Numeral, le premier né du start-up studio Logic Founders, lève 13 millions d’euros

Logic Founders, nouvelle branche fintech du start-up studio eFounders lancé par Camille Tyan (cofondateur de PayPlug), dévoile la première levée de fonds d’un projet. Numeral, société créée en 2021 par Édouard Mandon (précédemment chez Ibanfirst et Jumia) et Hichem Mâalmi (précédemment chez Qonto et Boursorama), a bouclé une augmentation de capital de 13 millions d’euros menée par Balderton Capital, avec la participation de business angels parmi lesquels Alexandre Prot (Qonto), Tom Blomfield (Monzo), Guillaume Princen (ex-Stripe) et Kima Ventures.

Le projet avait jusqu’ici été financé exclusivement par Logic Founders mais Édouard Mandon, président de la société, ne précise pas à quelle hauteur ni la répartition du capital. Il indique cependant que le fonctionnement du start-up studio a évolué et est “plus favorable pour les fondateurs que par le passé” – le capital était alors réparti à 50 % entre le studio et les fondateurs, et 500 000 à 800 000 euros étaient investis dans chaque projet. “Cela dépend désormais beaucoup du montant investi avant la première augmentation de capital en externe, du projet…”, ajoute le président de Numeral. Les fonds levés permettront à Numeral, qui compte une dizaine de collaborateurs, d’en recruter 30 de plus en 2022.

Un middleware entre les banques et leurs clients

Numeral édite une solution SaaS à destination des start-up tech, qui leur permet de se connecter à leurs banques pour envoyer et recevoir des paiements de manière automatique. “Ces sociétés, qu’elles évoluent dans le secteur du paiement, de l’assurance, de l’immobilier, de la logistique, de l’intérim, du transport ou encore du voyage, traitent des volumes de paiement importants avec leurs clients fournisseurs, investisseurs, partenaires, salariés…, expose Édouard Mandon. Elles doivent se connecter aux serveurs de leurs banques avec des services de connectique bancaire complexes (ou bien même aux applications web des banques) pour envoyer et recevoir automatiquement les fichiers de paiement. Numeral propose un middleware entre le client et sa banque, qui rend accessible les intégrations bancaires à travers une seule API pour automatiser les paiements.” 

Numeral se connecte aux serveurs (SFTP, Swift) ou aux API de la banque et gère la complexité de la connectique. Sur son tableau de bord, le client visualise l’ensemble de ses comptes et paiements. “Cela évite aux clients de se connecter eux-mêmes aux serveurs de la banque, de gérer les fichiers de paiement et de développer une couche d’orchestration et d’automatisation, poursuit le président. À terme, cela pourra aussi les aider à grandir de manière plus sereine en établissant plus facilement des nouvelles relations bancaires sans développements supplémentaires, car la plateforme sera multi-banque et multi-moyen de paiement”.

30 à 50 clients en 2022

La société a déjà signé deux premiers clients : le spécialiste des dépenses d’entreprise Spendesk (issue du start-up eFounders), et la solution de titres restaurants Swile. Une première intégration est en cours et le lancement public est prévu pour janvier 2022. Numeral, qui s’adresse à un marché composé “d’une dizaine de milliers d’entreprises tech en Europe”, selon son président, cible “30 à 50 clients” pour 2022, “de belles entreprises tech présentes en France et à l’étranger”. Numeral facture une licence SaaS et des frais de transaction : 499 euros par mois et 10 centimes + 0,10 % du volume de paiement pour les plus petits clients, et un plan à 2 000 euros par mois et des frais dégressifs en fonction des volumes pour les plus grandes entreprises. 

Concrètement, Numeral aura finalisé trois intégrations en janvier avec de grandes banques françaises et souhaite se déployer rapidement à l’étranger, en commençant par l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. “Nous intégrerons systématiquement les plus grandes banques. En France, par exemple, cinq établissements représentent 80% du marché des entreprises, explique Édouard Mandon. Nous nous appuyons sur nos clients pour travailler avec leurs banques dans le cadre de leurs projets d’intégration, et ces travaux serviront à nos autres clients par la suite.”