Accueil > Services bancaires > Qui sont les 221 acteurs européens autorisés à fournir des services DSP2 ? Qui sont les 221 acteurs européens autorisés à fournir des services DSP2 ? Plus de deux cents TPPs (third party provider) européens peuvent fournir des services dans le cadre de la DSP2 : agrégation de compte et initiation de paiement principalement. Dans quels pays exercent-ils et comment se positionnent-ils ? mind Fintech a analysé les données du registre de l’Autorité bancaire européenne. Par Aymeric MarolleauAntoine Duroyon. Publié le 03 octobre 2019 à 17h15 - Mis à jour le 01 août 2022 à 17h25 Ressources Quatre ans après l’adoption de la directive DSP2 par le Parlement européen, et alors que les Etats membres l’ont désormais transposée dans leur droit national, comment les acteurs de la fintech s’en sont-ils emparés ? Combien de sociétés ont été autorisées à déployer un service DSP2, et lequel ? Dans quels pays exercent-elles ? Quel est leur positionnement ? En septembre 2019, mind Fintech a exploré le registre mis à disposition par l’Autorité bancaire européenne (EBA) pour tirer un premier bilan. Qu’est-ce que la DSP2 ? La Directive européenne sur les services de paiement révisée (DSP2), adoptée par le Parlement européen en 2015, a pour objectif de créer un marché européen intégré des paiements par carte, internet et sur mobile et de favoriser l’émergence de nouveaux acteurs, en particulier les agrégateurs et services d’information sur les comptes (AISP) et les initiateurs de paiements (PISP), tels que les français Bankin’ et Linxo. Cette directive, qui a été transposée dans le droit français en 2018, vise notamment à obliger les banques à fournir à ces prestataires un accès aux informations de transactions de leurs clients, notamment via des APIs. Les banques avaient jusqu’à septembre 2019 pour se mettre en conformité. La DSP2 garde l’accent anglais Premier constat : 221 sociétés peuvent développer un service DSP2 dans 20 pays de l’Union européenne en septembre (contre 15 pays en avril), soit 100 de plus qu’en avril dernier. 112, soit environ une sur deux l’ont fait au Royaume-Uni, auprès de la Financial Conduct Authority (FCA). Parmi elles figure par exemple Oval Money, qui propose une application d’épargne automatisée et a levé 7 millions de dollars depuis sa création en 2016 (lire notre interview de sa présidente). Avec 24 sociétés agréées auprès de la BaFin, l’Allemagne est le deuxième pays le plus représenté, devant la Suède (17 sociétés), la France (12) et la Belgique (9). Des acteurs aux activités variées Les acteurs qui ont obtenu un agrément dans le cadre de DSP2 ont des activités variées mais opèrent quasiment tous dans le domaine des services financiers. Un sur quatre exerce dans les services de paiement. Ils sont 16,3% à être présents, en BtoC, dans la gestion des finances personnelles (PFM) ou la néobanque. Dans une approche BtoB, ils sont 14,5 % à intervenir dans l’agrégation, l’analyse et l’enrichissement de données et autant à proposer des solutions de gestion de trésorerie, change et comptabilité. Cette orientation montre le potentiel ouvert par la DSP2 et l’open banking pour fournir des recommandations et analyses en temps réel basées sur l’exploitation des données transactionnelles. Viennent ensuite des solutions de KYC et authentification (4,5%) ou de scoring et analyse crédit (5%). On y trouve même un acteur actif dans les télécoms, en particulier les appels à l’international (le MVNO giffgaff, Royaume-Uni), ou un autre dans la gestion des biens immobiliers (Habity, Suède). Pour aller plus loin Pour entrer dans le détail, consultez la liste de toutes les sociétés agréées DSP2. Le passeport européen reste utilisé par une minorité d’acteurs Pour favoriser la création d’un marché européen, la DSP2 permet aux établissements financiers d’exercer leur activité dans tous les Etats de l’Union. Ils doivent pour cela notifier l’autorité de contrôle des pays où ils souhaitent