendique aujourd’hui plus de 200 000 utilisateurs. L’offre confort, au tarif le plus élevé, permet d’associer jusqu’à 5 ados et 2 parents à un seul abonnement. Le nombre de clients se compte tout au plus en quelques dizaines de milliers, dans la mesure où Kard a dégagé en 2023 un chiffre d’affaires de 1,36 million d’euros. La perte nette est ressortie à 2,8 millions d’euros après avoir dépassé les 6 millions d’euros en 2022. L’entreprise, qui compte 18 salariés, dit avoir levé au total quelque 15 millions d’euros, notamment auprès de Founders Future et Quiet Capital. Les levées de fonds des fintech et insurtech françaises La viabilité du modèle économique des néobanques pour les mineurs est une fois de plus mise en doute. En 2022, Diana Brondel, fondatrice et ex-CEO de Xaalys, évoquait un modèle difficilement tenable, “d’autant plus depuis que les banques existantes se sont positionnées sur le même segment avec des offres gratuites (Boursorama et Société Générale) et à 2 euros (Ma French Bank).” Sans oublier les initiatives de challengers comme Revolut qui a lancé son offre Revolut<18 (anciennement Revolut Junior) en France en 2020. En tant que néobanque pour mineur, Kard, qui s’appuie sur la plateforme de Banking-as-a-Service Okali, doit composer avec des contraintes particulières : un volume d’interchange plus faible que d’autres néobanques et une dépendance forte aux revenus d’abonnement. Dans ce contexte, Kard a défini une stratégie visant à accompagner les jeunes adultes avec des produits dédiés : assurance, épargne, investissement, microcrédit… Annoncés pour 2023, ces développements n’ont pas vu le jour, pas plus que le projet d’expansion dans au moins un autre pays européen. Antoine Duroyon néobanque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind