L’écobanque Helios lève 9 millions d’euros

L’écobanque Helios a dévoilé le 21 avril une levée de fonds en amorçage de 9 millions d’euros auprès de Serena (via le fonds tech et impact Racine² de MGEN, avec makesense), Motier Ventures (le family-office des Moulin-Houzés), Verve Ventures et les investisseurs historiques Raise et Plug and Play qui avaient participé à la levée de fonds en pré-amorçage de 1,5 million d’euros en septembre 2020. Plusieurs business angels complètent le tour, parmi lesquels Hugues le Bret, fondateur de Nickel, et Romain Libeau, CPO de Swile. Une part minoritaire, non précisée, a également été levée en dette.

Ces capitaux frais serviront à développer des solutions d’investissement et de mobilité bancaire, ainsi qu’à recruter 20 nouveaux collaborateurs d’ici la fin de l’année. L’équipe comprend 15 personnes actuellement. Deux objectifs sont poursuivis : atteindre 100 000 utilisateurs et 30 millions d’euros investis dans la transition écologique d’ici fin 2023, contre 7 500 clients et 1 million d’euros respectivement aujourd’hui.

Un livret transparent non rémunéré

À l’occasion de l’augmentation de capital, l’écobanque lance son Livret Avenir, une seconde poche d’épargne à côté du compte courant qui a pour particularité… de ne pas être rémunérée. “Le Livret Avenir a trois caractéristiques : l’argent est protégé jusqu’à 100000 euros grâce à Solarisbank [la solution BaaS sur laquelle s’appuie Helios, ndlr] qui détient une licence bancaire de plein exercice, il est liquide et finance la transition écologique et solidaire”, décrit Julia Ménayas, cofondatrice et directrice générale d’Helios. L’argent financera (à taux zéro) des entreprises à impact telles que les fournisseurs d’énergies renouvelables ekWateur et Plum ou les sociétés de l’économie sociale et solidaire comme La Ruche qui dit Oui ou WeDressFair. Une sorte de LDDS (Livret de développement durable et solidaire) transparent, résume la DG. Lorsqu’Helios disposera de sa solution d’investissement (dont la nature n’est pas encore communiquée), le Livret Avenir jouera un rôle de fonds euros, explique Maeva Courtois, cofondatrice et présidente d’Helios.

Cette décision résulte d’un sondage auprès des utilisateurs de l’application. Impliqués dans la feuille de route, les clients de l’écobanque ont par exemple poussé l’idée d’un compte joint sorti en novembre 2021 avant de se tourner vers l’épargne. Les utilisateurs ont réclamé un produit sans risque et accessible sans délai, priorisant ces critères sur le rendement. Concernant d’éventuels produits de crédit et d’assurance, la société compte “trouver des partenaires pour la rénovation énergétique, l’achat d’un véhicule électrique ou d’une assurance vélo”, évoque la directrice générale, sans préciser un horizon de temps.

Un point d’équilibre à 20 000 clients

Malgré une offre jusque-là cantonnée au paiement, Helios revendique 7 500 clients payants en France et en Belgique. L’ouverture à d’autres pays n’est pas prévue avant 2024 et fera l’objet d’une nouvelle levée de fonds. Avec une offre principale à 6 euros et une autre à 3 euros pour les moins de 24 ans, le point mort devrait être atteint dès 20 000 clients, assure Maeva Courtois. 

Le recrutement de nouveaux clients s’effectue par trois canaux. “60 % des clients viennent du bouche-à-oreille, précise Julia Ménayas. Nous faisons aussi du marketing digital et formons des partenariats avec des membres de l’économie sociale et solidaire et avec des comparateurs.”