Accueil > Services bancaires > Revolut Business va lancer le crédit pour les entreprises en 2025 Revolut Business va lancer le crédit pour les entreprises en 2025 Revolut Business, qui compte des centaines de milliers d’entreprises clientes dans le monde, annonce ce 30 avril le lancement d’un compte d’épargne rémunéré jusqu’à 2 % dans quatre pays, dont la France. Le crédit suivra au cours de l’année, ainsi que des comptes à terme et des produits d’investissement en obligations et en ETF, révèle James Gibson, directeur général, à mind Fintech. Par Aude Fredouelle. Publié le 30 avril 2025 à 6h00 - Mis à jour le 29 avril 2025 à 10h43 Ressources Lancée en 2017, deux ans après l’offre pour les particuliers, Revolut Business représente désormais 15 % du chiffre d’affaires généré par le challenger, selon les résultats de l’exercice 2024. La banque mobile entend encore accélérer le développement de cette activité et l’Hexagone fait partie de ses marchés cibles prioritaires. Pour y parvenir, la société étoffe son offre, en commençant par le lancement, ce 30 avril, dans quatre pays (France, Pays-Bas, Irlande et Lituanie), de “Savings”, un compte d’épargne pour les entreprises rémunéré quotidiennement entre 1 et 2 %, selon le type d’abonnement. “Cela nous était très demandé par de nombreux clients entreprises en France, qui est l’un des marchés prioritaires de Revolut Business, d’autant que nous proposons déjà des comptes similaires aux particuliers, expose James Gibson, directeur général de Revolut Business, à mind Fintech. Ces taux sont parmi les meilleurs du marché. Cela s’ajoute à nos fonds monétaires flexibles, qui offrent des rendements annuels allant jusqu’à 2,33 % en euros, mais qui ne sont pas aussi sécurisés. Par exemple, les start-up ayant levé des fonds ne peuvent les investir dans des produits risqués, et le compte d’épargne que nous proposons leur permettra de ne pas laisser ces fonds sur un compte courant non rémunéré.” Revolut tutoie le milliard d’euros de résultat net en 2024 Qonto, son principal concurrent dans l’Hexagone, ne propose pas de produit similaire, pas plus que les autres néobanques. Mais Memo Bank, qui dispose – comme Revolut – de l’agrément d’établissement de crédit, a lancé en février 2024 le compte “Booster”, un compte d’épargne liquide et rémunéré mensuellement (au 1er mars 2025, le taux de rémunération annuel du compte “Booster” est de 2,12 %). La néobanque allemande Vivid, qui concentre désormais ses efforts sur le BtoB, a également sorti une fonctionnalité de compte d’épargne pour les entreprises. Les taux d’intérêt varient entre 0,2 % et 2,6 %, en fonction de l’abonnement et de la taille de l’entreprise. Crédit, comptes à terme, obligations et ETF Pour accroître son empreinte, Revolut va continuer d’étendre son offre. “Nous lancerons un produit de crédit dans l’année pour les entreprises, révèle James Gibson à mind Fintech. C’est la prochaine étape naturelle, puisque nous sommes une banque et la France est un marché évident pour le lancer, puisqu’il s’agit de l’un de nos principaux pays. Nous voulons aussi lancer d’autres produits d’investissement – obligations, ETF, notamment pour les grandes entreprises qui veulent investir leur trésorerie -, et des comptes à terme.” Objectif : des centaines de milliers d’entreprises en France d’ici un an Revolut Business est présent dans l’Espace Économique Européen, au Royaume-Uni, à Singapour, en Australie et aux États-Unis et revendique “des centaines de milliers d’entreprises clientes”, indique son directeur général. En septembre 2024, la société précisait que le chiffre d’affaires annualisé de Revolut Business, alors disponible dans 40 marchés, surpassait les 500 millions de dollars, avec un volume de transactions mensuelles de plus de 17 milliards de livres. Revolut Business émettait alors 100 000 cartes et recrutait 20 000 nouveaux clients par mois. Ce dernier indicateur est désormais monté à 40 000 recrutements mensuels, souligne James Gibson, qui ajoute qu’il s’agit de clients “qui activent et utilisent le compte”. “La France fait partie de nos trois marchés principaux”, ajoute-t-il, le Royaume-Uni étant sur la première marche du podium. Revolut Business y gère désormais plus d’un milliard d’euros de transactions par mois, en hausse de 65 % en un an. “En France, l’objectif est de parvenir à des centaines de milliers d’entreprises clientes actives d’ici douze mois”, prévoit le directeur général. Comparer le nombre de clients sur le segment entreprises est difficile, puisque