Soldo constitue une équipe pour se développer en France

Relativement discrète en France, la plateforme d’automatisation et de gestion des dépenses professionnelles Soldo se prépare à changer de braquet. “La prochaine étape, c’est de bâtir une équipe française et de développer des fonctionnalités spécifiques pour le marché français. Nous aurons prochainement un bureau en France“, a déclaré Roy Skop, regional manager, rencontré à Amsterdam lors du récent salon Money20/20 Europe.

La fintech, fondée par Carlo Gualandri en 2015, revendique plus de 30 000 clients. Elle est surtout présente au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie et au Benelux et a traduit sa plateforme dans cinq langues. Soldo, qui emploie 300 personnes, compte des bureaux à Londres, Dublin, Milan et Rome.

Un marché déjà disputé en France

L’entreprise, qui a levé 180 millions de dollars en Série C en 2021 (auprès de Temasek, Sunley House Capital, Advent, Citi Ventures, Accel, Battery Ventures, Dawn Capital), compte se développer en France sur un marché déjà très concurrentiel, avec des acteurs comme Spendesk, Mooncard ou encore Expensya. Pour se différencier, elle revendique son choix de ne pas cibler un segment de clientèle particulier.

“La solution a d’abord visé les petites entreprises, mais elle a grandi avec ses clients. Nous pouvons servir tout type de client, grâce à une distribution en self-service et une approche des besoins plus personnalisée via une équipe de commerciaux. On veut parler à tout le monde dans l’entreprise, et pas seulement à l’équipe finance“, souligne Roy Skop. Un parti pris notable, alors qu’un acteur comme Brex, aux Etats-Unis, a récemment choisi de se détourner complètement des petites entreprises.

Soldo veut proposer une solution complète de gestion de dépenses, qu’il s’agisse de régler une note de frais individuelle avec une carte virtuelle ou des dépenses d’entreprise (abonnements en ligne, dépenses ponctuelles via des cartes à usage unique).

Des cartes pour gérer des “centres de dépenses”

“Nous avons par exemple créé une fonctionnalité spécifique pour les dépenses marketing qui permet d’avoir une vue consolidée des dépenses. On estime que les entreprises perdent 2 % de leur chiffre d’affaires à cause d’un manque de contrôle des dépenses récurrentes“, illustre Roy Skop. Le responsable met en avant des capacités de paramétrage poussées, notamment des cartes non nominatives pour gérer des centres de dépenses (pour un département, une équipe, un événement, un projet, etc.), ainsi que la gestion de sous-comptes dans plusieurs devises. Une intégration avec les logiciels de comptabilité, en particulier Xero via une API, est également proposée. “Nous développons aussi une fonctionnalité spécifique sur la plateforme pour simplifier et automatiser le traitement des opérations comptables“, annonce Roy Skop.

La société dispose depuis février 2019 d’un agrément d’établissement de monnaie électronique auprès de la banque centrale irlandaise. Comme le montre notre base de données des sociétés autorisées DSP2, Soldo peut fournir des services d’information sur les comptes (AISP / SP8) et d’initiation de paiement (PIS / SP7) dans respectivement 29 et 28 pays européens. Grâce à un partenariat avec la plateforme d’open banking Yapily, Soldo permet à un utilisateur d’effectuer des dépôts directs via l’initiation de paiement.