Michel Léger (Ingenico) : “Il faut transformer tous les objets connectés en moyens d’acceptation de paiements”

Comment voyez-vous l’évolution d’Ingenico d’ici cinq ans ?

Toujours sur le même créneau : l’acceptation du paiement sur tous les canaux, physiques, Internet ou mobiles et sur tous les cas d’usage qui mélangent ces canaux (achats sur Internet collectés en magasin, etc.). Cela prendra une forme où les moyens de paiement vont continuer à se multiplier (par carte, instant payment, Alipay, Apple Pay, WeChat). Et jusqu’à aujourd’hui, aucun n’a encore disparu. Nous sommes dans un monde où les consommateurs veulent du choix et utilisent allègrement tous les moyens de paiement. Un commerçant qui veut être payé sans rater des ventes doit les accepter.

Ingenico va-t-il continuer à évoluer avec des rachats ?

Côté rachat, nous avons beaucoup œuvré ces dernières années, nous sommes devenu un acquéreur en rachetant Bambora. Nous avons tous les actifs dont nous avons besoin, ce qui ne nous empêchera pas de faire quelques acquisitions tactiques. Désormais, nous pouvons faire du crosscanal, mais il faut maintenant que les commerçants développent leurs propres offres crosscanal. Les canaux vont continuer à se développer avec l’expansion de l’IoT qui n’en est qu’à ses balbutiements.

Côté innovation, on travaille beaucoup sur la capacité de n’importe quel objet communicant à accepter les services et on a commencé à le faire avec les écrans connectés. On va vers plus de connectivité des consommateurs, mais il faut transformer tous les objets connectés en moyens d’acceptation de paiements. Nous explorons aussi le domaine des assistants vocaux : nous travaillons avec Google Home et Android TV. Nous voulons laisser au consommateur le choix de payer comme il veut.

Comment voyez-vous l’évolution du marché des PSP ?

 Il y a un marché important pour les marchands de petite et moyenne taille qui cherchent une solution flexible et de nouveaux services. C’est ce type de client qui nous a intéressé dans l’acquisition de Bambora, en plus de nous étendre vers les pays nordiques ou l’Allemagne.

Plus globalement, nous sommes dans une phase de digitalisation du marché des moyens de paiement. Par exemple, nous avons intégré le paiement dans les chatbots en open loop. Le chatbot permet d’amener le commerçant là où est le client. En partenariat avec JoinedApp, une start-up de la Silicon Valley, nous allons vers la messagerie instantanée. Nous développons une API ouverte pour faire du commerce conversationnel et permettre au client de payer directement dans la messagerie en toute sécurité.