N26 se lance aux Etats-Unis avec un partenaire bancaire régulé

Le 11 juillet 2019, N26 a ajouté un nouveau pays à ses 24 territoires de conquête, et pas des moindres : le challenger allemand a lancé son application en version bêta aux États-Unis. Les 100 000 utilisateurs américains jusqu’alors inscrits sur liste d’attente peuvent désormais profiter des services bancaires en avant-première. Dans un communiqué, N26 précise que “le lancement public aura lieu plus tard au cours de l’été.” 

Evolution de modèle

Pour se lancer outre-Atlantique, N26 a dû adapter son modèle. Rencontré à Vivatech en juin 2019, le directeur de l’expansion internationale de N26 Alexander Weber expliquait à mind Fintech que “comme en Europe, dès qu’une activité bancaire est exercée aux Etats-Unis, la société qui la propose doit obtenir une licence bancaire”. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, il n’y a pas de licence passeportable ; il faut soit passer par les régulateurs de chaque état, qui délivrent leur propre agrément, soit se tourner vers des organismes fédéraux. Pour pouvoir s’implanter rapidement, N26 a donc choisi de passer par un partenariat avec des acteurs établis. 

L’offre américaine du challenger contient donc, pour son lancement, un compte de dépôt fourni par Axos Bank, une banque en ligne cotée, basée à San Diego (Californie), régulée et assurée par la Federal Deposit Insurance Corporation. La carte de débit fonctionne sur le réseau Visa, contrairement à l’Europe où c’est Mastercard qui est utilisé. L’application contient les mêmes options que dans les 24 pays européens. L’environnement bancaire, lui, diffère un peu : “contrairement à l’Europe, où la compétition entre start-up est rude, nous n’avons pas vraiment de compétiteurs directs aux Etats-Unis”, estimait ainsi Alexander Weber.

À la conquête des Amériques

L’un des enjeux, pour le challenger allemand, a donc été d’assurer la preuve de l’existence d’un marché pour son offre de services. Elle l’a fait en parallèle de la constitution de l’équipe de N26 Inc. à New-York – celle-ci compte aujourd’hui une cinquantaine de personnes. Par ailleurs, la concurrence pourrait venir d’Europe : Monzo a déjà ouvert une liste d’attente outre-Atlantique, et compte lancer une offre simplifiée spécifique aux Etats-Unis durant l’été. Revolut, en revanche, n’a pas encore dévoilé ses projets en la matière. 

Dans tous les cas, le pied posé sur le continent américain signe “une étape importante dans la mission de N26”, souligne le communiqué du challenger. En juin dernier, Alexander Weber évoquait d’ailleurs le regard porté par la banque mobile allemande vers un second marché de taille, plus au sud : le Brésil. Une petite équipe est déjà en train d’étudier le terrain depuis Sao Paulo, quoique le dirigeant de N26 note que “la preuve d’existence d’un marché pour les néobanques n’est plus à faire. Nu Bank, par exemple, fonctionne déjà parfaitement.” Élue meilleure banque brésilienne par Forbes en février, cette fintech (dont mind Fintech a rencontré l’un des dirigeants en mai 2018) a aussi des visées internationales : elle s’est implantée au Mexique en mai 2019.