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Accueil > Financement et politiques publiques > Innovation à l’hôpital : 5 étapes pour gérer le transfert technologique et la valorisation

Innovation à l’hôpital : 5 étapes pour gérer le transfert technologique et la valorisation

Enjeu incontournable pour faire passer une innovation du statut de POC à celui de produit capable d’adresser un marché, le transfert technologique est une étape délicate qu’il faut préparer. À l'occasion de SantExpo en mai dernier, l’Institut Curie, les Hospices Civils de Lyon, LallianSe et la SATT Paris-Saclay ont partagé leur vision et leurs pratiques.

Par Sandrine Cochard. Publié le 16 juin 2023 à 15h28 - Mis à jour le 16 juin 2023 à 16h56
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S’assurer que l’innovation répond à des vrais besoins

Si l’innovation a comme objectif d’améliorer la prise en charge des patients et le travail des professionnels de santé, le transfert de technologie vise, lui, à permettre à cette innovation d’arriver le plus rapidement possible sur le marché. Cette étape essentielle suppose un accompagnement précoce, notamment pour confronter l’idée de départ à la réalité des besoins du terrain. “Notre grande force à l’Institut Curie est notre binôme centre de recherche – hôpital. Nous pouvons associer les idées issues du centre de recherche avec des besoins terrain des médecins ou des soignants”, fait valoir Cécile Campagne, directrice de la valorisation et des partenariats industriels de l’Institut Curie. Même logique aux Hospices Civiles de Lyon, où la direction de l’innovation portée par Armelle Dion est attentive à cette symétrie entre innovation et besoins terrain, et pas seulement ceux issus du soin ou de la recherche. “Nous essayons d’aller chercher des besoins dans d’autres secteurs de l’hôpital : logistique, administratif ou soignants non médecins. Nous avons aussi besoin d’innovation numérique, organisationnelle, managériale etc.”

Amaury Martin (Institut Curie) : “Les start-up issues de l’Institut Curie ont levé 148 M€ en 2021”

Former les équipes

“La première étape-clé, notamment à l’hôpital, est de diffuser une culture tech transfert auprès des professionnels, médecins ou soignants, et de mettre en avant l’impact, souligne Cécile Campagne. Quand on propose une formation “brevet/licence”, cela n’intéresse pas grand monde à l’hôpital. Ils ont déjà très peu de temps, ce n’est pas pour leur prendre 2h sur une formation très théorique. En revanche, lorsqu’on leur dit qu’on va parler d’impact et de success story de l’établissement, ils peuvent se projeter, surtout si cela concerne leur domaine, et là ça marche !” Cela passe aussi par des formations adaptées (sujets, horaires de l’hôpital). “On ne dira pas la même chose à des physiciens médicaux et à des cadres de santé, poursuit Cécile Campagne. Il faut s’adapter au cas par cas pour leur apprendre les règles à suivre du transfert technologique bien sûr, mais aussi pour les emmener avec nous dans cette idée de l’impact final. Et si le seul créneau c’est le matin à 8h ou le soir à 18h, on s’adapte.”

De leur côté, les Hospices Civils de Lyon ont organisé avec l’Ecole de Management de Lyon un parcours d’accompagnement pour 10 personnes de l’hôpital porteuses d’un projet innovant, en vue d’un transfert technologique. Cette première expérience a été globalement satisfaisante même si, là aussi, il a fallu concevoir un cursus sur mesure. “On a dû adapter les modules car l’école n’avait pas prévu de parler du mécanisme de la commande publique, ni du statut de la fonction publique. Cette expérience a créé un esprit de promo, avec des personnes contentes qu’on investisse sur eux. Cela contribue à en faire des ambassadeurs qui pourront, demain, partager leur expérience à d’autres”, explique Armelle Dion. “Il y a aussi une culture du risque à avoir, souligne Julie Rachline, fondatrice et CEO de l’intégrateur d’innovation LallianSe et CEO de la start-up Braintale (spin-off AP-HP – La Pitié Salpêtrière). L’innovation suppose de se mettre un peu à nu, il faut accepter d’être challengé par ses pairs et sa hiérarchie. Cela passe par la vision managériale d’accepter l’échec, d’accepter qu’un projet d’innovation ce n’est pas uniquement un brevet ou un produit qui arrivera dans 15 ans, cela peut être une façon d’interagir.”

Dégager du temps à la personne qui innove

Pour embarquer les chercheurs dans un projet d’innovation, Kenza Belhaj préconise de prendre en compte les aspects de transfert de technologie dans les évaluations HCÉRES. “Déposer un brevet nécessite du temps au chercheur : de relecture, des travaux supplémentaires, de rencontrer des industriels… Le chercheur a besoin que ce temps passé soit pris en compte dans les évaluations HCÉRES” plaide la directrice de l’investissement aux Sciences de la vie de la SATT Paris-Saclay. “Il existe aujourd’hui un statut à l’hôpital pour celui qui décide de faire une carrière universitaire : il a des fonctions d’enseignement et de recherche, et à ce titre, il bénéficie d’une décharge, donc du temps de cerveau disponible. Le temps du chercheur est pour la recherche, et on ne lui demande pas encore formellement qu’il le passe aussi au transfert. Mais nous sommes plusieurs à rêver d’un statut d’innovateur, à côté du statut du chercheur, ouvrant à des financements et des décharges de temps, y compris pour des soignants non médecins ou des non soignants, renchérit Armelle Dion. La démarche d’innovation doit être encouragée. C’est un travail qui ne peut pas seulement être fait sur les soirées et les week-ends… ou à condition de quitter l’hôpital. On a beaucoup d’incitation au transfert de technologie aux start-up et aux licornes. Mais notre enjeu à nous, hospitaliers, est de montrer que cela peut se faire tout en restant à l’hôpital. On a besoin de garder ces gens qui sont souvent très dynamiques et inventifs.”

Savoir quand créer la start-up

La question va fatalement se poser un jour : à quel moment créer l’entreprise qui permettra de passer de la recherche et développement à l’accès au marché ? “Le bon moment, c’est celui où vous avez l’assurance que vous allez réussir à lever des fonds privés”, souvent plus exigeants que des fonds publics, estime Kenza Belhaj. Julie Rachline conseille de ne pas rencontrer les fonds d’investissements trop tôt. “Remonter la pente une fois que vous avez grillé vos cartouches avec les fonds d’investissements, c’est illusoire. Selon moi, il faut créer le plus tard possible, avec le plus de valeur dans le projet, tout en ayant bien compris qui fait quoi.” Notamment sur le rôle de l’établissement de santé (lire encadré). Il est aussi possible de ne pas créer d’entreprise, a rappelé Benoît Labarthe, Responsable Accélération Recherche et Transfert de Technologie de l’Agence de l’Innovation en Santé (AIS). “Il peut très bien y avoir des transferts vers des entreprises innovantes qui ne sont pas des start-up. L’avenir n’est pas que dans la start-up ! Mais actuellement, c’est quand même le moyen le plus efficace pour lever de l’argent, développer une technologie, la transférer, et embarquer les personnels…”

Quand l’hôpital monte au capital

  • Armelle Dion, Directrice de l’Innovation aux Hospices Civiles de Lyon

Aujourd’hui, la loi autorise un hôpital à prendre des parts au capital d’une start-up. “En réalité, tous les établissements ne sont pas autorisés à le faire. Pour un CHU, c’est lourd et extrêmement long, mais c’est possible et on sait le faire. Chaque établissement doit déterminer son objectif : s’il s’agit d’un message de soutien à son professionnel, un message d’alignement avec les autres acteurs de l’écosystème ou s’il espère un ROI comme un réel investisseur. Il faut aussi réfléchir à sa capacité à gérer en interne tous les métiers très spécialisés qui font un bon investisseur : connaître le droit des affaires, connaître un investisseur éclairé qui entre et sort au bon moment… Ce sont des choses que l’on apprend encore à faire.”

“Il y a d’autres façons pour un établissement de santé de soutenir une entreprise, poursuit-elle, et cela ne passe pas exclusivement par l’entrée au capital. Il y a le fait de réaliser les études cliniques et de considérer que c’est un apport en industrie. On peut prévoir dès le début les conditions de cession de la base (de données, ndlr) pour que, si la start-up est trop jeune au départ pour prendre en charge le coût réel de réalisation de l’étude, on s’engage à ce que le moment venu, les données soient cédées pour un montant raisonnable, indexé sur les résultats futurs ou capé (limité par contrat, ndlr)… On peut imaginer plein de choses, tout dépend de la maturité de l’établissement. Ce n’est pas évident, ce sont des nouveaux métiers pour nous, mais on peut imaginer beaucoup de modalités de soutien.”

