Gestion financière : Pennylane fait entrer Sequoia à son capital

La fintech française Pennylane, créée en 2020, lève de nouveau 15 millions d’euros pour faire entrer à son capital le géant américain du capital-risque Sequoia Capital (qui a notamment investi dans PayPal et Stripe). Pennylane devient ainsi son premier investissement en France. La société avait déjà bouclé une levée de fonds de 15 millions d’euros en janvier 2021, notamment auprès de ses investisseurs historiques Global Founders Capital et Partech.

À cette occasion, la start-up pivotait et annonçait le lancement d’une nouvelle offre. Alors qu’elle proposait auparavant une solution en ligne d’expertise comptable aux TPE et PME, elle offre désormais une solution SaaS permettant aux dirigeants d’accéder à tout moment à leurs données financières, de piloter leur trésorerie avec la facturation des clients et le paiement des fournisseurs, et d’envoyer facilement les documents et données à leurs comptables. La solution s’adresse aussi aux cabinets d’expertise comptable, et vise à remplacer leurs solutions historiques de gestion d’entreprise comme Sage et Cegid.

“Notre ambition est de devenir le Quickbooks européen, qui sera utilisé par 80 % des TPE et PME, expliquait en janvier dernier Arthur Waller, cofondateur de Pennylane, à mind Fintech. Nous ne serons pas l’expert comptable de toutes ces entreprises : nous continuerons de servir certaines d’entre elles en direct, car c’est un laboratoire pour recevoir des retours ainsi qu’une bonne vitrine, mais pour la plupart nous fournirons la plateforme pour équiper l’entreprise et son cabinet et les aider à bien travailler ensemble”. 

1 000 entreprises et 100 cabinets d’expertise comptable

Cinq mois plus tard, la start-up revendique plus de 1 000 start-up et PME françaises clientes et plus de 100 cabinets d’expertise comptable. “Nous facturons d’un côté ou de l’autre, décrit Arthur Waller : soit le dirigeant paye pour l’outil de gestion, et il est gratuit pour le cabinet ; soit le cabinet paye mais le dirigeant ne dispose que d’une version basique de Pennylane.” La start-up facture aux dirigeants de 19 à 1000 euros par mois selon la taille de l’entreprise, et quelques euros par mois par dossier aux cabinets d’expertise comptable. “L’objectif est de facturer le même coût que les autres outils du marché.”

Pennylane cible 2 500 à 3 000 clients d’ici la fin de l’année… et 100 000 en 2022. “Cette année, nous nous concentrons uniquement sur la tech et le produit et nous ne traitons que les demandes entrantes, raconte Arthur Waller. En 2022, quand nous proposerons autant de fonctionnalités que Cegid, Sage et consorts, nous investirons dans le commercial pour faire basculer de gros cabinets sur Pennylane.” La société compte 125 collaborateurs, dont une dizaine de commerciaux et trois personnes dédiées au marketing. Elle prévoit 200 salariés d’ici la fin de l’année, dont la moitié seront dédiés à la tech et au produit. La stratégie de la start-up : “cibler d’abord les cabinets, puis convertir certains de leurs clients”. Elle souhaite consolider sa place en France, dans les 12 à 18 mois, avant de partir à l’international. 

Wallets de règlement des achats avec Swan

Pennylane englobe un outil de facturation client (avec rapprochement des factures et encaissement) et un outil de centralisation et de paiement des achats (via des virements déclenchés dans le cadre de la DSP2 avec Bridge de Bankin’), de catégorisation des dépenses et de prévision de trésorerie. Elle indiquait en janvier 2021 avoir traité 12 millions d’euros de facturation en six mois. Pennylane a désormais dépassé la barre des 100 millions d’euros, dévoile le cofondateur. La start-up vient aussi de lancer la possibilité de créer des wallets, en s’appuyant sur la plateforme de Banking-as-a-Service Swan. De quoi permettre à ses clients de payer plusieurs factures et différents fournisseurs à la fois sur son interface, de recourir au paiement différé et d’assurer le rapprochement automatique des factures d’achat et des paiements.