Accueil > Services bancaires > Open banking > Vilve Vene : “Modularbank va proposer des modules de core banking pour la BFI” Vilve Vene : “Modularbank va proposer des modules de core banking pour la BFI” La plateforme de core banking estonienne Modularbank a levé 4 millions d’euros en décembre 2020, notamment auprès de BlackFin Tech. Elle revendique 8 clients et s’apprête à passer en production avec une première banque traditionnelle. Sa CEO Vilve Vene explique à mind Fintech la stratégie de la plateforme. Par Aude Fredouelle. Publié le 21 avril 2021 à 14h39 - Mis à jour le 28 janvier 2025 à 15h52 Ressources Pouvez-vous présenter l’offre de Modularbank ? Nous n’avons pas d’agrément bancaire et nous proposons une technologie de core banking. Je ne dis pas que dans quelques années, nous ne demanderons pas d’agrément, mais pour l’instant, c’est notre stratégie. Aujourd’hui, nous proposons donc la solution à des acteurs agréés, comme des banques traditionnelles. Notre plateforme de core banking est, comme notre nom l’indique, modulaire ; nous proposons différents modules complètement indépendants les uns des autres et notre offre est très large. Mais si un client utilise plusieurs modules, alors ils peuvent communiquer entre eux. Nous proposons des modules pour la banque de détail (comptes courants avec des plafonds flexibles, comptes d’épargne), le paiement (nous sommes intégrés avec plusieurs schemes), les prêts en ligne (par exemple pour une banque en ligne qui veut proposer du crédit rapidement). Nous avons aussi récemment lancé un module d’émission et de traitement des transactions cartes, grâce à un partenariat dévoilé en novembre 2020 avec le spécialiste Nets. Nous avons intégré nos capacités d’émission de cartes à Nets pour avoir accès à Visa et MasterCard mais nous pouvons aussi intégrer notre solution à n’importe quel processeur de cartes. Quels sont les modules les plus populaires ? Quand nous nous sommes lancés, le module de crédit a été plébiscité par des start-up et des acteurs existants du crédit ainsi que des banques qui voulaient moderniser leurs technologies et leurs offres de crédit. Mais aujourd’hui, nos modules de core banking, de paiement et de cartes se développent aussi. Et bientôt, nous lancerons un nouveau module “asset and collateral” pour les garanties de prêts immobiliers et pour les dettes non garanties (secured et unsecured lending). Proposez-vous des déploiements on-premise ou dans le cloud ? Nous proposons les deux possibilités. Quand nous avons démarré notre offre, les banques traditionnelles réclamaient un déploiement on-premise, mais désormais elles passent de plus en plus au cloud. Les start-up, elles, préfèrent le cloud. Qui ciblez-vous ? Notre cible prioritaire sont les banques traditionnelles car l’équipe fondatrice a travaillé au sein d’établissements financiers [Hansabank, OP Bank, ndlr]. Mais nous travaillons aussi de plus en plus avec des retailers, puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à intégrer des services financiers à leurs offres, souvent en demandant leur propre agrément. Par exemple, pour des produits de financement, puisqu’ils sont capables de prêter sur leur propre bilan. Cette tendance d’embedded finance sera très forte dans les années à venir. Les clients veulent du service : ils ne veulent plus aller à la banque pour obtenir un crédit, mais plutôt y souscrire directement en achetant tel ou tel produit. Nous visons aussi les fintech, les nouveaux entrants, mais nous évaluons toujours leur business model et ne travaillons avec eux que si nous le trouvons intéressant et si nous sommes convaincus que cela peut fonctionner. Enfin, nous ciblons les acteurs traditionnels du prêt qui veulent étendre leur offre. Nous proposons à tous ces acteurs les mêmes modules, mais avec une configuration différente. Pour les fintech et les acteurs du prêt, cela peut être très simple car tout est pré-configuré. Pour les banques traditionnelles, le paramétrage est bien plus complexe mais justement, l’objectif est de proposer une plateforme qui est extrêmement adaptable pour répondre à leurs besoins. Comment se déroule le déploiement et combien de temps cela prend-il ? Nous nous sommes lancés en proposant des produits APIsés, ce qui rend nos produits faciles à intégrer. Mais pour les banques traditionnelles, qui ont des legacy monolithiques, ce n’est pas si simple d’externaliser une partie de leur système. Pourtant, de nombreuses banques cherchent à se moderniser et se sont lancées dans des gros chantiers de transformation, longs et coûteux. Puisque c’est difficile, nous pensons que le seul moyen de se moderniser est de le faire pas à pas, ligne métier par ligne métier. Par exemple, nous sommes en train de travailler avec une grande banque finlandaise sur leur activité de crédit à la consommation, pour un déploiement en mai prochain. C’est une première étape avant de discuter avec la direction de passer une autre ligne métier sur Modularbank. Une fintech peut commencer à tester immédiatement et déployer rapidement. Pour les banques traditionnelles, cela débute avec des workshops pour démontrer les capacités de la solution, puis des travaux d’intégration avec des collaborateurs au sein de la banque et chez Modularbank. Le projet mené actuellement en Finlande, par exemple, a débuté il y a neuf mois. Combien de clients revendiquez-vous et qui sont-ils ? Nous avons signé huit clients et quatre autres sont très avancés. Plus de la moitié de nos clients sont des fintech, comme le spécialiste du prêt aux PME CrediNord, créé en 2019 en Finlande, et le groupe Gerlionti pour la solution de paiement GerliPay. Ensuite, nous avons signé des acteurs traditionnels du prêt, parmi lesquels un prêteur présent dans 23 pays dont je ne peux pas dévoiler le nom. Enfin, nous travaillons pour une banque traditionnelle, l’acteur finlandais que j’évoquais. Le déploiement devrait nous permettre de faire preuve d’un premier succès auprès de ce type de clients et d’en convaincre d’autres. Combien de collaborateurs comptez-vous chez Modularbank ? 54 collaborateurs. Quels sont vos objectifs ? Nous ciblons un revenu mensuel récurrent (MRR) à 200 000 euros d’ici la fin de l’année. C’est un objectif ambitieux mais nous pensons pouvoir y parvenir grâce à notre équipe commerciale basée à Berlin. Nous ciblons principalement l’Europe continentale et les pays germanophones, et nous avons beaucoup de discussions en cours avec des prospects. Nous avons par exemple plusieurs prospects en France, dont une banque traditionnelle. Quelles sont les prochaines étapes de développement sur votre roadmap ? Nous proposons déjà une vaste gamme de produits, mais nous voulons nous positionner davantage sur le corporate banking, peu adressé par le marché: financement des corporates, cash management… C’est l’une des priorités sur notre roadmap. Nous avons commencé les développements. Une autre priorité est de bâtir un écosystème de partenaires autour de Modularbank car nous ne pouvons pas tout développer en interne. L’objectif est d’offrir une solution packagée avec nos partenaires. Par exemple, nous avons déjà annoncé l’intégration de Nets et de la solution d’AML HACK:AI, et nous dévoilerons bientôt un partenaire pour la vérification d’identité… Nous cherchons également une solution pour le reporting de nos clients. Aude Fredouelle banking-as-a-servicecloudcore banking Besoin d’informations complémentaires ? 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