  • Cécile Campagne, directrice de la valorisation et des partenariats industriels de l’Institut Curie

“L’Institut Curie est labellisé institut Carnot, ce qui nous donne des fonds propres. Pas à la hauteur de mes collègues des SATT, mais on peut financer des POC, ce qui permet d’avoir déjà des données sûres à présenter aux investisseurs de notre réseau. Sur les trois dernières années, toutes les start-up que nous avons fondées ont été créées avec un seed entre 1,5 et 4 millions d’euros. L’Institut Curie, fondation privée à but non lucratif, prend des parts au sein des start-up accompagnées. C’est une chance pour l’institution et pour les porteurs car la marque Curie est associée à leur start-up, ce qui rassure les investisseurs extérieurs en général. Nous sommes très clairs sur cette prise de participation. Notre objectif est que les porteurs restent majoritaires le plus longtemps possible. Nous ne prenons jamais de part au-dessus de 10% dans nos start-up et les porteurs sont toujours à plus de 50%. Et nous négocions aussi toujours avec les fonds d’investissement pour que la prise de part du fonds soit raisonnable, au moins en phase d’amorçage, afin que le porteur soit majoritaire dans sa propre société.”

Accompagner le continuum du transfert… jusqu’à l’achat

“Parfois, certains chercheurs sont freinés par les aspects de valorisation pour des raisons d’accès au marché mais aussi d’essais cliniques, très complexes en France. Nous avons discuté avec une start-up qui a levé plus de 12 millions d’euros cette année. Elle a prévu de réaliser son premier essai clinique aux Etats-Unis et au Royaume-Uni car c’est beaucoup plus simple là-bas. C’est vraiment dommage parce que c’est une technologie française, qui a été développée à l’université française et derrière, les essais cliniques se font à l’étranger. Ça fait mal”, déplore Kenza Belhaj, notant au passage que l’accès aux échantillons biologiques et aux données était encore un frein. “C’est une priorité pour l’AIS de pousser la simplification, en tout cas l’accélération des études cliniques et des processus de transfert. Nous sommes en train de travailler sur ce facteur temps dans les essais cliniques et on va agir”, a réagi Benoît Labarthe.

La diversité des acteurs et des structures soulève également la question du rôle de chacun, et de leur articulation sur un projet. Labellisé Institut Carnot et disposant de fonds propres (lire encadré), l’Institut Curie est mandataire pour l’ensemble de ses co-tutelles universitaires ou organismes nationaux de recherche. “Quel que soit l’employeur direct d’une personne travaillant à l’Institut Curie, mon équipe est le guichet unique pour les médecins, les soignants, les chercheurs, les post-doctorants, les ingénieurs de recherche… Cela simplifie grandement les choses, note Cécile Campagne. Nous avons aussi la main sur la valorisation et la gestion de la propriété intellectuelle. Nous pouvons donc travailler au cas par cas avec les SATT. Nous avons une capacité modeste d’investissement en propre et les SATT ont une capacité d’investissement bien plus importante. On essaye d’avoir un continuum de soutien pour les projets, avec un amorçage fait en interne puis on va voir les SATT pour la suite du projet.”

“Il y a clairement un continuum, abonde Kenza Belhaj. La SATT (dont la mission est de déposer des brevets, ndlr) est là pour accompagner la maturation de projet. On met un ticket moyen de 500.000 €. Sur certains projets de santé, on peut monter jusqu’à 800.000 €. L’objectif est de réussir à transférer soit vers un industriel existant, soit vers une start-up.” Ceci pour arriver à l’objectif final : la mise sur le marché. Et c’est là que les choses se compliquent. “En Europe on est assez bon pour innover, mais on est très mauvais pour payer l’innovation, pointe Julie Rachline. Aujourd’hui, nous arrivons enfin à une maturité de notre écosystème d’innovation. La question désormais est celle de l’achat. Or, le code des marchés publics est un vrai sujet. On a des médicaments, des dispositifs médicaux, des outils de diagnostic qu’il va falloir accepter de payer. La bonne nouvelle, c’est qu’on ne peut que faire mieux !” 

Benoît Labarthe fait le même constat. “Sans achat et sans entreprise, on n’a pas de produit et on n’a pas de service pour les patients et les soignants. Or, le code des marchés publics ne nous facilite pas la vie lorsqu’il s’agit d’achats innovants. On doit avoir une vision du continuum complet, jusqu’à l’achat. Une innovation qui est transférée, sur laquelle on fait du chiffre d’affaires, qui va faire des essais cliniques aux Etats-Unis ou qui va commencer à commercialiser ailleurs qu’en France parce qu’elle n’a pas de modèle économique car il n’y a pas de remboursement, est une innovation qui n’arrive pas jusqu’à ses utilisateurs. Nous avons deux priorités au sein de l’AIS pour répondre aux enjeux du transfert technologique : accélérer la recherche clinique d’une part, en facilitant la conduite d’essais cliniques, et faciliter l’achat public d’autre part, et utiliser ce levier pour favoriser le développement des entreprises.”

Sandrine Cochard
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