W-HA, filiale d’Orange, s’affirme en concurrente de MangoPay ou eZyness

W-HA se refait une image. La filiale d’Orange créée en 2000 et spécialisée dans le paiement sur facture opérateur (pour TF1, par exemple), vient de refondre complètement son site et la présentation de son offre. Objectif : mettre en valeur les activités les plus récentes de la société et refléter sa nouvelle stratégie de démocratisation de ses services. La société veut désormais concurrencer des acteurs comme MangoPay ou Lemon Way en proposant une offre large de services de paiement sous forme d’APIs, en “self-service”. Une stratégie similaire à celle affichée par eZyness, filiale à 100% de la Banque Postale spécialisée dans le paiement, si ce n’est que cette dernière a été lancée en 2017 (lire l’interview de son CEO Aurélien Lachaud).

Encaissement pour compte de tiers

Outre le paiement sur facture opérateur, W-HA présente désormais trois autres pôles d’activité. D’abord, celle liée à son agrément de monnaie électronique, obtenu en 2013 auprès de l’ACPR et qui lui permet de proposer des solutions d’encaissement pour comptes de tiers pour des marketplaces, des cagnottes, des plateformes de crowdfunding (don, prêt) ou de transfert d’argent. “Auparavant, nous travaillions pour des grands comptes sur le sujet. Mais depuis un an, nous avons standardisé les offres pour les rendre accessibles à toutes les start-up”, indique Théo Sébès, account manager. 

C’est en effet via W-HA qu’a été lancé Orange Money en France en 2016 et c’est toujours par ce biais que le service est opéré. W-HA se cache aussi derrière Orange TéléSurveillance, offre lancée en 2019 par le groupe.

La société compterait désormais une vingtaine de clients dans ce pôle, dont la cagnotte en ligne On Participe, la plateforme de crowdfunding WeRepo ou encore le site de covoiturage OuiHop – tous enregistrent des volumes encore faibles. On Participe, par exemple, cantonne environ 500 000 euros de cagnottes. W-HA leur permet d’accepter des encaissements par carte bancaire, virement ou prélèvement SEPA mais “réfléchit aussi à intégrer d’autres moyens de paiement du marché comme la carte American Express ou Alipay”, glisse Théo Sébès. Depuis janvier 2019, ce pôle a enregistré “2 millions d’euros d’encaissements, sans compter Orange Money France”. 

Jean-Christophe Macé, co-fondateur d’OnParticipe, explique à mind Fintech avoir quitté Lemon Way pour W-HA en début d’année 2019 “malgré la lourdeur d’un projet de changement d’établissement de paiement”. “De multiples changements de process chez Lemon Way, avec de courts délais accordés pour la mise en place et peu de concertation avec les clients, nous ont poussé à changer [la start-up est passée en 2018 par une période de transition, avec notamment l’abandon de “l’e-commerce high margin”, ndlr]. Nous avons choisi W-HA car nous voulions travailler travailler avec un acteur français et nous sommes désormais en contact quasi-quotidien avec eux pour travailler ensemble sur l’optimisation de la plateforme.”

Monétique 

W-HA se positionne aussi sur la monétique avec une nouvelle offre présentée en septembre dernier et baptisée Contodéo. “Là aussi, notre expertise part de notre activité avec Orange : nous avons équipé 300 magasins Orange de mPOS et tablettes pour permettre d’encaisser en mobilité et nous voulons désormais pouvoir proposer ces solutions plus largement”, commente Théo Sébès. 

Contodéo est “une application standardisée proposée aux marchands” qui regroupe des solutions d’encaissement en mobilité (tablettes et smartphones ou TPE, en partenariat avec Pax et Spire Payments) et de commerce en ligne et crosscanal. Parmi ses références, outre les magasins Orange et Orange Money (dont W-HA a développé les outils d’enrôlement en point de vente et en ligne), figurent par exemple le spécialiste de l’équipement électroménager, literie et high-tech Ubaldi, qui a équipé ses vendeurs de tablettes pour encaisser des paiements, ou encore ICF Habitat, Logitax, Sonexia… 

Enfin, W-HA développe une activité liée au prépayé : gestion de comptes prépayés, rechargement, tickets dématérialisés pour le transport… 

14 millions d’euros de PNB en 2018

La start-up compte 90 collaborateurs, dont plus d’une trentaine de développeurs. La société revendique 100 millions de transactions traitées en 2018, 13,5 millions d’euros de produit net bancaire (en hausse de 6%) et 400 millions d’euros de volume d’affaires marchands gérés (en hausse de 30%). Elle a enregistré un résultat net de 1,54 million d’euros en 2018 (contre 1,49 million en 2017), selon les comptes annuels consultés par mind Fintech. Elle assure compter plus de 8,5 millions de comptes clients actifs (en BtoBtoC) et plus de 8 500 marchands clients (sur le paiement pro, les mPOS, la monétique, la facturation opérateurs, les marketplaces)…