Max von Bismarck (Deposit Solutions) : “Nous voulons faire de l’open banking un nouveau standard pour les comptes de dépôts”

Vous revendiquez 50 banques partenaires dans 16 pays européens. Certaines d’entre elles proposent leurs comptes à terme et d’autres les intègrent pour les proposer à leurs clients. Quelle est la proportion ?

Une trentaine sont ce que nous appelons des “banques produits” qui fournissent les dépôts à vue et à terme, et 20 sont des “banques clientes” qui proposent les produits des autres à leurs clients, comme Deutsche Bank en Allemagne. Nous sommes le middleware qui leur permet de se connecter en open banking.
Les “banques produits” peuvent ainsi avoir accès à une base élargie d’épargnants et les “banques clientes” enrichissent leur offre avec des comptes à terme très compétitifs et diversifiés. Deux banques françaises utilisent notre plateforme pour proposer leurs comptes à terme en Allemagne : Oney, la banque d’Auchan, depuis le printemps dernier, et My Money Bank depuis septembre. Nous sommes aussi en discussions avancées avec des banques françaises côté “client”.

Vous opérez en BtoB depuis votre création en 2011 mais vous avez aussi lancé depuis deux ans une activité BtoC, à travers Zinspilot puis Savedo (racheté en août 2017). Pourquoi ?

Notre objectif est de faire de l’open banking un nouveau standard pour les comptes de dépôts en Europe et de construire un mécanisme de transmission entre les “banques produits” et les “banques clientes”. C’est une activité bien plus intéressant et “scalable” qu’en BtoC car elle nous donne accès à tous les clients des banques partenaires. Mais développer un standard prend du temps. Nous avons donc décidé de proposer une plateforme BtoC aux clients dont la banque n’a pas encore rejoint notre plateforme d’open banking.

L’activité BtoC ne pèse pas aussi lourd que le BtoB dans notre activité mais nous avons tout de même connu une croissance très rapide. En deux ans, nous avons recueilli plus de 4 milliards d’euros de dépôts et recruté plus de 85 000 clients. Nous ne communiquons pas sur nos résultats en BtoB. Pour prendre la mesure de son potentiel, il suffit toutefois de comparer les 85 000 clients recrutés en 2 ans en BtoC et les 8 millions de clients auxquels nous donne potentiellement accès une seule de nos banques partenaires, Deutsche Bank…

Votre concurrent BtoC Raisin a lancé un produit d’épargne pour les sociétés en septembre dernier et veut aussi se lancer dans les produits d’investissement en 2018. Avez-vous des projets similaires ?

Nous sommes spécialisés sur le marché des dépôts et nous n’avons pas prévu de nous lancer sur le créneau de l’investissement. Par contre, nous sommes en discussions avancées avec des partenaires pour proposer des offres de dépôts aux entreprises. En termes de nouveautés, nous allons aussi ajouter aux côtés de l’euro de nouvelles monnaies : la livre sterling, le dollar et le franc suisse.