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Accueil > Financement et politiques publiques > Simon Turner : “Nous avons toujours cru, chez Sofinnova, qu’il fallait avoir des équipes dédiées”

Simon Turner : “Nous avons toujours cru, chez Sofinnova, qu’il fallait avoir des équipes dédiées”

En 50 ans d’existence, Sofinnova Partners est devenu l’un des plus gros investisseurs au monde dans l’univers des sciences de la vie. Lancée officiellement le 28 mars 2023, “Sofinnova Médecine Digitale” est la sixième stratégie de l’acteur français de capital-risque. Rencontre avec Simon Turner (à droite sur la photo) qui codirige avec son collègue Edward Kliphuis cette nouvelle stratégie.

Par Romain Bonfillon. Publié le 03 avril 2023 à 11h26 - Mis à jour le 04 avril 2023 à 16h07
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Comment est positionné Sofinnova Partners dans l’univers du capital-risque ?

La société pour le financement de l’innovation (Sofinnova) existe depuis 50 ans et concentre ses investissements sur le domaine des sciences de la vie. Environ 70 personnes travaillent pour Sofinnova Parteners, sur 6 stratégies différentes (cf. schéma ci-dessous) qui couvrent chacune des objectifs très spécifiques, avec une équipe dédiée. Depuis sa création en 1972, Sofinnova a investi dans plus de 500 sociétés et a aujourd’hui près de 100 sociétés actives dans son portefeuille. Nous sommes des investisseurs mondiaux, avec un fort focus sur l’Europe, qui représente 70% de nos investissements. Nous avons des bureaux à Paris, Londres et Milan. 

Qu’est-ce que cette sixième stratégie apporte par rapport à celles déjà existantes ?

Les autres sociétés, dans lesquelles Sofinnova investit, ont des solutions en phase d’essais cliniques et ne dégagent donc pas encore de chiffre d’affaires. Notre stratégie s’intéresse à des entreprises qui ont des produits déjà commercialisés. 

Quelles sont les sociétés susceptibles d’être financées au travers de votre stratégie “médecine digitale” ?

Le principal objectif de cette stratégie est de financer les solutions qui ont un impact bénéfique et mesurable pour les patients. Cela distingue cette stratégie de la santé digitale. Nous n’allons pas, par exemple, investir dans des solutions de bien-être ou dans des plateformes de télémédecine, car l’impact sur le patient est, sur ces solutions, difficilement démontrable. Nous nous concentrons vraiment sur la preuve scientifique. 

Notre stratégie médecine digitale peut se diviser en trois sous-segments. Le premier concerne les technologies facilitantes, auxquelles appartiennent les nouvelles approches en biologie, le développement ou le déploiement de nouveaux outils d’IA pour la médecine. C’est typiquement le domaine du “drug discovery” à un stade précoce, qui va chercher à savoir comment une cellule interagit avec une autre.

Notre deuxième cible est la médecine de précision et/ou analytique. Nous nous intéressons ici aux solutions qui permettent de poser un diagnostic plus précocement, de classifier les patients selon un parcours de soins optimal, de suivre aussi ces patients tout au long d’un parcours pour savoir à tout moment quand il est opportun de modifier un traitement. 

Enfin, notre troisième axe s’intéresse au traitement lui-même et à son impact direct sur le patient. Certaines technologies numériques (appartenant à la famille des digital therapeutics ou DTx, ndlr) peuvent avoir un impact physiologique et mesurable sur le patient. Ces solutions s’intéressent particulièrement au suivi du patient et peuvent modifier la façon dont il se comporte. En conséquence, elles peuvent avoir un bénéfice sur leur qualité de vie et/ou le développement d’une maladie. 

Y a-t-il une difficulté particulière à accompagner ce type de société ?

Il faut rappeler que nous avons toujours cru, chez Sofinnova, qu’il fallait avoir des équipes dédiées. Investir dans les medtech est très différent d’investir dans la biotechnologie industrielle et la médecine digitale est un domaine encore différent, à la frontière de la tech et de la biotech. Il y a à la fois l’aspect développement rapide, que l’on retrouve dans l’univers du software et un temps plus long, qui est celui des nombreux aspects réglementaires et de l’intégration dans un parcours de soins. Nous devons par exemple porter une attention particulière à l’usage qui est fait de la donnée des patients. Si nous ne le faisons pas, l’impact peut être très négatif pour le patient et pour la pratique médicale elle-même.

Quelles sont vos expériences respectives, à Edward Kliphuis et vous-même ?

Nous venons, Edward et moi, du domaine de la e-santé. J’ai travaillé dans le domaine de la médecine de précision : le diagnostic, l’analyse et interprétation du signal, ses implications sur le choix du traitement. Edward vient plutôt du domaine de la pharmacologie, du traitement lui-même. Il a investi précédemment dans une thérapie digitale (Akili Interactive Labs, ndlr) qui a été le premier fabricant de jeux vidéo à être approuvé par la FDA.

Nous avons donc une expertise complémentaire et nous avons au sein de l’équipe de Sofinnova beaucoup d’autres experts qui nous aident à pousser les sociétés toujours plus loin. Notre philosophie est de dire qu’il ne faut pas forcément contourner les barrières à l’entrée, notamment réglementaires, qui sont nombreuses dans la médecine. Il s’agit plutôt de les comprendre pour les intégrer aux stratégies des sociétés. Les barrières peuvent aussi nous aider. Un nouveau standard de sécurité dans l’IA peut par exemple permettre de protéger des innovations.

Votre stratégie médecine digitale a déjà réalisé 3 investissements…

En effet, nous avons pour l’instant investi dans la française Kiro, la société allemande deepc, qui est un peu l’équivalent de l’app store en radiologie et Biocortex, qui est une société anglaise qui étudie le microbiome, pour comprendre ses interactions avec certaines pathologies et la réponse aux traitements. 

Vous avez mené le tour de table qui a permis, fin mars 2023, à Kiro de lever 13,8 M€ en série A. Qu’est-ce qui vous a séduit chez cette jeune pousse française ?

Kiro est une société qui se focalise sur l’analyse des résultats biologiques venant d’un laboratoire. Après avoir fait une analyse sanguine, vous allez obtenir ce fameux papier dans lequel figurent des résultats qui vont vous dire si vous êtes dans la bonne fourchette. Kiro fait une analyse en complémentaire de l’ensemble des valeurs pour voir si ce contexte global ne révèle pas la signature de certaines maladies. Ils sont donc capables de faire de la médecine prédictive et/ou préventive. Cette start-up se positionne à la fois dans la famille des technologies facilitantes, parce qu’elle aide à extraire des données, mais aussi dans le domaine analytique, parce que cette solution peut avoir un impact sur le parcours de soins. 

La start-up Kiro lève 13,8 M€ pour développer sa plateforme d’IA

Au-delà du bénéfice apporté au patient, quels sont les critères sur lesquels se basent vos choix d’investir dans une société ?

Notre choix se base sur plusieurs critères et le premier est la qualité de l’équipe. Le deuxième est le potentiel de développement de la société. Nous allons regarder si la solution satisfait un réel besoin médical et l’impact de cette technologie au niveau mondial. Il ne s’agit pas forcément pour nous de nous concentrer sur des sociétés qui ont déposé de nouveaux brevets mais plutôt sur celles qui proposent un meilleur accès aux données, une analyse plus robuste, réglementairement approuvée et qui va se différencier de la concurrence. Notre troisième critère est la preuve clinique. Cela peut être la mesure d’un bénéfice direct sur le patient, mais également la réduction d’un temps de découverte de nouveaux médicaments ou encore la réduction du coût d’un traitement. Un quatrième aspect, auquel nous sommes sensibles, est la notion de plateforme. Nous apprécions que les sociétés aient développé à partir d’une technologie une plateforme qui va leur permettre de développer plusieurs sources de services et de revenus. 

Quel est votre ticket moyen d’entrée et à quel stade investissez-vous ?

Nous sommes surtout des investisseurs de seed et série A, nous pouvons même faire des tickets plus tôt que ça. Notre ticket moyen d’entrée se situe en général entre 2 et 8 M€, avec une capacité à suivre ensuite, au fil du développement de la société. Notre objectif est d’aider nos sociétés à avoir une forte croissance, non seulement grâce à l’argent que nous injectons, mais aussi grâce à notre expertise et notre réseau que nous nous sommes constitués en plus de 50 ans d’exercice. Nous avons beaucoup de connexions avec l’industrie pharmaceutique, les organismes de recherche, les payeurs, mais aussi les sociétés de la tech qui s’intéressent désormais beaucoup à ce secteur de la médecine digitale. 

Avez-vous déjà une idée des aires thérapeutiques dans lesquelles vous comptez investir ?

Nous raisonnons plutôt en termes de défis. Nous aimons bien notamment identifier les phases problématiques, les goulots d’étranglement dans le parcours de soins. Aussi, nous créons des thèses d’investissement. Pour l’IA en radiologie, par exemple, nous avons étudié tout ce qui se faisait dans le domaine et avons identifié un problème d’intégration et d’accès au marché. La masse critique était insuffisante pour intéresser les radiologues et les centres de radiologie à adopter ces solutions. Notre expertise médicale nous permet d’identifier les besoins dans un domaine particulier. De manière générale, nous n’aimons pas être l’investisseur qui reçoit simplement des dossiers. Avec un objectif de thèse, nous allons chercher la meilleure solution, avec les meilleurs entrepreneurs.

Le fait que Sofinnova Partners se penche sur des solutions ayant apporté des preuves cliniques est-il symptomatique de l’actuelle période de prudence ?

Cela n’est pas vraiment nouveau, Sofinnova s’est toujours intéressé à l’aspect scientifique et médical. Le climat actuel nous conforte par contre dans l’idée que notre approche est la bonne. La notion de preuve clinique nous assure de pouvoir montrer l’intérêt de nos sociétés, leur impact potentiel sur la santé et leur impact économique dans l’avenir.

Le climat économique actuel vous inquiète-t-il ?

Cela va devenir très dur pour certaines sociétés, mais nous sommes convaincus que “les bonnes” vont pouvoir continuer à se développer et à lever des fonds. Si nous réfléchissons à plus long terme, pour les options de sortie notamment, je dirais que nous en sommes encore à la première phase, celle de l’investissement. Nous avons encore plusieurs années pour réfléchir à céder nos parts et d’ici là, je l’espère, les tendances actuelles du marché auront changé. Mais je ne suis pas inquiet. Le besoin sur des sociétés de médecine digitale perdurera. Parce qu’il y aura toujours une demande de soins et parce que les systèmes de santé subissent une énorme pression pour améliorer le soin et réduire leurs coûts. Le besoin de nouvelles technologies n’a jamais été aussi grand. 

Simon Turner

2021 : Partner chez Sofinnova Partners

2020-2021 : consultant freelance spécialisé dans les partenariats en santé digitale auprès de grands groupes.

2019-2020 : responsable de la coordination des activités de scouting et due diligence technique au sein du département Innovation externe de Baxter International.

2012 : Master of Science en commerce international de la SKEMA Business School.

2010 : Bachelor en sciences biomédicales du King’s College de Londres

Edward Kliphuis

2021 : Partner chez Sofinnova Partners

2014-2020 : investisseur chez M Ventures (la branche de capital-risque de Merck KGaA) spécialisé dans la médecine digitale.

2011-2014 : en charge des petites et moyennes capitalisations en sciences de la vie chez Kempen & Co, une banque d’affaires paneuropéenne.

2010 : Master of Science en biopharmacie de l’université de Leiden (Pays Bas)

2009-2010 : analyste dans l’équipe biopharmacie de M Ventures.

Romain Bonfillon
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