Le robot comptable pour les professions libérales Georges lève 10 millions d’euros

Georges, start-up française à l’origine d’une solution de compatibilité automatisée basée sur l’intelligence artificielle, annonce ce 4 juin une levée de 10 millions d’euros en equity auprès d’Alven Capital et de son investisseur historique, Kerala Ventures, qui renforce sa position au capital de la société. Les fondateurs restent majoritaires. Georges.tech avait déjà levé un million d’euros fin 2017 auprès de Kerala et Fast Forward.

Créée en 2016, la société a commencé à commercialiser sa solution auprès des professions libérales en 2017 pour “remplacer l’expert-comptable”. Concrètement, le robot comptable récupère les transactions bancaires de l’indépendant grâce à un partenariat avec l’agrégateur Bankin’ puis les analyse automatiquement via des techniques de machine-learning pour générer la comptabilité. La solution permet ensuite de remplir automatiquement les déclarations fiscales et de générer la télétransmission en un clic. Georges revendique “quelques dizaines de milliers de clients” sur le segment de marché des professions libérales, estimé à 800 000 indépendants en France environ.

Aux Etats-Unis, le marché attire les VCs

Les fonds doivent justement lui permettre de s’attaquer à de nouveaux segments de marché et d’atteindre rapidement les 100 000 clients. “Les potentielles cibles à venir seront des petits professionnels comme les artisans, les sociétés de l’immobilier, les freelances…”, égrène Côme Fouques, CEO. “Mais nous voulons aussi rapidement nous internationaliser, dans un premier temps pour cibler les professions libérales en Angleterre ou en Allemagne.” Il faut dire que “plus de 100 millions de dollars ont été levés en six mois par des start-up spécialisées dans l’automatisation de la comptabilité aux Etats-Unis, donc nous voulons rapidement occuper l’Europe avant qu’elles ne s’y attaquent.” Le CEO évoque notamment les opérations de BotKeeper en novembre 2018 (18 millions de dollars), de ScaleFactor en janvier 2019 (30 millions), de Pilot en avril (40 millions) ou encore de Roger.ai en mai (7,35 millions). De quoi attirer l’intérêt des investisseurs français.

La solution est facturée 24 euros par mois à chaque indépendant, soit “5 fois moins cher qu’un expert-comptable”, assure le CEO. Et la start-up se positionne face aux experts-comptables mais aussi aux logiciels de comptabilité plus traditionnels, qui ne recourent pas aux techniques de machine-learning et n’automatisent pas autant la déclaration. “En moyenne, nos clients passent 10 à 15 minutes par mois sur leur comptabilité, contre 7 à 8 heures avec un logiciel traditionnel de comptabilité”, argue Côme Fouques.

40 postes ouverts à Lyon

Les néo-banques pour les PME et les indépendants qui arrivent sur le marché, et proposent des outils d’aide à la comptabilité, n’effraient pas le dirigeant : “leurs outils ne peuvent pas remplacer un expert-comptable, et il serait techniquement très ambitieux d’être bon sur la banque et de remplacer l’expert-comptable en même temps”. Il envisage d’ailleurs des partenariats, à plus long terme, avec ce type d’acteurs – et notamment avec Qonto, également soutenu par Alven Capital.

La société basée à Lyon compte 30 collaborateurs, répartis pour moitié entre la partie tech et produit (développeurs, data scientists spécialisés en machine learning, tech manager…) et la partie relation client et commerciale. 40 postes supplémentaires sont ouverts pour “suivre le rythme des Américains et rester dans la course”, conclut Côme Fouques.