N26 étend sa Série D avec 170 millions de dollars supplémentaires

Quelques jours après son lancement aux Etats-Unis, N26 annonce avoir étendu sa levée de fonds en Série D de 300 millions de dollars dévoilée en janvier. Le challenger a recueilli 170 millions de dollars supplémentaires et cette nouvelle opération valorise N26 à 3,5 milliards de dollars via cette nouvelle opération (contre 2,7 milliards de dollars lors du closing précédent). 

Par comparaison, le challenger Monzo s’est valorisé à 2,5 milliards de dollars en juin 2019 et Revolut à 1,7 milliard de dollars… Mais cette dernière estimation date d’avril 2018 et Revolut, qui chercherait à lever 500 millions de dollars dans l’année, a depuis connu une forte croissance : la société revendique plus de 5 millions de clients, contre 2,8 en octobre 2018 et 3,9 en février 2019.

“Tous les investisseurs de la Série D de janvier 2019 ont prolongé leur investissement dans N26”, indique le challenger d’origine allemande – le tour de table a été mené par l’américain Insight Venture Partners et le fonds souverain singapourien GIC, avec la participation de Tencent, Allianz X, Valar Ventures, Earlybird Venture Capital et Greyhound Capital. N26 a levé plus de 670 millions de dollars depuis sa création. 

Financer des déploiements sur des marchés très concurrencés

“Cette nouvelle levée permettra à N26 d’accélérer son développement en Europe, aux États-Unis et au Brésil.” Aux États-Unis, la version bêta vient d’être ouverte, donnant accès à N26 pour les 100 000 utilisateurs pré-inscrits, et le lancement public aura lieu au cours de l’été. L’offre contient pour l’instant un compte de dépôt fourni par Axos Bank, banque en ligne basée en Californie, et l’application associée. Le challenger devra y affronter des concurrents américains comme Simple (soutenue par BBVA) ou Moven mais aussi le britannique Monzo, dont le déploiement outre-Atlantique est aussi prévu pour cet été.

Au Brésil, où une petite équipe est déjà en train d’étudier le terrain depuis Sao Paulo, N26 devra notamment faire face à Nubank, soutenu par le géant chinois Tencent et valorisé 4 milliards de dollars fin 2018.

1 300 collaborateurs et 3,5 millions de clients

N26 annonce aussi des investissements pour développer de nouvelles fonctionnalités, à commencer par les comptes partagés (annoncés pour 2018 puis repoussés). Lire notre étude de cas : “quels usages et perspectives pour les sous-comptes des néo-banques ?”. Au cours des 12 derniers mois, la start-up a triplé ses effectifs pour dépasser les 1 300 collaborateurs, répartis entre Berlin, Barcelone, New York, Vienne et Sao Paulo.

N26 génère un volume de transactions de plus de 2 milliards d’euros par mois. La société revendique plus de 3,5 millions de clients à travers 24 pays en Europe, dont 900 000 en France. Objectif : “dépasser les 50 millions de clients d’ici quelques années”. Par comparaison, Revolut assure compter plus de 5 millions de clients ; et Monzo 2 millions depuis mai 2019.

Le challenger ne communique cependant pas sur son chiffre d’affaires, la part de ses clients actifs ou de ses clients payant une offre premium (laquelle vient d’être remaniée pour offrir plus de personnalisation et de services associés). Les revenus liés à ses partenaires (comme Younited en France pour les crédits, par exemple, ou TransferWise en Allemagne pour les paiements internationaux), encore peu nombreux, ne sont pas connus non plus. Comme ses concurrents, N26 mise avant tout sur les volumes avant de diversifier ses sources de revenus.