Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > La crise du COVID-19 pèse sur le modèle des banques mobiles La crise du COVID-19 pèse sur le modèle des banques mobiles Les volumes de paiement et les voyages à l'étranger ont chuté, effaçant au passage les commissions associées dont dépendent en grande partie les banques mobiles. Par Antoine Duroyon. Publié le 29 avril 2020 à 17h22 - Mis à jour le 29 avril 2020 à 17h22 Ressources La pandémie de coronavirus et les mesures de confinement qui ont suivi à travers le monde mettent les banques mobiles sous pression. La baisse du volume de transactions induit un effondrement des commissions d’interchange – les commissions interbancaires de paiement versées par la banque acquéreuse à la banque émettrice – et des frais de change qui pèse sur le modèle de nombreux acteurs du marché. “Nous avons perçu la gravité de la situation lorsque nous avons vu les volumes de paiements baisser de 55 à 60% en Italie à la mi-mars par rapport à la normale“, a commenté Nik Storonsky, CEO de Revolut, lors d’une visio-conférence organisée par FT Partners. “L’activité de paiement est réellement touchée mais nous disposons de nombreuses lignes de revenus. Le trading et les cryptos explosent et nos services pour les professionnels poursuivent leur croissance. Il est indéniable que nos revenus baissent mais la productivité augmente, car tous les collaborateurs sont focalisés sur le produit, et nous nous efforçons aussi d’optimiser les coûts“, a estimé Nik Storonsky. Chris Britt, CEO de la néobanque américaine Chime, qui joue sur un vaste marché domestique diversement affecté par les mesures de confinement, s’est montré plus rassurant quant à cet impact sur les paiements. “Notre volume de transactions par membre est en hausse. Il y a moins de dépenses aux restaurants mais davantage dans les épiceries et sur les app stores, pour des jeux en ligne par exemple. C’est une équation cruciale pour Chime, car notre modèle économique est tiré par le volume de transactions. Nos revenus proviennent principalement des cartes Visa“. Dans une étude sur les perspectives du secteur fintech, la banque d’affaires GP Bullhound s’attend à ce que “les acteurs les mieux financés (Revolut a levé 500 millions de dollars en février dernier et N26 vient de réunir 100 millions d’euros de plus, ndlr) continuent à faire des percées dans la banque des entreprises, en particulier ceux qui ont les capacités de crédit et le talent pour naviguer dans le contexte du Covid-19“. GP Bullhound estime que ce mouvement s’effectuera de manière organique et qu’une éventuelle consolidation entre challengers BtoC et BtoB (Qonto, Soldo, Tide, Penta…) sera “limitée“. Sur cette thématique de la consolidation, certains acteurs ont néanmoins fait part de leur intention de tirer parti du contexte actuel pour renforcer leur proposition de valeur au travers d’acquisitions. Nikolay Storonsky a ainsi déclaré au Financial Times qu’il comptait profiter de sa récente levée de fonds de 500 millions de dollars pour réaliser des acquisitions de sociétés affectées par la pandémie de coronavirus. “De nombreux agrégateurs de voyage sont en difficulté – nous pourrions probablement en racheter un et vendre des billets d’avion à prix coûtant pour être 10 à 15% moins cher que le reste du marché”. De manière plus générale, GP Bullhound considère que le mouvement enclenché avant la crise du COVID-19, où les investisseurs privilégient la qualité des indicateurs de base du modèle économique à la croissance à tout prix, va se renforcer. “Les sociétés qui survivront à des mesures drastiques (coupes claires dans les dépenses marketing, arrêt de l’expansion géographique, réduction des activités de crédit…, ndlr) émergeront probablement avec des indicateurs en meilleure santé si elles sont en mesure de démontrer une croissance de la base d’utilisateurs à travers des canaux organiques et d’exploiter leurs capacités de monétisation (crédit, trading, meilleurs spreads de change) tout en supportant des niveaux de revenus plus faibles autour des volumes de paiement, des commissions cartes et des abonnements“, commente GP Bullhound, dont le fonds IV a investi 10 millions de dollars dans Revolut en février dernier. L’impact de la crise du Covid-19 sur les segments fintech Source : Sector update fintech Q1 2020, GP Bullhound Antoine Duroyon coronavirus Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind