Accueil > Industrie > Medtech : 10 sujets prioritaires pour 2022 Medtech : 10 sujets prioritaires pour 2022 L’environnement opérationnel des Medtechs devient chaque année plus complexe, plus compétitif et plus contraignant. L’année 2022 ne devrait pas faire exception à la règle, alors que le secteur se prépare à subir pour la troisième année consécutive la crise de la Covid-19. Quelles seront donc les prochaines évolutions du secteur, et sur quels sujets les Medtechs devront-elles se concentrer en 2022 ? Par Pharma Intelligence. Publié le 25 janvier 2022 à 16h23 - Mis à jour le 26 janvier 2022 à 16h32 Ressources 1. La Covid-19 freine les soins électifs Les soins électifs seront encore entravés par la pandémie, tout comme le souhait de revenir aux anciennes routines sans plus tarder. Fin 2021, les infections à la Covid-19 étaient toujours en augmentation dans plus de 50 pays. Rien qu’au Royaume-Uni, l’organisation NHS Providers qui regroupe les centres de soins du pays a déclaré le 1er novembre dernier que la liste d’attente prévue pour les opérations chirurgicales s’élevait à 5,6 millions de patients, avec une prévision supérieure de 13 millions si aucune mesure urgente n’était prise. La situation est également très inquiétante en France, où l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France a d’ores et déjà demandé la déprogrammation d’un maximum d’activités chirurgicales et médicales (y compris ambulatoires) programmées pour le début 2022. 2. La chaîne d’approvisionnement, un enjeu majeur La résilience de la chaîne d’approvisionnement va constituer une préoccupation constante pour les entreprises pendant et au-delà de la pandémie : hausse des coûts de transport, inflation des matières premières, pénuries de pièces électroniques et d’autres produits… Externaliser ou délocaliser les fournitures médicales en prévision des urgences futures ne sera pas la seule mesure de précaution à prendre : il s’agira de trouver un équilibre entre agilité et autosuffisance pour les besoins à long terme. 3. Anticiper les coûts de sa mise en conformité Les sévères goulets d’étranglement dans la capacité des organismes notifiés de l’Union européenne vont créer un environnement difficile pour les Medtechs désireuses de se conformer à la réglementation de l’UE sur les dispositifs médicaux (Medical Devices Regulation – MDR). À la grande frustration des acteurs du secteur, les infrastructures MDR sont restées incomplètes bien après l’entrée en vigueur de la réglementation en mai 2021. Un sondage réalisé par le cabinet de conseil allemand Climedo Health a révélé que 30% des entreprises s’attendaient à ce que la mise en conformité avec la MDR leur coûte de 5% à 10% de leurs revenus annuels. 4. La nouvelle réglementation sur les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro de l’UE Les perturbations générées par la nouvelle réglementation sur les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro de l’UE (In Vitro Diagnostic Regulation – IVDR) pourraient être encore plus importantes que celles causées par la MDR. En octobre dernier, seulement six organismes notifiés au titre de l’IVDR avaient été désignés. Bien que la Commission européenne ait proposé tardivement une série de mesures de transition pour l’IVDR, elle n’a pas retardé la date d’entrée en vigueur de cette réglementation. Les déclarations de la Commission concernant les progrès sur le système d’identification unique des dispositifs et la base de données Eudamed sont en contradiction avec les réalités vécues sur le marché par l’industrie du diagnostic in vitro. 5. Accélérer l’application de l’IA en santé La nécessité d’accélérer l’application de l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé va devenir encore plus pressante. La plupart des Medtechs ne sont pas toujours très à l’aise avec l’IA, mais toutes reconnaissent que celle-ci est essentielle à l’évolution du secteur. La société néerlandaise Royal Philips, par exemple, pense désormais que l’IA va constituer la référence pour le développement de tous ses logiciels et solutions. L’adoption de l’IA va être accélérée par les relations plus étroites entre les entreprises, mais nombre de Medtechs plus petites se trouvent sur un seuil de décision inconfortable au début de 2022. 