Accueil > Financement > Marchés de capitaux > Kantox dépasse les 4 milliards de dollars de transactions Kantox dépasse les 4 milliards de dollars de transactions Le CEO de la jeune pousse spécialisée dans l’échange des devises et les paiements internationaux pour les entreprises confie à mind Fintech que des banques s’intéressent à son offre de monitoring du risque de change. Par . Publié le 24 novembre 2016 à 11h43 - Mis à jour le 24 novembre 2016 à 11h43 Ressources Kantox pose un nouveau jalon. Le cofondateur et PDG de la plateforme spécialisée dans l’échange des devises et les paiements internationaux pour les entreprises indique, dans un entretien à mind Fintech, avoir passé cette année le cap des 4 milliards de dollars de transactions. Le marché des changes sur lequel elle opère – estimé à 5 100 milliards de dollars par la Banque des règlements internationaux – est monopolisé à 92 % par les arbitragistes. Sur les 8 % restants, Kantox s’attaque à la part des transactions réalisées par les PME et ETI. La société, qui se contente d’annoncer plusieurs “plusieurs millions d’euros” de chiffre d’affaires ne devrait atteindre le seuil de rentabilité qu’en 2017. Kantox compte une équipe de 80 collaborateurs, dont une vingtaine sont chargés du développement de la plate-forme et de la sécurité des échanges. Le portefeuille regroupe actuellement 2 000 clients, dont 20 % d’entreprises françaises. “Nos clients sont d’ailleurs essentiellement des PME qui, à la différence des grands groupes, ne parviennent pas à négocier au cas par cas leurs conditions tarifaires avec les banques“, constate Philippe Gelis. Londres jugée plus attractive A travers sa plateforme, Kantox fait le lien entre des acheteurs et des vendeurs dans plus de 35 devises différentes. Le cas échéant, la société se repose sur le marché de gros. La fintech vante la transparence de sa grille tarifaire face aux taux des banques et des brokers traditionnels. “Le manque de transparence des banques traditionnelles quant aux taux de commission qu’elles appliquent lors des opérations de changes est l’une des principales raisons qui a motivé notre démarche initiale“, explique Philippe Gelis. “Notre objectif consistait alors à développer une offre digitale d’échanges de devises et de paiements internationaux, transparente et financièrement intéressante pour les entreprises“, ajoute l’ancien consultant de Deloitte. Les deux associés Philippe Gelis et Toni Rami, rejoints par John Carbajal, créent alors l’entreprise en juin 2011 à Barcelone en Espagne et installent son siège social au coeur de la City londonienne. Un choix de pays notamment motivé par le système réglementaire anglais en matière de régulation des marchés. “Il est plus simple, en termes de process internes et de capitaux, d’obtenir une licence d’établissement de paiement en Angleterre qu’en France“, indique Philippe Gelis. Quelques mois plus tard, en novembre 2011, la plateforme séduisait un premier client, INLEA. “Les banques fonctionnent avec un système de commissions cachées et se rémunèrent en offrant au client un taux de change largement supérieur au prix auquel elles ont obtenu la devise“, poursuit Philippe Gelis. “Nous avons fait le choix de prendre le contre-pied de leur mode de fonctionnement et d’afficher clairement notre commission sur les montants échangés“. Etablie par défaut à 0,29 % du montant échangé (un chiffre pouvant être revu à la baisse pour ses plus gros clients), elle est près de dix fois moins élevée que celle des banques (2 à 3 %)… D’autre part, Kantox indique afficher et appliquer les taux interbancaires en temps réel, garantissant à ses clients que le taux de change n’est jamais manipulé. Un argument qu’elle se plaît à marteler après le scandale de la manipulation des taux interbancaires. Pour asseoir son développement, Kantox a enchaîné les levées de fonds : 1 million d’euros réunis en 2012 auprès de différents business angels, 6,5 millions d’euros auprès des fonds Partech Ventures et IDinvest Partners en 2014 puis 10 millions d’euros, toujours auprès des mêmes fonds, en 2015. Monitoring en temps réel du risque de change Grâce à ces différents investissements, Kantox a lancé cette année de nouveaux services. Désormais, sa nouvelle API (interface de programmation applicative) permet de connecter sa plate-forme aux ERP (Enterprise Resource Planning) ou autres TMS (Treasury Management System) des entreprises afin d’automatiser toutes leurs opérations de change, d’exécuter leur stratégie de couverture et/ou d’effectuer des paiements internationaux de manière massive. Une fois connectées grâce à cette API, les entreprises ont alors un accès complet aux différents produits offerts par Kantox, des transactions au comptant à court terme, aux ordres conditionnels et paiements internationaux, ainsi qu’à des solutions plus avancées comme le Dynamic Hedging et le Payments Hub. Six mois après son lancement, 100 millions de dollars ont ainsi déjà été échangés via cette API, précise la société. Avec Dynamics Hedging, Kantox propose par ailleurs un monitoring en temps réel du risque de change. Cette solution évite ainsi aux entreprises effectuant de nombreuses transactions en devises d’avoir à réaliser manuellement et individuellement chacune de ces opérations pour couvrir leur risque de change. Elle permet à l’entreprise, in fine, d’optimiser la gestion de ses devises et de renforcer son efficacité interne. “Certaines grandes banques nous consultent actuellement pour en savoir plus cette offre“, précise Philippe Gelis. Des banques d’autant plus attentives à l’évolution de Kantox que les solutions de la start-up simplifient certains processus, notamment en termes de paiement. C’est ainsi le cas de Hub Payment qui, connecté au système d’information de l’entreprise via l’API Kantox, permet de réaliser des paiements massifs en deux clics. “Avec Hub Payment, les entreprises gagnent ainsi un temps précieux dans la gestion de leurs paiements massifs, tout en traçant et en fiabilisant l’ensemble de leurs opérations en la matière“, estime Philippe Gelis. Rude concurrence Pour Kantox, il est donc logique que les banques regardent de près son évolution… “Nous sommes d’ailleurs en discussion avec une poignée d’entre elles concernant l’intégration de notre solution Dynamics Hedging à leur catalogue de services“, poursuit-il. “Néanmoins, nous restons vigilants sur leurs propositions car nous avons pour le moment la volonté de rester indépendants et d’afficher clairement aux entreprises notre proposition de valeur“. Pour autant Kantox, qui n’occupe qu’une part microscopique du marché, ne devrait pas bousculer de sitôt les acteurs traditionnels du change. La société reste une start-up et doit affronter la concurrence de mastodontes de la finance et d’une poignée de concurrents fintech. Si Transferwise et Currencyfair traitent plutôt les opérations de change pour les particuliers, la stratégie d’iBanFirst (ex-FX4biz) repose également sur des prix particulièrement compétitifs. D’où les lourds investissements de Kantox en R&D et sa politique tarifaire agressive et transparente pour mieux contrer les uns et les autres. échange de devisesmarché des changespaiements internationaux Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind