Le CEO de Viva Wallet attaque JPMorgan, son principal investisseur

Le fondateur et CEO du PSP Viva Wallet a sorti l’artillerie lourde contre JPMorgan, qui a versé 800 millions d’euros en 2022 pour détenir 48,5 % du capital de la fintech grecque. Haris Karonis, qui a lancé la société il y a près de 25 ans, a entamé des poursuites judiciaires à Londres contre la banque, l’accusant de vouloir brider la croissance de l’entreprise afin de peser sur sa valorisation. L’établissement empêcherait notamment son entrée aux États-Unis et concurrencerait directement Viva Wallet sur certains marchés européens.

Selon les termes de l’accord conclu en 2022, JPMorgan dispose d’une option lui permettant de prendre le contrôle total de Viva Wallet si sa valorisation est inférieure à 5 milliards d’euros en juin 2025. Mandatée par JPMorgan, la banque d’affaires Houlihan Lokey valorise la société à 1 milliard d’euros, tandis que EY, sollicité par Viva Wallet, a retenu une valorisation de 3 milliards d’euros. JPMorgan a également engagé des poursuites à l’encontre de Haris Karonis, considérant que ses droits en tant qu’investisseurs sont bafoués. La banque considère que le fondateur refuse d’accepter la baisse drastique des valorisations des fintech européennes ces deux dernières années, rapportent des sources proches du dossier citées par le Financial Times.

À noter : Viva Wallet a décroché une licence bancaire (Viva Bank) en 2020 à la suite de l’acquisition du prêteur en ligne grec Praxia Bank et possède un agrément d’établissement de monnaie électronique (Viva Payments). Active dans 24 pays, la fintech a essuyé une perte opérationnelle (Ebitda) de 9,4 millions d’euros en 2022, selon son rapport annuel.