Accueil > Services bancaires > Nubank prépare son arrivée aux États-Unis Nubank prépare son arrivée aux États-Unis Déjà leader en Amérique latine, Nubank franchit une étape décisive dans son internationalisation. La fintech brésilienne, cotée à Wall Street, entend s’implanter sur le marché bancaire américain en sollicitant une licence fédérale. Un mouvement stratégique qui illustre l’ambition croissante des néobanques issues des marchés émergents. Par Antoine Duroyon. Publié le 01 octobre 2025 à 10h00 - Mis à jour le 02 octobre 2025 à 0h22 Ressources Douze ans après sa création, la néobanque brésilienne Nubank – qui revendique près de 123 millions de clients au Brésil, au Mexique et en Colombie – a annoncé avoir déposé une demande de licence bancaire aux États-Unis. Le dossier est désormais entre les mains du régulateur : le Bureau du contrôleur de la monnaie (OCC). L’objectif : obtenir le droit de proposer à terme des comptes de dépôt, des cartes de crédit, des prêts et des services liés aux actifs numériques. “Notre priorité reste de développer nos activités sur nos marchés actuels, où les perspectives de croissance demeurent très prometteuses. Dans le même temps, solliciter une licence bancaire nationale aux États-Unis nous offre l’opportunité de mieux accompagner nos clients déjà présents dans le pays et, demain, de toucher un public plus large partageant les mêmes besoins financiers et susceptible de tirer parti de nos solutions“, a déclaré David Vélez, cofondateur et PDG de Nubank. Licence bancaire au Mexique Au Mexique, la filiale locale Nu Mexico a reçu, en mai 2025, l’autorisation de devenir une banque. Elle attend désormais une approbation opérationnelle finale. Au Brésil, l’entreprise opère selon un modèle de plateforme de services financiers régulée (établissement de paiement, société de crédit, financement et investissement ou encore courtier). Aux États-Unis, l’activité sera dirigée par Cristina Junqueira, cofondatrice et chief growth officer de Nubank. Le conseil d’administration de l’entité locale sera présidé par Roberto Campos Neto, ancien gouverneur de la banque centrale brésilienne. Le choix d’attaquer le marché américain s’inscrit dans une dynamique de consolidation internationale. Mais l’enjeu est de taille : les États-Unis comptent déjà plusieurs néobanques puissantes, dont Chime, Current ou Varo, qui ont conquis des dizaines de millions d’utilisateurs. Parallèlement, les grandes banques traditionnelles – JPMorgan, Bank of America, Wells Fargo – conservent une domination massive, avec une clientèle très attachée aux services bancaires intégrés. Fragmentation des offres La différence de Nubank pourrait résider dans son modèle éprouvé en Amérique latine : démocratiser l’accès au crédit, réduire les frais bancaires et proposer une expérience 100 % numérique. Cette approche, qui a séduit une clientèle souvent sous-bancarisée en Amérique latine, devra être adaptée à un marché américain plus mature, mais marqué par une fragmentation des offres et un appétit croissant pour les solutions digitales. Introduite en Bourse à New York en 2021, Nubank est l’une des fintech les mieux valorisées au monde, avec une capitalisation qui dépasse les 65 milliards de dollars. Malgré un ralentissement sectoriel et un environnement réglementaire plus strict, l’entreprise a continué d’afficher une croissance robuste de sa base clients (+30 % en 2024) et une amélioration de sa rentabilité. Antoine Duroyon néobanquerégulation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Nubank en passe de décrocher une licence bancaire au Mexique Nubank frôle les 2 milliards de dollars de résultat net annuel Nubank investit 150 millions de dollars dans Tyme