Accueil > Services bancaires > Qonto lève 104 millions d’euros pour devenir établissement de crédit en 2020 Qonto lève 104 millions d’euros pour devenir établissement de crédit en 2020 Après l’application de paiement Lydia, c’est au tour de la néobanque pour les entreprises Qonto d’ouvrir son capital au géant chinois Tencent. Par Aude Fredouelle. Publié le 21 janvier 2020 à 10h31 - Mis à jour le 04 février 2021 à 15h46 Ressources Tencent s’intéresse décidément aux fintech françaises. Après avoir mené un tour de table de 40 millions d’euros dans l’application de paiement Lydia, le géant chinois entre au capital de la néobanque pour entreprises Qonto, qui annonce ce 21 janvier une levée 104 millions d’euros en série C menée par Tencent et DST Global. Les investisseurs historiques Valar et Alven ont également participé, aux côtés de deux business angels : Taavet Hinrikus (président de TransferWise) et Ingo Uytdehaage (directeur financier du PSP Adyen). L’opération porte à 136 millions d’euros les fonds levés depuis la création de Qonto en avril 2016. Qonto imite la stratégie de N26 en BtoC Surtout, la néobanque profite de cette annonce pour dévoiler un projet de taille : obtenir un agrément d’établissement de crédit d’ici la fin de l’année pour pouvoir offrir de nouveaux services (dont du crédit) à ses clients. Qonto s’était lancée en tant qu’agent d’établissement de paiement de la plateforme de Banking-as-a-Service Treezor (comme le sont actuellement ses concurrents Shine, Anytime ou Prismea, filiale de Crédit du Nord). La start-up avait ensuite obtenu l’agrément d’établissement de paiement en juin 2018 et construit son propre core banking system, pour gagner en agilité et en indépendance vis-à-vis de Treezor. En demandant un agrément d’établissement de crédit, Qonto deviendrait une banque à part entière et pourrait ainsi se passer de partenaire bancaire. Jusqu’ici, seule la fintech française Younited Credit a obtenu ce graal pour proposer du crédit aux particuliers. Margo Bank a également choisi de demander l’agrément d’établissement de crédit avant de se lancer – elle indiquait espérer le faire en 2019, mais elle ne l’a pas encore décroché. La start-up fondée par Jean-Daniel Guyot a levé 6,4 millions d’euros en mars 2018 pour lancer une nouvelle banque pour les PME. Manager.one, éditée par la start-up SagaCorp, a choisi de s’appuyer sur un établissement de crédit existant, la Banque Wormser Frères, avec qui elle partage les revenus. Du côté des étrangers, Bunq et N26 sont des établissements de crédit mais le premier est très peu présent en France et le second ne s’adresse pour l’instant qu’aux indépendants, même si le challenger “a vocation à proposer à terme ces services aux personnes morales”, indique Jérémie Rosselli, directeur général France, à mind Fintech. Qonto poursuit d’ailleurs une stratégie similaire à celle de N26 en BtoC, qui s’est lancée en partenariat avec Wirecard avant de devenir une banque à part entière. 10 milliards d’euros gérés en 2019 Qonto revendique plus de 65 000 PME clientes en France, Italie, Espagne et Allemagne. Alexandre Prot, CEO, nous a récemment indiqué qu’elles sont majoritairement françaises. Il affirme par ailleurs que les 65 000 clients sont actifs et que les comptes non prélevés sont désactivés. Le CEO ne communique pas sur le taux de churn mais confie à mind Fintech que 60% des entreprises clientes font de Qonto leur compte principal. La société est l’un des leaders des néobanques pour les entreprises en France. Shine, qui se concentre sur les freelances, revendiquait 50 000 clients en juillet 2019 – mais cette cible est la moins rentable du segment des professionnels – et Anytime compte 135 000 clients en Belgique et en France, dont 70% de petits professionnels. Manager.one ne communique pas sur le nombre de clients (accéder à notre tableau récapitulatif complet sur les néobanques pour entreprises). Au total, le volume de transactions gérées par Qonto a dépassé les 10 milliards d’euros en 2019. Forte de cette levée, Qonto souhaite aussi accélérer sa croissance sur les trois pays ouverts en 2019 (Italie, Espagne et Allemagne), notamment en adaptant son produit aux marchés locaux. Les effectifs devraient passer de 200 à 300 collaborateurs d’ici un an. Pour se différencier de ses concurrents de plus en plus nombreux, et alors que les acteurs traditionnels vont marquer leur entrée sur le segment avec le lancement de Prismea (Crédit du Nord), Qonto travaille sur le Business Finance Management (BFM) : “des outils et fonctionnalités qui permettent de gagner du temps, d’économiser des erreurs et de la resaisie, de faciliter la gestion des dépenses ou budgets en équipe, de faire le lien avec la comptabilité, de proposer l’extraction de factures et la déclaration de la TVA…”, égrène Alexandre Prot. “Des fonctionnalités nouvelles que les banques traditionnelles n’offrent pas du tout.” >> Lire notre panorama sur les néobanques pour les entreprises en France et leur business model, publié le 15 janvier << Aude Fredouelle BATXcarte bancairefinancement des entrepriseslevée de fondsnéobanquenéobanque pour entreprise Besoin d’informations complémentaires ? 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