Accueil > Services bancaires > Paiements > Klarna lance en France le paiement en 3 fois et son application de shopping Klarna lance en France le paiement en 3 fois et son application de shopping Pour se démarquer des concurrents, le spécialiste suédois du Buy Now, Pay Later va notamment déployer son application de shopping, sur laquelle les utilisateurs pourront régler n’importe quelle dépense avec Klarna, que le commerçant ait adopté ou non la solution de paiement. Par Aude Fredouelle. Publié le 08 juin 2021 à 17h57 - Mis à jour le 03 mars 2022 à 12h41 Ressources Klarna annonce officiellement son lancement en France, sur le créneau de plus en plus disputé du paiement fractionné et différé. La société propose un produit de paiement en trois fois, déjà déployé auprès d’une dizaine de commerçants partenaires, parmi lesquels Boohoo, Nasty Gal et Spartoo. “D’autres marchands vont rapidement nous rejoindre, parmi lesquels des clients déjà partenaires de Klarna sur d’autres marchés et présents en France”, dévoile Eric Petitfils, directeur commercial de Klarna en France (ex-American Express). Outre la solution Klarna intégrée sur les pages de paiement des commerçants partenaires, la société offrira aussi d’ici quelques semaines un élément différenciant par rapport à ses concurrents : l’application mobile de shopping Klarna. Depuis cette application, les utilisateurs pourront naviguer dans de nombreux sites marchands (qu’ils aient adopté ou non la solution Klarna), mettre de côté des produits dans une liste d’envies et recevoir des notifications quand leur prix baisse. “Nous allons ainsi générer du trafic vers les marchands”, explique Eric Petitfils. À terme, Klarna devrait d’ailleurs leur proposer des programmes d’affiliation et de communication sur les réseaux sociaux, déjà disponibles aux États-Unis et au Royaume-Uni. La société a racheté Toplooks, spécialiste du sujet, en mars dernier. “L’objectif est de générer plus de trafic et d’améliorer le ROAS (Return On Ad Spent) des marchands”. Depuis cette application, les utilisateurs pourront également payer avec Klarna sur les sites partenaires… et d’ici quelques mois, même sur ceux qui ne le sont pas. “En tant qu’établissement de crédit (agréé en Suède et opérant en libre prestation de services en France, ndlr), nous émettrons une carte virtuelle à usage unique qui permettra de payer le marchand en trois fois”, explique le directeur commercial à mind Fintech. Dans ce cas, Klarna se rémunère comme banque émettrice mais ne facture pas le paiement en trois fois. “Nous voulons permettre au client de réaliser son shopping dans l’application Klarna même si un marchand ne l’accepte pas”. Centre de contrôle du shopping L’application Klarna se veut “un centre de contrôle pour gérer ses anticipations d’achat mais aussi l’après-vente : les retours, la livraison, le refinancement, une demande de report de remboursement si besoin…”, explique Eric Petitfils. L’utilisateur y retrouve un relevé de tous les articles achetés avec Klarna, avec leur photo et l’Instagram de la marque, intégré sur la page. L’application Klarna a été téléchargée 34 millions de fois et 18 millions d’utilisateurs l’utilisent chaque mois dans le monde. “Klarna a géré 53 milliards de dollars de transactions en 2020, dont plus de 3 milliards de dollars via son application de shopping aux Etats-Unis”, décrit Eric Petitfils. La possibilité de payer n’importe quel achat avec Klarna a aussi été lancée au Royaume-Uni il y a quelques semaines et le sera dans le reste de l’Europe dans les mois à venir. Bientôt du paiement différé Klarna ne proposera pas, à ses débuts, le produit de paiement différé qui l’a fait connaître, et se concentrera sur du paiement fractionné, plus répandu en France. “Nous lancerons toutefois le paiement différé dans quelques semaines”, souligne Eric Petitfils. De même, la société n’offre pas de paiement fractionné sur plus de 90 jours (considéré par la réglementation comme du crédit à la consommation) – même si, sur d’autres marchés, elle propose du paiement étalé jusqu’à 36 mois. “Le paiement en trois fois permet d’utiliser la carte pour identifier le client et de proposer un parcours client moins lourd, explique le directeur commercial. Cela offre les bénéfices du crédit sans ses inconvénients”. Comme