exercer leur passeport européen DSP2. En octobre 2019, 59 société (26,7%) ont notifié au moins une autorité autre que celle de leur pays d’agrément. Elles étaient 32% en avril. Comme en avril, ces 59 acteurs l’ont fait en moyenne dans 17 pays. Avec 31 pays notifiés au total, Revolut, le PFM pour des clients patrimoniaux Global Private Solutions, Cashfac (fournisseur de logiciels de gestion de trésorerie en marque blanche) et Viola Money (Europe) (l’entité qui détient la marque commerciale Viola Corporate, qui propose un compte bancaire en ligne pour les professionnels) détiennent le record. Transaction Connect, une fintech française qui transforme les cartes de crédit en cartes de fidélité, a obtenu un passeport dans 12 pays. Son cofondateur Didier Gasté s’en expliquait en avril dans mind Fintech : “nous l’avons demandé pour l’ensemble des territoires où nous avons des contrats ou des discussions très avancées. La plupart de nos clients, essentiellement des gestionnaires de centres-commerciaux, comme Unibail Rodamco, sont des entreprises de taille européenne ou mondiales.” Le Royaume-Uni reste le pays le plus concurrentiel Quel pays est le plus concurrentiel ? En additionnant le nombre de sociétés agréées par pays et le nombre de fois où un pays a été notifié au titre du passeport européen, il ressort que le Royaume-Uni reste le marché que se dispute le plus grand nombre d’acteurs intervenant dans le cadre de DSP2 : 140, soit 63% de l’ensemble des sociétés recensées. C’était 78% en avril dernier. Compte tenu de l’importance de la place financière de Londres, ce chiffre paraît logique. “Le gouvernement britannique s’est saisi très tôt du sujet et a lancé en 2016 l’Open Banking Orwking Group (OBWG), qui a défini l’Open Banking Standard. Ce projet est financé depuis l’origine par les principaux établissements du pays en matière de comptes courants. Le Royaume-Uni est donc logiquement beaucoup plus mature sur ce sujet que la France, qui a lancé ce chantier en réaction à la DSP2 plutôt que par anticipation”, expliquait en avril à mind Fintech Bertrand Jeannet, head of risk & compliance chez Budget Insight. Loin derrière le Royaume-Uni viennent l’Allemagne, avec 71 sociétés actives, la France (55, soit 27 de plus en cinq mois), la Suède (52), les Pays-Bas (49), et l’Espagne 46). SP7, SP8 ou les deux ? Il existe deux types d’autorisations DSP2 : “Information sur les comptes”, destinée aux agrégateurs de comptes bancaires (AISP), et “Initiation de paiement”, destinée, comme son nom l’indique, aux prestataires de services d’initiation de paiement (PISP). Le service le plus demandé est celui portant sur l’information sur les comptes, puisqu’il a été décroché par 201 sociétés (91 %) – 112 n’ont même que celui-ci -, contre 109 (49,3 %) pour l’initiation de paiement. 20 sociétés n’ont que l’autorisation leur permettant d’initier des paiements, dont Ksher Wikaas (solution d’interface entre les sites marchands et l’application de messagerie chinoise WeChat), Skrill (transfert d’argent à l’international), MisterTango (paiement en ligne) et GoCardless (prélèvement bancaire automatique). Quatre sociétés sur dix (89) ont obtenu les deux autorisations. Quel statut réglementaire ? Les sociétés ayant obtenu l’agrément DSP2 en Europe sont présentes dans quatre catégories réglementaires. Seule l’autorité de régulation belge, la Banque Nationale de Belgique, attribue celle “d’établissement de paiement agrégateurs de compte”. Une société, baptisée Accountable (application mobile de gestion des dépenses et traitement fiscal pour les travailleurs indépendants), l’a décrochée. 2018, année zéro pour la DSP2 Seules trois des 221 sociétés qui détiennent un agrément DSP2 l’ont obtenu avant 2018. Il s’agit du belge Buy Way Personal Finance, du français Nouvelle Vague (max, dans le giron d’Arkéa) et du bulgare Borica AD. Aymeric MarolleauAntoine Duroyon agrégateurDSP2open bankingPFM Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind