Nickel vise 5 000 buralistes partenaires fin 2018

Plus de quatre ans après son lancement, Nickel (anciennement Compte-Nickel) ouvre désormais 30 000 comptes par mois, a annoncé la société le 7 septembre. Rachetée par BNP Paribas début 2017, la fintech commercialise une offre de compte courant sans découvert associé à une carte Mastercard au travers d’un réseau de points de vente associant 3700 buralistes partenaires.

Avec un million de comptes ouverts, Nickel revendique 1,5% du marché français des comptes à vue et la seconde position dans le paysage des établissements en ligne, derrière Boursorama (1,5 million de comptes). En termes de nombre de points de vente, Nickel se situe en cinquième position derrière les acteurs établis (La Banque Postale, Crédit Agricole, Crédit Mutuel et Caisse d’Epargne) et compte atteindre la quatrième place fin 2018 avec 5 000 buralistes partenaires (sur un total de près de 25 000). Il faut toutefois noter que les services proposés par Nickel sont à l’heure actuelle plus limités que ceux d’une agence traditionnelle : pas de dépôt de chèque ni d’octroi de crédit par exemple.

40 000 cartes Nickel Chrome vendues

Plus de 60% des clients utilisent Nickel comme compte principal et 85% des titulaires sont à jour de cotisation (20 euros par an), ont fait savoir les dirigeants. Alors qu’elle évoque des usages variés (achats en ligne, constitution d’une cagnotte…), l’équipe de Nickel continue de mettre met l’accent sur le caractère inclusif de son offre, sans conditions de revenus, qui lui permet de capitaliser le vivier des interdits bancaires et déçus des établissements traditionnels. Sur la base d’un sondage interne, “70% de nos nouveaux clients font état d’une mauvaise relation avec leur banque précédente”, souligne Jérôme Calot, directeur marketing de Nickel.  

Les clients de Nickel effectuent désormais plus de 9 millions d’opérations mensuelles (virement, paiement par carte, dépôt d’espèces…). Selon son dernier rapport annuel (au titre de l’exercice 2017), la société a enregistré un produit net bancaire (égal aux produits de l’exploitation bancaire moins les charges d’exploitation bancaires) de 24,5 millions d’euros et une perte nette de 2,6 millions d’euros (après une perte de 6,2 millions en 2016). Elle assure avoir atteint le point d’équilibre à l’été 2017.

Nickel a travaillé sur l’élargissement de son offre. Après un compte jeune (à partir de 12 ans), la société a lancé une offre premium, baptisée Nickel Chrome, qui permet de bénéficier d’assurances supplémentaires et de meilleures conditions tarifaires pour les opérations à l’étranger. En 4 mois, 40 000 cartes, facturées 30 euros par an en plus de la cotisation initiale, ont été commercialisées.

Une nouvelle application mobile

Parmi les développements à court terme, Nickel annonce la sortie prochaine du premier lot d’une nouvelle version de son application mobile, avec le déploiement de fonctionnalités telles que l’ajout de bénéficiaires pour les virements ou le (dé)blocage de la carte. 50% des clients utilisent l’application mobile pour suivre leurs comptes au quotidien. A plus long terme, Nickel compte rester focalisé sur le développement d’une activité BtoC en France, avec comme objectifs 2 millions de comptes ouverts et 10 000 buralistes partenaires d’ici 2020.

Sur le BtoB, “nous sommes dubitatifs quant à l’existence d’un marché solvable autour des professionnels et des entreprises. C’est en outre un marché de spécialistes avec différents segments”, commente Arnaud Giraudon, CEO de Nickel, alors qu’un tel projet de développement avait un temps été évoqué et que les initiatives se multiplient sur ce créneau. La prudence est également de mise en ce qui concerne un éventuel développement au niveau européen. Dans certains pays, le modèle de distribution de Nickel a déjà été adopté. En Italie par exemple, Intesa Sanpaolo promeut Banca 5, une offre adaptée à une clientèle jeune et aux faibles revenus au travers d’un partenariat avec un réseau de buralistes.