Accueil > Services bancaires > Paylead prépare des offres de cashback avec le Crédit Agricole Paylead prépare des offres de cashback avec le Crédit Agricole La start-up qui travaille déjà sur l’offre de cashback Avantage+ du LCL est également en pilote avec le Crédit Agricole et une autre grande banque française. Par Aude Fredouelle. Publié le 06 février 2018 à 17h40 - Mis à jour le 06 avril 2023 à 14h47 Ressources En ouvrant l’accès aux données de paiement conservées par les banques, la DSP2 va permettre le développement de nouveaux services marketing ciblés et de programmes d’ALO (account-linked offer), par contraste aux offres de CLO, liées à la carte bancaire. Pour ne pas laisser de nouveaux acteurs préempter le marché, “les banques traditionnelles doivent proposer elles-mêmes de la valeur grâce à leurs données de transactions”, estime Charles de Gastines, CEO de Paylead. La start-up fondée en 2016 s’est justement donné pour objectif de les aider à y parvenir, “avec une problématique de time-to-market car les grosses banques n’ont pas la capacité de lancer en propre une offre rapidement”. Deux des trois cofondateurs ont travaillé par le passé sur le projet de CLO de LCL, Avantage+. Données bancaires et libellés commerçants Paylead propose aux banques une solution SaaS. La start-up commence par récupérer les données bancaires des clients, soit en se branchant sur l’API de la banque si possible, soit via une brique d’agrégation. Paylead travaille par exemple avec deux entités du groupe Crédit Agricole et s’apprête notamment à entrer en production avec Crédit Agricole Centre France. Dans ce cas précis, la start-up utilise l’agrégateur Linxo, le groupe bancaire étant présent à son capital. Mais Paylead travaille aussi avec Budget Insight sur un projet avec une autre grande banque française. En récupérant les données par ce biais, Paylead diffère de la stratégie de l’un de ses principaux concurrents. CDLK intègre sa solution “on-premise” dans les systèmes de ses clients pour récupérer les flux monétiques. Une manière, selon le CEO Benoît Gruet, d’obtenir des libellés marchands bien plus explicites que ceux des relevés bancaires : CDLK assure parvenir à catégoriser 99,7% des transactions cartes. “Nous avons aussi la capacité d’obtenir les flux monétiques et de récupérer le SIRET du commerçant dans certains cas, se défend cependant Charles de Gastines. Nous le faisons par exemple avec le Crédit Agricole, en se branchant à une API. Et quand ce n’est pas possible parce qu’on passe par un agrégateur, les libellés sont assez précis pour que l’on retrouve le commerçant dans 90% des cas et le point de vente dans 76% des cas.” Dans ce cas de figure, des modèles de labellisation “feront de l’apprentissage sur le volume”. Offre SaaS simple à intégrer Par ailleurs, souligne le CEO, “les offres de CLO “on-premise” qui intègrent leur technologie à la banque et récupèrent les flux monétiques en dialoguant avec la chambre de compensation coûtent extrêmement cher parce qu’il faut développer des API pour réussir à sortir l’information”. Le processus aurait coûté 10 millions d’euros à LCL pour son programme Avantage+ et le Crédit Agricole, qui avait envisagé cette solution, aurait renoncé après l’avoir estimée à 6 millions d’euros environ. Surtout, l’agrégation de données donne une vision globale sur la situation financière du client. Outre les paiements carte, les rentrées d’argent et les prélèvements sont également indiqués. La proposition de valeur de Paylead repose d’abord dans des algorithmes de segmentation. “Les données de transaction sont extrêmement segmentantes d’un point de vue marketing, plus que les données Web par exemple, puisque le client est allé au bout de l’opération”, commente Charles de Gastines. Via “des méthodes d’apprentissage classique”, Paylead commence donc par segmenter les clients de la banque. “Par exemple, nous serons capables de dire que tel segment de la population est très appétent pour tel type de marchand”, décrit le CEO. Sur les 17 collaborateurs de la société, la moitié d’entre eux sont développeurs. Cashback et cross sell Objectif de la