6. Un meilleur accès à la télémédecine L’adoption des innovations en matière de soins connectés se poursuivra à un rythme soutenu, après que la tempête provoquée par la Covid-19 se sera calmée, grâce à de nouvelles pratiques et à des changements de politique qui favoriseront un meilleur accès à la télémédecine. L’idée selon laquelle les technologies numériques vont faire disparaître des emplois est aujourd’hui remise en question par des affirmations selon lesquelles le numérique pourrait être un créateur d’emplois. De l’avis général, les soins de santé à distance et numériques ont bien fonctionné pendant la pandémie, comme Intel l’a fort bien résumé en 2021 : “Ce n’est pas un secteur que nous voyons disparaître”. 7. Le rôle du marketing L’évolution des modèles commerciaux va trouver un écho au sein des départements commerciaux et marketing des Medtechs, qui en sont encore à découvrir l’intérêt de l’omnicanal face aux modèles traditionnels. Les systèmes hybrides numériques et virtuels sont de plus en plus adoptés par les Medtechs, qui reconnaissent désormais leurs mérites en tant que moyen d’accroître leur activité commerciale. Dans le même temps, les hôpitaux s’habituent à un soutien virtuel plus important de la part des Medtechs, ce qui implique un rôle futur plus important des départements marketing pour établir des relations clients qui tiennent compte des concepts de partage des gains et des risques. 8. De nouveaux enjeux réglementaires au Royaume-Uni Le secteur de la réglementation suivra de près les avancées au Royaume-Uni, notamment concernant le marquage UKCA (UK Conformity Assessment) mis en place en 2021. En effet, la MHRA (Medicines and Healthcare products Regulatory Agency) a mené une étude sur le sujet afin d’établir un projet de réglementation au printemps 2022. Dans quelle mesure le Royaume-Uni s’alignera-t-il sur l’UE ? Devrait-il adopter le programme MDSAP (Medical Device Single Audit Program) et si oui, quand ? Dans quelle mesure s’inspirera-t-il d’autres systèmes réglementaires ? Comment va-t-il réglementer l’IA et les technologies de pointe tout en conservant sa place centrale au patient ? 9. RSE et durabilité La durabilité environnementale n’est plus une question annexe pour les Medtechs, qui doivent de toute urgence décider de la manière dont celle-ci, ainsi que d’autres sujets ESG (environnemental, social et gouvernance), doit être intégrée à leur profil, et comment ils veulent se présenter aux investisseurs et au grand public. La MHRA a d’ailleurs consacré un chapitre entier de sa consultation réglementaire de septembre-novembre à des questions sur l’approvisionnement en matières premières et la fabrication, le transport, la décontamination, la réparation, la stérilisation et l’élimination des dispositifs médicaux. 10. Un secteur tiré par l’innovation Un secteur confronté à des changements structurels ? Peut-être, mais pas encore. Le consensus est que les leaders mondiaux actuels de la Medtech ne feront que croître. Ils ont fait preuve de grandes capacités d’adaptation et sortiront renforcés de la crise sanitaire. Ils ont su trouver des moyens de tirer parti des bouleversements générés par la Covid-19, notamment en se concentrant davantage sur l’innovation et la création de valeur pour les clients via des moyens numériques, par exemple. Dans cet environnement en pleine évolution, les entreprises qui ne proposent qu’une seule innovation technologique auront encore plus de mal à être compétitives. Cet article est proposé gracieusement par notre partenaire, Pharma Intelligence, un leader mondial d’analyses de marché, d’intelligence, et de données dédiées au secteur pharmaceutique. Par Ashley Yeo pour Pharma intelligenceArticle original publié le 9 décembre 2021 Pharma Intelligence Dispositif médicalIntelligence ArtificielleLaboratoiresMedtechsPharma IntelligenceRèglementairesupply chainTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind