AG2R La Mondiale fait son entrée au capital de Moneytrack

Créée en 2018, la plateforme de paiement dirigé (paiement financé par un tiers et destiné à une typologie d’achats ou à un commerçant) Moneytrack fait du règlement du tiers payant – la dispense d’avance des frais de santé – l’un de ses cas d’usage phares. Après un pilote avec la Macif en 2020, la start-up a déployé sa solution en juillet dernier en s’attaquant d’abord au segment des médecines alternatives (ostéopathie, chiropraxie…). 

Concrètement, le dispositif intègre une application côté assuré et une application côté praticien, toutes les deux connectées au système d’information de l’assureur. Le praticien renseigne le montant à régler puis génère un QR code de paiement. Le patient scanne ce QR code, ce qui interroge les règles de dépense inscrites sur la plateforme blockchain de Moneytrack (basée sur Tezos). Le processus de paiement est alors déclenché avec un virement des fonds (cumul des garanties et du reste à charge) sous 24 heures. 

“Cette digitalisation du processus comporte plusieurs avantages, souligne Christophe Doré, cofondateur et CEO de Moneytrack. Le parcours est simplifié pour le patient en le dispensant d’envoyer un justificatif et d’avancer les frais. L’assureur bénéficie de son côté d’une baisse de ses coûts de gestion”. La société compte aujourd’hui deux clients en production pour cette offre de facilitation du tiers payant. 

Un laboratoire en Outre-Mer

Afin d’accélérer sur ce terrain, la société a annoncé le rachat de Progexia, un acteur lui-même spécialisé dans l’optimisation du tiers payant. Basée à Marseille, la société s’est développée dans les DOMs (Réunion, Guyane) où elle propose une carte à puce dédiée à la gestion du tiers payant santé. Progexia accompagne une dizaine de mutuelles (MGEN, MGPA, Apria RSA, Muta Santé….) réunissant plus de 800 000 personnes protégées et 6 000 praticiens. 

Le président de Progexia, Jean-Louis Lesieur, et ses équipes rejoignent Moneytrack qui compte désormais 23 collaborateurs. “Nous voulons nous appuyer sur ce laboratoire d’Outre-Mer pour accélérer en Métropole”, indique Christophe Doré. Objectif : atteindre les 100 millions d’euros de flux d’ici à 2023.

Au-delà des complémentaires santé, Moneytrack compte se positionner sur le traitement des subventions fléchées (chèques énergie, allocations de rentrée scolaire…) – une offre que la société essaie de commercialiser en marque blanche avec une banque mutualiste – et sur le contrôle et la vérification de l’octroi de crédits à la consommation affectés pour les banques.

Pour concrétiser ses ambitions, l’entreprise vient de réaliser une levée de fonds de 2,3 millions d’euros auprès de son actionnaire historique majoritaire, le fonds fintech Truffle Capital, et de nouveaux entrants comprenant le groupe de protection sociale AG2R La Mondiale et des business angels. Ce financement fait suite à plusieurs levées de fonds d’un montant total de 3 millions d’euros auprès de Truffle Capital et d’une aide de 1,3 millions d’euros apportée par le fonds unique interministériel (subvention publique pour financer l’innovation et la R&D). Moneytrack intègre en outre la promotion 2021 du programme Scale Insurance de PwC.