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Accueil > Parcours de soins > Pr Fabrice Barlesi (Gustave Roussy) : “Le numérique permettra une plus grande équité sur le territoire national et au-delà”

Pr Fabrice Barlesi (Gustave Roussy) : “Le numérique permettra une plus grande équité sur le territoire national et au-delà”

Pour mind Health, le directeur général de Gustave Roussy développe la stratégie du centre de lutte contre le cancer et sa vision sur la manière dont les avancées technologiques façonnent la recherche en oncologie et la prise en charge des patients.

Par Sandrine Cochard. Publié le 08 mars 2022 à 23h03 - Mis à jour le 09 mars 2022 à 16h16
Fabrice Barlesi
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Vous avez dévoilé récemment votre plan stratégique 2030, avec comme axe principal l’ultrapersonnalisation en oncologie. Comment cela se traduit-il déjà au sein de Gustave Roussy ?

Gustave Roussy se concentre sur trois phases-clés : avant le diagnostic, la recherche du meilleur traitement une fois le diagnostic posé et enfin, le suivi du traitement. Dans le domaine de l’avant-cancer (prévention, dépistage), nous cherchons à déterminer, grâce aux algorithmes, le niveau de risque d’une personne en fonction de ses antécédents familiaux, de facteurs de risques génétiques, d’exposition environnementale, etc. Si ce niveau de risque est plus élevé que la moyenne, il est nécessaire d’adopter une stratégie de dépistage plus personnalisée. C’est ce que Gustave Roussy a mis en place dans le cadre du programme Interception, qui a débuté en janvier 2021 et porte sur trois grandes catégories de patients : les femmes à haut risque de cancer du sein, les fumeurs à haut risque de cancer du poumon et les patients déjà traités pour un cancer pédiatrique. Nous sommes en phase d’extension de ce programme dans d’autres pathologies, d’autres CLCC et d’autres structures de soins. À terme, chacun d’entre nous pourra faire ce score de risque et avoir accès à Interception à côté de chez lui. L’idée c’est que demain, on puisse détecter et orienter grâce au numérique, en fonction d’indicateurs tels qu’une modification clinique, biologique ou radiologique, ou parce que la personne est à risque.

Ceci pour diagnostiquer et agir au plus tôt ?

Oui, la possibilité de guérison est plus élevée pour des cancers en stade très précoce. Dans les stades plus avancés, la personnalisation des traitements se base sur la compréhension des mécanismes biologiques de la maladie. C’est un champ sur lequel Gustave Roussy s’est engagé depuis plus de dix ans avec le génotypage moléculaire de l’ensemble de nos patients. Auparavant, ce génotypage était réalisé sur un panel de gènes restreints et exclusivement sur le tissu. Aujourd’hui, nous traitons plus de 300 gènes et nous avons étendu ce génotypage sur le liquide, avec le protocole STING dans lequel plus de 2000 malades ont été inclus en 2021. L’objectif est, à partir de ces profils moléculaires, d’être capable de choisir les stratégies thérapeutiques adéquates. Notre particularité est d’avoir la plus large unité de développement de molécules de phase précoce en Europe. Nous pouvons donc inclure nos malades dans ces essais pour “matcher” les profils moléculaires. En parallèle, nous développons des stratégies qui vont cibler la modulation du microbiote afin de moduler l’efficacité des traitements et les personnaliser au maximum.

L’un des grands enjeux de la lutte contre le cancer réside également dans le suivi du traitement, pendant et après la maladie. Où en êtes-vous de l’essai clinique Capri ?

Dans le cadre des traitements chroniques, par exemple l’hormonothérapie pour le cancer du sein, une partie des patientes ne sont pas observantes, souvent à cause des effets secondaires. Or, cette non-observance représente un risque de rechute et de décès. Nous pensons que le numérique est une bonne solution pour lutter contre cela. Nous avons donc validé cette idée avec l’essai clinique Capri, dont les résultats seront publiés ces prochains jours dans Nature Medicine. Il s’agit du premier essai à avoir randomisé un suivi digital vs un suivi standard. Il démontre qu’avec un suivi digital, on diminue les risques de consultation non-programmée, de recours aux urgences, de mauvaise observance et d’effets secondaires sévères. Gustave Roussy croit aux bénéfices du suivi numérique, c’est la raison pour laquelle nous avons co-créé la société Resilience (application pour prévenir la rechute du cancer su sein, ndlr). Ce suivi numérique nous permet également de collecter des données de vie réelle, qui pourront soit servir en tant que tel, soit être des comparateurs pour des essais cliniques.

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Comment se traduit cette stratégie d’ultrapersonnalisation dans la recherche ?

En deux aspects : d’un côté, les avatars ou les jumeaux tissulaires, comme les organoïdes, qui consistent à récapituler l’architecture et les caractéristiques du tissu. Nous travaillons avec une entreprise de Seattle, SEngine Precision Medicine, avec l’idée d’implanter dans l’environnement de Gustave Roussy un laboratoire qui sera en mesure de faire ça à grande échelle. Nous avons lancé le premier essai dans les tumeurs digestives et les premiers malades ont été inclus. De l’autre côté, les jumeaux numériques. C’est la modélisation de la maladie la plus précise possible qui permettra de comprendre quelle sera la meilleure stratégie thérapeutique à adopter in silico.

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Un autre axe de votre plan stratégique concerne la digitalisation du parcours patient. Où en êtes-vous aujourd’hui et que comptez-vous mettre en place ces prochaines années ?

Nous avons déjà l’outil Mon Gustave Roussy qui offre aux patients la possibilité de suivre leurs rendez-vous, leurs examens etc. Nous voulons maintenant donner à nos patients une information personnalisée, en fonction de leur pathologie. La digitalisation du parcours se joue aussi dans les murs de l’hôpital. Avoir un parcours simplifié et guidé en fonction de la disponibilité de tel ou tel plateau, selon les différents examens que vous avez à faire, permet non seulement de rassurer les patients, mais aussi de libérer le personnel qui peut se consacrer aux patients. La digitalisation de l’hôpital lui-même est très importante. Dans notre futur hôpital de jour, qui est en construction, nous prévoyons d’inclure divers secteurs. Chaque patient pourra choisir son secteur en fonction de son degré de forme, s’il veut discuter et aller avec d’autres patients ou, au contraire, s’il veut du silence et préfère se rendre dans un espace protégé. Nous prévoyons également de remodeler notre espace patient, avec un accueil physique au rez-de-chaussée et des bornes numériques à chaque étage. Cela représente un coût et nous allons consentir à des investissements importants, notamment en matière de sécurisation de ces systèmes numériques.

Quel est le montant de ces investissements ?

Aujourd’hui, tous nos projets immobiliers ont une grande partie consacrée à la digitalisation de ces structures. Il est difficile d’avoir une idée précise des coûts, mais ce sera vraisemblablement plusieurs dizaines de millions d’euros sur les 5 ans qui arrivent. De nos jours, tout a évolué, il n’y a aucune raison pour que l’hôpital reste préhistorique.

Gustave Roussy se fait régulièrement l’écho d’avancées en matière de conception d’algorithmes pour une meilleure prise en charge du cancer (prédiction du risque de rechute métastatique, de récidive du cancer du sein ou de fatigue due à un cancer du sein etc.) Comment intégrez-vous l’intelligence artificielle dans votre réflexion sur la prise en charge des cancers ?

Nous partons du constat que l’ensemble des métiers médicaux est basé sur une littérature scientifique qui elle-même évolue très rapidement. Demain, il sera impossible de déterminer la meilleure stratégie thérapeutique, même avec une très grande expérience, sans l’aide des algorithmes. Gustave Roussy veut participer à leur développement. Ensuite, nous voyons déjà des domaines où les algorithmes d’intelligence artificielle sont sur le point de surpasser l’œil humain, notamment en imagerie et pathologie. Un ordinateur entraîné à lire des lames de pathologies ou des examens scanographiques, sera à terme plus performant que l’homme. En recherche, l’intelligence artificielle permet de travailler sur de grandes bases de données et peut aider à isoler un signal sur des pathologies plus rapidement. L’IA sera également très importante dans le développement des jumeaux numériques puisqu’elle permet de modéliser la maladie et ses interactions avec un traitement à un endroit précis. Enfin, le numérique permettra une plus grande équité sur le territoire national et au-delà. Contrairement à l’idée que le numérique ne va concerner que des structures occidentales, modernes et riches, cet essor va permettre à des structures avec moins de moyens et d’expertise d’avoir accès à la meilleure analyse possible d’une lame numérisée par exemple.

Avec quels acteurs travaillez-vous sur cette question ?

Nous travaillons avec beaucoup d’acteurs du secteur, notamment Owkin avec lequel nous avons publié l’an dernier une étude des lames de patientes atteintes de cancer du sein où l’IA a été capable d’identifier des tissus de patientes plus à risque de rechute, sans que ce soit corrélé à quelque chose que l’on connaissait auparavant sur le plan pathologie. Nous travaillons aussi avec Resilience dans l’après-cancer, avec TheraPanacea, avec Tribvn Healthcare… Nous ouvrons pour nos partenaires un espace dans nos locaux afin que ces ingénieurs, mathématiciens et développeurs se nourrissent des échanges avec les professionnels de Gustave Roussy. C’est probablement la raison pour laquelle nous arrivons plus vite à un système plus performant : on confronte nos concepts à la réalité au quotidien.

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Quelle est la part de budget dédiée à l’innovation et/ou au numérique en santé ?

Pour des projets numériques de base, les budgets sont d’environ 15 M€ aujourd’hui. Si nous voulons numériser l’ensemble de nos activités, nous savons qu’il conviendra au moins de les doubler dans les années à venir. Par ailleurs, notre programme interne de recherche sur l’IA est doté d’1,5 M€. Nous réalisons également du co-développement avec des start-up, mais les chiffres sont confidentiels. Ces prochaines années, nous espérons avoir un retour sur investissement avec les start-up co-fondées par Gustave Roussy et qui sont aujourd’ hui valorisées à plus de 300 M€.

Gustave Roussy alimentera bientôt une base de données partagée avec l’AP-HP et l’Institut Curie dans le cadre du projet Astacus. En quoi consiste-t-il ?

C’est un projet de pathologie numérique commun entre Gustave Roussy, l’institut Curie et l’APHP, financé par la région à hauteur de 2 M€. L’idée est de numériser nos lames et de les mettre dans une base de données commune, afin d’avoir accès à un plus grand nombre de données dans le cadre de recherches sur des pathologies ou sous groupes de pathologies plus rares. La numérisation de l’ensemble de nos lames d’anatomopathologie nous permettra de conduire ensuite des projets assistés par l’IA. C’est un projet pour lequel il y a eu un petit temps d’arrêt, la Bpi n’ayant pas souhaité y investir de manière majeure, mais sur lequel nous continuons de travailler avec nos partenaires et Tribvn Healthcare.

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Gustave Roussy dispose d’une grande quantité de données. Comment la valoriserez-vous aujourd’hui ?

Jusqu’à présent, nous avions des partenariats qui permettaient de valoriser nos données, dans le contexte de projets spécifiquement identifiés et aux contours limités. Les revenus générés étaient partagés et réinvestis dans la recherche. Aujourd’hui, nous voulons aller plus loin avec le Paris Saclay Cancer Cluster. Aux côtés des 4 autres fondateurs (Ecole polytechnique, Université Paris-Saclay, Sanofi et l’Inserm), Gustave Roussy va mettre l’ensemble de ses données à disposition des différents projets (recherche de preuves de concept, de cohorte de validation…). Nous disposons notamment d’une base de données de 100 000 patients, en cours de structuration, et pour laquelle nous aurons des données profondes, avec un génotypage complet. C’est une contribution majeure ! Cette valorisation va conduire à une meilleure connaissance biologique, au développement de nouvelles cibles, de nouvelles drogues et évidemment un retour au patient de ces avancées, le plus rapidement possible.

Quels sont les enjeux du numérique en santé aujourd’hui, selon vous ?

D’abord, le soutien et l’harmonisation au niveau national. Ces progrès portés par le numérique vont bénéficier à chaque patient et à leur famille, et il existe déjà une attente très forte sur le sujet. Il faudra être vigilant à ce que l’oncologie, qui va être de plus en plus spécialisée et sophistiquée, puisse bénéficier à tous sur le territoire. Il faut également être conscient que ces sujets nécessitent des investissements très importants sur le long terme, avec également un enjeu d’indépendance numérique afin de ne pas dépendre de solutions asiatiques ou américaines. L’échelle d’un pays n’est peut-être pas la bonne échelle pour développer ces solutions, mais l’échelle européenne, oui.

Pr Fabrice Barlesi

  • Depuis juillet 2021 : Directeur général de Gustave Roussy
  • Depuis janvier 2020 : Directeur médical et directeur de la recherche clinique de Gustave Roussy
  • Depuis 2017 : Responsable scientifique et technique du RHU PIONeeR
  • 2010 – 2020 : Directeur du service d’oncologie multidisciplinaire et innovations thérapeutiques de l’hôpital Nord, et du Centre d’Essais Précoces en Cancérologie, à Marseille (AP-HM)

Gustave Roussy en chiffres (2021)

  • 272 200 consultations médicales
  • 46 120 patients vus en consultation, dont 10 400 nouveaux patients
  • 103 M€ de budget pour la recherche sur son site
  • 524 études cliniques ouvertes aux inclusions
  • 11 start-up co-créées qui ont levé plus de 300 M€ au total depuis leur création

Source : Gustave Roussy

Sandrine Cochard
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