Orange Bank : les coûts d’acquisition pèsent sur les comptes

Orange Bank coûte cher à l’opérateur français. Selon les résultats annuels d’Orange publiés le 21 février, la banque mobile lancée en novembre 2017 a enregistré une perte d’exploitation de 169 millions d’euros en 2018, contre 93 millions l’année précédente. Il faut dire qu’Orange Bank ne lésine pas sur les coûts d’acquisition : 80 euros de primes pour chaque nouveau client, et même 120 euros pour les clients existants de l’opérateur, quand les autres néo-banques (N26, max), se contentent en moyenne d’une prime d’une quinzaine d’euros pour le parrain ou n’en proposent pas (comme Revolut). Résultat : Orange Bank a réalisé une augmentation de capital de 101 millions d’euros en 2018 auprès de sa maison-mère, afin de renflouer ses comptes, après une recapitalisation de 65 millions d’euros en 2017.

Surtout, le produit net bancaire d’Orange Bank n’atteint que 43 millions d’euros en 2018, en baisse de 41,1% sur un an (73 millions d’euros). Orange Bank comptait 248 000 clients à fin 2018 et revendique 30% à 40% de clients actifs, qui réalisent plus de 20 opérations par mois. Par comparaison, Revolut revendique 550 000 clients dans l’Hexagone et N26 serait légèrement au-dessus. Orange Bank a par ailleurs octroyé 45,5 millions d’euros de crédits à ses clients à fin 2018, selon L’Agefi. Le 30 novembre dernier, lors d’une conférence portant sur les ambitions d’Orange dans les services de paiement, le directeur général adjoint et responsable des services financiers mobiles Paul de Leusse indiquait viser un Ebitda ajusté à l’équilibre en 2023 en France ; une baisse du coût par client de 400 euros en 2018 à 150 euros en 2026 ; et une hausse du PNB par client d’une centaine d’euros environ en 2018 à environ 200 euros en 2026.