les bases couvrent des clients de taille différentes. Qonto revendique, depuis juin 2024, 500 000 clients sur ses quatre marchés historiques (France, Allemagne depuis 2020 via le rachat de Penta et ses 50 000 clients, Italie et Espagne depuis 2019), sans préciser la part dans l’Hexagone. Et la néobanque a annoncé fin septembre 2024 son lancement dans quatre nouveaux marchés : Autriche, Belgique, Pays-Bas et Portugal. Son objectif : servir un million de clients d’ici à 2026. Shine comptait, fin 2024, 150 000 clients actifs en France et va fusionner avec les 300 000 entreprises clientes d’Ageras en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark – mais toutes ne possèdent pas un compte bancaire. Memo Bank, qui cible les sociétés enregistrant 1 à 250 millions d’euros de chiffre d’affaires et comptant de 15 à un millier de collaborateurs, regroupait, fin octobre 2024, 450 clients. “Qonto est notre plus grand concurrent en France”, reconnaît James Gibson. Pour lui faire face, Revolut développe de plus en plus de spécificités locales. “Nous avons lancé les IBAN français, les fonds monétaires, les prélèvements automatiques SEPA BtoB, Apple Tap to Pay, les terminaux de paiement, et désormais les comptes d’épargne rémunérés. Nous travaillons aussi sur de nouvelles intégrations comptables, pour proposer les solutions les plus populaires dans le pays.” Cibler des entreprises plus importantes Comme Qonto ou Shine depuis plusieurs années, Revolut Business cible progressivement des sociétés de plus en plus importantes. Aujourd’hui, “le client type a entre cinq et cinquante salariés et enregistre entre un et dix millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, même si certains sont bien plus importants, comme Alan ou Rakuten, décrit James Gibson. Nous avons aussi beaucoup de micro-entreprises, à un ou deux salariés.” L’offre s’étant au début inspirée de celle pour les particuliers, elle a en effet naturellement d’abord séduit les plus petites structures. “Nous avons cependant réalisé de nombreux développements pour adresser les sociétés plus importantes : il n’y a pas de limite au nombre de salariés utilisateurs, des fonctionnalités de gestion des permissions pour les équipes… Grâce à cela, mais aussi à la notoriété de notre marque auprès des particuliers, nous parvenons à convaincre des entreprises plus importantes. Pour preuve, le chiffre d’affaires et le nombre de salariés moyens de nos clients augmentent au fil du temps.” Les segments du voyage, de l’hôtellerie, du marketing ou encore de l’e-commerce sont très représentés parmi les clients de Revolut Business, “puisque nous proposons des services de paiement internationaux, le taux de change interbancaire, un compte multi-devises, des contrats à terme pour se protéger contre la volatilité des devises…” Racheter un outil de comptabilité ? Quelle stratégie adopte Revolut dans un contexte de convergence accrue entre les néobanques pour les pros et les outils de comptabilité et de gestion financière ? “Nous ciblons aujourd’hui les entreprises de plus grande taille qui utilisent des plateformes de comptabilité variables et fragmentées selon les marchés, insiste James Gibson. Pour cette raison, nous ne pensons pas pouvoir créer une plateforme de comptabilité unique et la proposer à nos clients, cela ne fonctionnerait jamais – il y a trop de différences locales et trop de legacy. Nous préférons donc nous concentrer sur une très bonne interopérabilité avec ces acteurs. Ceci dit, nous constatons en effet que ces deux mondes convergent, en particulier pour les plus petites entreprises et les indépendants. Et bien que ce segment représente une part importante de nos clients, bâtir un produit simplifié de comptabilité ne résoudrait pas le problème pour les plus grandes entreprises, donc ce n’est pas dans nos projets.” Néobanques pour les pros : la tentation du “tout-en-un” Pour autant, la société n’exclut pas un projet d’acquisition pour se renforcer. “Nous sommes toujours ouverts aux possibilités et c’est certainement un sujet auquel nous réfléchissons. Ce n’est cependant pas une priorité pour nous.” Le challenger cherchait d’ailleurs à renforcer son équipe M&A à la fin de l’année dernière, selon Tech.eu. Il a réalisé trois acquisitions depuis sa création, dont les terminaux de paiement Nobly en 2021 et la plateforme de prêts Arvog en 2022. Aude Fredouelle banque de détailchallengercrédit en ligneépargnenéobanque pour entreprise Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind