Accueil > Services bancaires > Paiements > Frédéric Mazurier (Market Pay) : “Notre plateforme unifiée couvre désormais tous les cas d’usage” Frédéric Mazurier (Market Pay) : “Notre plateforme unifiée couvre désormais tous les cas d’usage” Depuis son acquisition par Anacap en 2020, Market Pay a engagé une série d'acquisitions dans le secteur des paiements. Son président, Frédéric Mazurier, détaille la stratégie de croissance externe mise en œuvre et explique comment ces rachats ont contribué à développer une plateforme de services couvrant les besoins des marchands, que ce soit en magasin, en ligne ou en mobilité. Par Antoine Duroyon. Publié le 04 décembre 2024 à 18h00 - Mis à jour le 27 janvier 2025 à 17h50 Ressources Depuis la vente de Market Pay par Carrefour, de nombreuses acquisitions ont eu lieu. Pouvez-vous expliquer la stratégie de croissance externe mise en place ? En moins de deux ans, nous avons mené pas moins de trois acquisitions. Fin 2021, Market Pay a successivement annoncé le rachat de la passerelle de paiement pour l’e-commerce Acoustic Payments (anciennement IBM Payment Gateway), puis celui de Dejamobile, spécialiste français du paiement mobile. Ces opérations visaient à construire une offre de paiement omnicanal plus moderne, plus agile et plus complète, tout en élargissant notre empreinte géographique en Europe. Cependant, il nous manquait encore certaines fonctionnalités essentielles, comme le développement d’applications EMV pour les terminaux de paiement et la distribution de terminaux Android. En 2023, nous avons donc conclu l’acquisition de la fintech polonaise Novelpay et de sa filiale PAX France. L’ensemble compte 70 personnes, dont une soixantaine de développeurs. Grâce à notre offre intégrée de bout en bout, tous les cas d’usage sont désormais couverts au sein d’une plateforme unifiée. Avec une simple intégration par API, le marchand ou le distributeur peut se connecter à notre écosystème et accéder à l’ensemble de nos canaux, que ce soit en magasin, en ligne ou en mobilité. Comment avez-vous mené les phases d’intégration ? Premièrement, il nous fallait des entités qui ne soient pas redondantes entre elles. Deuxièmement, il était essentiel d’unifier et de coordonner le travail des différentes équipes. Enfin, nous devions veiller à ce que chaque collaborateur se sente bien intégré dans l’univers et connaisse les processus et modes de fonctionnement. Pour chaque acquisition, nous avons donc désigné une personne chargée de l’intégration, familiarisée avec le groupe. Quels sont vos axes de travail en matière de services à valeur ajoutée ? Pour l’e-commerce, par exemple, nous avons développé sur notre propre plateforme des capacités d’amélioration de la conversion, notamment en exploitant les fonctionnalités de renforcement de la sécurité et d’authentification introduites par la DSP2. Concernant le “smart routing”, nous avons mis en place deux approches distinctes. Dans les pays où nous intervenons en tant qu’acquéreurs, nous disposons de connexions directes avec les banques, optimisant ainsi les taux d’acceptation et les coûts. Sur les autres marchés européens, notre passerelle de paiement est connectée à un réseau de plus de cent acquéreurs, offrant aux marchands une flexibilité accrue dans le routage de leurs transactions. Par ailleurs, l’exploitation d’Android nous permet de développer des services à valeur ajoutée, tels que l’affichage de promotions ou de QR codes personnalisés pour les clients identifiés, sans ralentir le processus de passage en caisse. Comment progressent les volumes traités par Market Pay ? Entre la sortie de Carrefour et l’exercice 2023, nous avons doublé nos volumes, nos revenus et notre rentabilité. En 2023, Market Pay a traité 2,7 milliards de transactions sur onze marchés et prévoit de dépasser les 3 milliards d’ici à la fin de l’année. Notre croissance organique moyenne atteint 14 % sur les trois dernières années. Comment le groupe est-il structuré ? Nous avons structuré le groupe en trois lignes d’activité principales. La première est dédiée à notre client historique, Carrefour, qui représente aujourd’hui moins de 50 % de notre chiffre d’affaires. La deuxième ligne [dirigée par Jacob Sorensen, ancien responsable d’Acoustic Payments, Ndlr] cible les marchands de niveaux 1 et 2, ainsi que les distributeurs. Enfin, la troisième ligne [pilotée par Houssem Assadi, CEO de Dejamobile] s’adresse aux institutions financières, des acquéreurs à qui nous proposons notre plateforme en marque blanche. Quelle dynamique observez-vous autour du paiement fractionné (BNPL) et de l’initiation de virement ? En ce qui concerne le paiement fractionné, les volumes restent limités. Nous n’avons donc pas fortement accéléré sur ce sujet, qui reste pour nous avant tout un moyen de paiement. Pour ce qui est de l’initiation de paiement, nous avons abandonné notre produit Pay by Bank. La demande n’était pas au rendez-vous et les coûts de maintenance opérationnelle étaient élevés. Nous restons attentifs aux évolutions du marché, en particulier avec le déploiement d’initiatives comme Wero au niveau européen. Comment anticipez-vous la mise en œuvre de la DSP3 ? Notre principale préoccupation porte sur le risque de voir des modes d’authentification différents selon les pays, ce qui nécessiterait de nombreuses adaptations. Nous espérons une harmonisation plus poussée, en particulier sur le parcours d’authentification, afin de faciliter l’expérience utilisateur et de simplifier la mise en œuvre pour les marchands. Antoine Duroyon BNPLpaiement en lignepaiement en magasinPSP Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Entretien Nicolas Riegert (PayXPert) : “L’intégration de CB est cruciale pour le déploiement complet de Click to Pay en France” Market Pay conjugue POS et SoftPOS Entretien Pourquoi le bijoutier Maty expérimente le SoftPOS avec l'application PayWish