segmentation : mettre en place des programmes de fidélité ciblés. “La connaissance client permet d’être beaucoup plus puissant en termes de conseils d’achat, d’animer de la fidélité mais aussi de gérer toutes sortes de services ciblés, dont du cross-sell (vente croisée, ndlr)”, commente le CEO. Les banques pourront ainsi utiliser la plateforme pour pousser leurs offres, mais la solution Paylead est surtout destinée à les mettre en relation avec des marchands et créer des programmes de fidélisation pour créer de l’engagement sur leur application. Paylead propose la mise en place de différentes formes “d’incentives” ou récompenses, principalement différentes formes de cashback (cagnotte, en direct, réservé à un marchand…). “On a aussi développé de la réduction immédiate sous forme de coupons pour une grosse banque”, ajoute le CEO. Comme pour les offres de cashback classiques, Paylead enrôle des marchands acceptant d’offrir un certain pourcentage de réduction à tous les clients du programme. Mais la start-up leur propose aussi d’utiliser la plateforme pour mieux cibler leur communication : récupérer des clients partis chez le concurrent avec des offres ciblées, viser une population précise… La plateforme SaaS, hébergée dans les serveurs de la start-up, sera intégrée à des logiciels de paiement caisse. “Nous sommes en cours d’intégration avec deux caisses enregistreuses et nous discutons avec une grande partie des autres acteurs du marché, rapporte Charles de Gastines. Dans ce cas, la caisse propose le programme à ses commerçants. Le KYC du marchand est déjà effectué, donc on peut proposer directement le service.” Si les commerçants ne passent pas par un logiciel partenaire, ils peuvent intégrer la solution à leur interface via les API de Paylead. Création d’applications de fidélisation Paylead ne révèle pas le nombre de partenaires commerçants ayant rejoint son réseau. “Nous avons déjà signé avec un gros acteur pétrolier”, dévoile cependant Charles de Gastines. “Nous permettons aux commerçants d’accéder aux données bancaires alors que pour eux, il serait très compliqué d’y accéder autrement. Le client a une motivation pour ouvrir l’accès à ses données : bénéficier d’offres de fidélisation et gagner de l’argent”. Paylead propose aux grandes enseignes d’intégrer son programme dans leur application de fidélité ou d’en créer une si elles le souhaitent. Paylead facture à la banque une licence selon le nombre d’utilisateurs, indique Charles de Gastines. La société prélève également une commission au marchand sur chaque transaction effectuée par un client enrôlé dans le programme. “Paylead a levé 1,1 million d’euros en 2017 pour se financer” Charles de Gastines CEO Paylead La start-up qui enregistre déjà du chiffre d’affaires (non précisé) a levé 1,1 million d’euros l’année dernière auprès de Side Capital, le fonds lancé par plusieurs entrepreneurs français du numérique. Paylead est passé par l’accélérateur de start-up d’Unibail-Rodamco UR Link (tout comme son concurrent Transaction Connect) et bénéficie désormais d’un hébergement au Village by CA. Outre ses projets avec le Crédit Agricole et une autre grosse banque française, Paylead travaille sur le programme Avantage+ aux côtés de ses concurrents CDLK et Plebicom. “Nous assurons l’enrôlement des marchands, gérons l’interface banque et l’application mobile”, commente le CEO. En tout, la start-up travaille avec six partenaires bancaires français. Et elle travaille déjà à d’autres axes de développement : des partenariats avec des acteurs BtoB comme Mooncard, des solutions de partage des dépenses comme Sharepay ou des agrégateurs pour y intégrer des offres de cashback. Aude Fredouelle agrégateurcarte bancairecashbackDSP2marketing Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Pourquoi CDLK voit au-delà des programmes de CLO En liant les programmes de fidélité à la carte bancaire, Transaction Connect intéresse retailers et agrégateurs Entretien Didier Ardouin (max) : "nous allons intégrer une offre de cashback à la carte max en 2018" Cashback : LCL revendique un million d’utilisateurs Avantage+ et BPCE mène un pilote