Accueil > Services bancaires > Intesa Sanpaolo lance officiellement la semaine de quatre jours Intesa Sanpaolo lance officiellement la semaine de quatre jours Malgré l’échec des négociations avec les syndicats, la plus grande banque italienne et premier employeur privé d’Italie (74 000 salariés) a décidé de proposer à certains de ses salariés, sur la base du volontariat, la "semaine courte", soit quatre jours de 9 heures de travail par semaine. Ce nouveau modèle d'organisation, entré en vigueur en janvier 2023, prévoit également une évolution du travail hybride. Par Hélène Martinelli. Publié le 01 février 2023 à 12h27 - Mis à jour le 01 février 2023 à 12h27 Ressources Selon le communiqué d’Intesa Sanpaolo, le nouveau modèle d’organisation vise à “concilier les nouvelles exigences des personnes et le développement du groupe” et à créer “une banque plus agile et dynamique au service d’une clientèle plus exigeante“. Parmi les “solutions innovantes” proposées par Intesa Sanpaolo, la plus importante est la semaine de quatre jours : 36 heures par semaine contre 37,5 heures normalement dans la branche, soit 9 heures par jour, avec maintien du salaire. Cette possibilité est prévue par la convention collective du secteur bancaire, mais aucune banque italienne ne l’a jamais expérimentée jusqu’à maintenant. La semaine raccourcie – dont la journée libre ne sera pas forcément fixe – pourra être adoptée par les travailleurs qui le souhaitent à condition que les exigences techniques et d’organisation de la banque le permettent. Cette possibilité sera offerte aux salariés des bureaux à partir de janvier 2023, mais Intesa Sanpaolo lance également une phase d’expérimentation dans environ 200 grandes agences du réseau. Un nouveau modèle de travail hybride Si Intesa Sanpaolo pratique le smart working depuis 2014, la nouveauté depuis janvier 2023 est l’abolition de la limite mensuelle des jours travaillés à distance. Sur la base du volontariat – mais toujours en tenant compte des exigences techniques et de productivité de la banque – les salariés peuvent travailler à distance jusqu’à 120 jours par an, et jusqu’à 30 jours ouvrés d’affilée. Le plafond annuel sera porté à 140 jours dans certains services, comme la filiale digitale et la direction des systèmes informatiques (en dérogation à la convention collective, qui prévoit un plafond de 120 jours par an). Intesa Sanpaolo accordera en outre une indemnité repas de 3 euros pour chaque journée travaillée à distance, “y compris pour tenir compte des frais engagés en travaillant à domicile“. Selon Intesa Sanpaolo, ces innovations favoriseront la conciliation vie privée-vie professionnelle des salariés, en ligne avec “l’engagement constant pour le bien-être et l’inclusion” professé par le groupe. La banque compte également sur ces mesures pour renforcer sa compétitivité face aux grandes transformations du secteur bancaire et à “la transition vers les services numériques et à forte innovation technologique“. Les syndicats restent critiques Dans un communiqué qui prend acte de l’échec des négociations, les syndicats ont souligné que leurs principales revendications sont restées sans réponse, notamment l’extension du nouveau modèle d’organisation du travail à tous les salariés du réseau. Ils réclamaient par ailleurs des technologies permettant une réelle déconnexion, l’augmentation générale du montant des tickets restaurants, et la mise en place d’une indemnité pour compenser les frais liés au travail à distance (factures d’énergie, connexion internet, etc). Les syndicats redoutent enfin que les avancées unilatérales de Intesa Sanpaolo ne créent un précédent, alors que les négociations pour le renouvellement de la convention collective de la branche s’ouvriront sous peu. Ce contenu a été réalisé par la rédaction de mind RH (une publication du groupe mind), service d’information professionnelle consacré aux pratiques RH, droit du travail, relations professionnelles, problématiques RSE. Hélène Martinelli ressources humaines Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Intesa Sanpaolo mise sur la parentalité inclusive