Tristan Leteurtre : “Mooncard enregistre un coût d’acquisition deux à trois fois inférieur à celui des banques”

Quelle est la proposition de valeur de votre plateforme de gestion des cartes bancaires professionnelles ?

Mooncard fait gagner du temps à l’utilisateur de la carte bancaire en pré-remplissant automatiquement les notes de frais, notamment en se connectant aux e-mails ou à l’agenda du salarié. Nous envoyons à chaque paiement un SMS demandant de prendre en photo le justificatif. Ce gain de temps profite aussi aux comptables qui peuvent importer les données dans leur logiciel comptable ; nous sommes compatibles avec une cinquantaine de solutions.

Surtout, la plateforme SaaS Mooncard permet de paramétrer en temps réel les droits associés aux cartes bancaires : le manager peut décider d’être alerté lors de chaque paiement, de bloquer la carte à certaines plages horaires ou encore de suspendre les retraits ou certains types de paiement (dans les restaurants par exemple)… Grâce à un partenariat avec Allianz, nous proposons également depuis peu des assurances liées aux cartes. Nous ciblons les entreprises de 10 à 10 000 salariés.

Quel est votre business model et où en êtes-vous de votre développement ?

Mooncard facture aux clients entre 13 et 15 euros par carte et par mois. Il s’agit d’un tarif tout compris, sauf les frais associés aux paiements et aux retraits à l’étranger. Nous nous reposons sur l’infrastructure de Wirecard et nous nous partageons les frais d’interchange. Depuis le début de la commercialisation au printemps 2017, nous avons signé 500 clients TPE et PME et nous pilotons quelques milliers de cartes Mastercard (4 à 7 par entreprise en moyenne).

Nous avons signé des start-up, comme Ledger et Linxo, des cabinets de conseil et aussi des sociétés traditionnelles. Nous enregistrons des volumes de plusieurs millions d’euros de transactions par mois, avec une croissance de 20 à 30% par mois. Nous visons 120 000 cartes bancaires et 25 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2021. 1,5 million d’euros ont été levés auprès de business angels depuis la création de la société il y a deux ans et nous voulons boucler une nouvelle levée en 2018. Nous ne sommes pas encore rentables.

Comment vous différenciez-vous de Spendesk ou même des néo-banques pour les entreprises et quelle est votre stratégie d’acquisition ?

Nos arguments sont le gain de temps pour les comptables et les salariés, l’aide à la comptabilité et enfin les droits modulables des cartes. Nous comptons quatre commerciaux [pour un effectif total de 15 personnes, ndlr] et nous avons mis en place une stratégie forte de contenus. Notre coût d’acquisition s’élève à quelques centaines d’euros… Nous visons un coût deux à trois fois inférieur à celui des banques, qui est en moyenne de 400 à 500 euros pour une TPE et de quelques milliers d’euros pour les grosses PME. Quant aux néo-banques, nous ne sommes pas fermés à l’idée de nouer des partenariats avec elles…