ses concurrents, Klarna assure améliorer le taux de conversion, la fréquence d’achat et le panier moyen des commerçants. Chez Sephora, la solution aurait permis d’augmenter de 65 % la valeur moyenne des commandes dans les magasins physiques, de 36 % sur l’application mobile et de 35 % sur la boutique en ligne en Amérique du nord. Le paiement fractionné est toujours proposé de manière gratuite pour les clients et Klarna facture une commission au commerçant. Données comportementales Klarna assure s’appuyer sur des données comportementales pour évaluer la solvabilité du client. En France, il n’existe pas de fichier positif pour renforcer ce score. “Au-delà de ces algorithmes comportementaux, nous recourons aux bureaux de crédit dans les pays où ils existent, ainsi qu’aux données bancaires dans le cadre de l’open banking, commente Eric Petitfils. En France, nous envisageons de le faire, mais ce n’est pas encore le cas.” Dans quelques mois, Klarna pourrait aussi intégrer la possibilité de régler immédiatement en une fois, par virement ou débit. “Cela permet de satisfaire les personnes qui souhaitent payer la totalité de la somme, mais nous nous posons encore la question de savoir si cela apportera de la valeur en France. Nous le proposons par exemple en Allemagne avec Sofort.” 90 millions d’utilisateurs dans 17 marchés La société ne dévoile pas d’objectif chiffré de clients dans l’Hexagone. “Nos ambitions sont assez fortes, précise toutefois le directeur. Au Royaume-Uni, nous sommes passés en trois ans de 1,3 à 14 millions d’utilisateurs, dont 4 millions d’utilisateurs mensuels de l’application. En Espagne, où nous sommes lancés depuis quelques mois, nous revendiquons déjà 380 000 utilisateurs.” La société compte 4 000 collaborateurs, dont 1 500 ingénieurs. Un bureau a été ouvert en septembre 2020 en France et il compte désormais une dizaine de collaborateurs. “Nous recrutons des commerciaux, mais aussi des analystes et des spécialistes produit et marketing qui auront pour mission d’aider les marchands à renforcer leurs ventes en ligne et améliorer l’efficacité de la solution”, commente le directeur. Klarna dénombre 90 millions d’utilisateurs dans 17 marchés dans le monde, principalement en Europe mais aussi en Amérique du nord (Etats-Unis, Canada) et en Australie. Plus de 250 000 commerçants recourent à ses services, parmi lesquels Levi’s, Shein, Philips, Ray-Ban, Asos, H&M, Michael Kors, Chanel… En 2020, Klarna a enregistré un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars, en hausse de 40 % sur un an. Début mars, la société s’est valorisée à 31 milliards de dollars, contre 10 milliards de dollars six mois auparavant. Elle s’apprêterait à boucler un nouveau tour de table qui la valoriserait désormais à plus de 40 milliards de dollars. Plusieurs acteurs français se positionnent déjà sur le segment du paiement fractionné. Outre les historiques, comme Oney ou Floa (ex-Banque Casino), de nouveaux acteurs montent en puissance, comme les start-up françaises Alma (qui a récemment levé 49 millions d’euros), Pledg (qui a levé 15 millions d’euros en mars) et Younited Credit (qui se positionne sur le paiement fractionné long), l’Australien Afterpay (lancé en France en mars 2021 sous la marque Clearpay)… Pas de services bancaires en France à court terme Klarna a décroché une licence bancaire fin 2017. Régulée par la Swedish Financial Authority, la société propose en Suède et en Allemagne (depuis février) un compte bancaire associé à une carte permettant de payer en magasin avec Klarna en plusieurs fois. Elle utilise aussi l’initiation de paiement, dans le cadre de la DSP2, pour proposer aux Suédois des services d’analyse budgétaire et d’aide à l’épargne, et leur permettre de refinancer une dépense passée via Klarna… “Ces produits bancaires ne sont pas encore disponibles en France et nous n’avons pas vocation à les lancer à court terme. L’objectif est avant tout d’améliorer l’expérience d’achat et d’apporter de la valeur aux marchands”, assure Eric Petitfils. Aude Fredouelle application mobilecarte bancairefraudeopen bankingpaiement en lignepaiement en magasinpaiement fractionnéscoring Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire BNPL : Klarna s’apprêterait à se valoriser plus de 40 milliards de dollars