Accueil > Services bancaires > Open banking > Le Crédit Agricole rachète la SFPMEI pour contrer Treezor et Société Générale Le Crédit Agricole rachète la SFPMEI pour contrer Treezor et Société Générale La Fabrique by CA, start-up studio du groupe Crédit Agricole, annonce ce 21 janvier l’acquisition de SFPMEI, plateforme de Banking-as-a-Service notamment utilisée par Lydia, Spendesk, ainsi que Blank, la néobanque pour les pros du Crédit Agricole. Par Aude Fredouelle. Publié le 21 janvier 2022 à 16h03 - Mis à jour le 06 septembre 2022 à 9h25 Ressources Après le rachat par Société Générale de la plateforme de Banking-as-a-Service Treezor, mi-2018, le Crédit Agricole se dote à son tour d’un acteur capable d’aider à la création de néobanques et services de paiement. La Fabrique by CA, start-up studio du groupe, annonce ainsi l’acquisition de la SFPMEI (pour société financière du porte-monnaie électronique interbancaire), jusque-là détenue par BlackFin Capital Partners. Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé. “Qui est la SFPMEI, société régulée qui se cache derrière Lydia, Spendesk et Kard ?” Issue de Moneo, système de porte monnaie électronique créé en 1999 par les plus grandes banques françaises, la SFPMEI dispose d’un agrément de monnaie électronique qui lui permet de fournir à des acteurs tiers des prestations de services de paiement. Elle s’est ouverte à des clients externes à partir de 2012 et a signé son premier client en mode “Banking-as-a-Service” mi-2013 : il s’agit de l’application de paiement Lydia (qui a bouclé en décembre 2021 un tour de table de plus de 100 millions de dollars la valorisant à plus d’un milliard de dollars). La SFPMEI a ensuite contractualisé avec le prestataire de services de paiement Limonetik, à qui elle permet de “signer des contrats avec des moyens de paiement alternatifs comme WeChat ou Alipay par exemple, en nouant des accords tripartites”, expliquait en septembre 2021 à mind Fintech Serge Ragozin, operating partner chez BlackFin et directeur général de la SFPMEI depuis 2015. Cash Sentinel, application suisse permettant d’éviter de faire des chèques de banques, qui passe par la SFPMEI pour opérer dans l’Union européenne, puis la plateforme de crowdlending Unilend ont emboîté le pas. La SFPMEI affiche des indicateurs de développement bien moindres que Treezor La SFPMEI a ensuite noué un partenariat avec la plateforme de core banking Bankable, avec qui elle propose une offre packagée proposant à la fois la tenue et la gestion des comptes. La plateforme de gestion des dépenses professionnelles Spendesk (qui vient d’annoncer une augmentation de capital de 100 millions d’euros qui la valorise à plus d’un milliard d’euros), est la première à signer avec le binôme. Suivent la néobanque pour les adolescents Kard puis celle pour les indépendants Blank, du groupe Crédit Agricole, lancée officiellement en février 2021. “C’était pour nous un choix pertinent, car Bankable est un BaaS très reconnu sur le marché et la SFPMEI un acteur avec une ancienneté et des clients renommés, mais aussi parce que ce sont des acteurs indépendants”, indiquait en septembre 2021 à mind Fintech Antoine Collé, chief legal and compliance officer chez Blank. Autrement dit : la SFPMEI n’appartient pas à une banque concurrente, contrairement à Treezor, passée sous le giron de Société Générale, qui opère pour la plupart des néobanques françaises. Notre panorama des plateformes de BaaS : “Le Banking-as-a-Service gagne la finance embarquée” La SFPMEI affiche cependant des indicateurs de développement bien moindres que Treezor : sept clients, contre plus d’une centaine pour la plateforme de BaaS de Société Générale. “Nous avons peu de clients et nous n’en voulons pas tellement davantage, notamment pour assurer la maîtrise de la gestion des risques, assurait Serge Ragozin à mind Fintech en septembre 2021. Une société comme Treezor a industrialisé ses process et son onboarding, notamment en s‘appuyant sur le groupe Société Générale. De notre côté, nous sommes 10 collaborateurs et n’avons pas l’intention d’en recruter beaucoup plus.” Le directeur général évoquait alors “un modèle économique compliqué. Dans le secteur du paiement, les marges sont faibles. Nous travaillons avec des sociétés en création, dont certaines peuvent échouer. Nous ne pouvons pas nous permettre d’onboarder énormément de start-up, car elles rapportent peu, et nous misons sur quelques sociétés à gros potentiel, comme Spendesk ou Kard.” Grâce à ses clients à succès Lydia et Spendesk, la SFPMEI a géré 1,3 milliard d’euros de flux en 2021, contre 800 millions d’euros en 2019. Depuis sa création, la SFPMEI a “toujours été à l’équilibre” et son actionnaire n’a pas eu à réinjecter de fonds dans sa croissance, révèle le directeur général. En 2018, derniers comptes accessibles publiquement, la société a ainsi enregistré un PNB de 3 millions d’euros et un résultat net de 1,3 million d’euros. BlackFin ayant racheté la société via son premier fonds closé en 2011, la société cherchait désormais des possibilités de sortie. Elle a trouvé preneur avec le Crédit Agricole, qui indique en premier lieu vouloir “internaliser les solutions sur lesquelles s’appuie sa start-up Blank”. Mais l’opération “ouvre également de nouvelles perspectives de développement pour les projets de start-up de La Fabrique by CA comme pour les clients entreprises du groupe Crédit Agricole”, ajoute le groupe. “SFPMEI permettra à La Fabrique by CA de lancer rapidement et à moindre coût de nouvelles initiatives”, renchérit Laurent Darmon, directeur général de La Fabrique by CA. Lancé début 2018, le start-up studio a déjà donné naissance à plusieurs sociétés et projets, parmi lesquels Blank mais aussi KLS, qui digitalise les métiers du financement, Yapla, plateforme de paiement pour les associations, l’assistant à la création d’entreprise “Je suis entrepreneur” ou encore Trajectoires Patrimoine, nouvelle démarche de conseil déployée au sein du groupe (lire notre étude de cas à ce sujet). La Fabrique by CA : comment le Crédit Agricole apprend à industrialiser la création de start-up Aude Fredouelle acquisitionbanking-as-a-service Besoin d’informations complémentaires ? 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