Accueil > Industrie > L’Observatoire de l’accès aux médicaments du Leem livre un premier bilan L’Observatoire de l’accès aux médicaments du Leem livre un premier bilan L’Observatoire de l’accès aux médicaments et de l’attractivité est le nouvel outil du Leem pour dresser un état des lieux de la situation des médicaments en France. Il a livré son premier rapport le 27 juin. Par Coralie Baumard. Publié le 27 juin 2023 à 17h24 - Mis à jour le 27 juin 2023 à 18h35 Ressources Le Leem, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament, a dévoilé le 27 juin les premières conclusions de l’Observatoire de l’accès aux médicaments et de l’attractivité. Ce nouvel outil, confié au cabinet Roland Berger, a un double objectif : factualiser les éventuelles pertes de chance des patients français, en termes de disponibilité et d’accessibilité des médicaments, et mettre en perspective le niveau d’attractivité du territoire par rapport à ses voisins européens. Un retard dans la disponibilité des médicaments L’Observatoire constate que la disponibilité des nouveaux médicaments en France est significativement moindre qu’en Allemagne, en Italie ou en Angleterre. À fin 2022, 34% des médicaments ayant reçu une autorisation de mise sur le marché au niveau européen entre 2018 et 2021 n’étaient pas disponibles en France, dont un tiers étaient toujours en cours d’évaluation ou de négociation, contre 13% en Allemagne. L’index des bilans économiques du Leem En outre, le délai d’accès moyen aux médicaments est plus élevé en France. Les patients français ont un délai d’accès moyen aux médicaments de 508 jours soit 380 jours après les Allemands, 179 jours après les Anglais, 72 jours après les Italiens mais 121 jours avant les Espagnols. Des ruptures qui se multiplient L’Observatoire a interrogé des entreprises adhérentes du Leem entre les mois d’avril et juin 2023, notamment sur la question des ruptures d’approvisionnement, alors que les pénuries de médicaments se multiplient. Un phénomène inquiétant qui se vérifie avec cette enquête : ainsi 65 % des répondants ont signalé des ruptures de stocks au sein de leur entreprise au cours des deux dernières années. Ces ruptures ont duré en moyenne 68 jours. Selon les entreprises interrogées, les raisons principales de ces ruptures sont les aléas liés à l’approvisionnement en matières premières, suivis des aléas liés à la distribution. Par ailleurs, pour 19% d’entre eux, les tensions sur les marchés d’autres pays ont été identifiées comme une cause principale, tandis que pour 12% d’entre eux, cela était considéré comme une cause secondaire, soit au total 31%. Ruptures d’approvisionnement : le Leem fait de nouvelles propositions Des exportations au ralenti Autre signal notable, sur les nouveaux médicaments ayant obtenu une autorisation entre 2017 et 2022, seuls 48 sont produits sur le territoire français, contre 122 en Allemagne. Globalement, la France exporte de moins en moins les médicaments matures qu’elle produit et importe de plus en plus de produits innovants. Les importations de produits à forte valeur ajoutée sont en augmentation marquée depuis 2019. Les exportations de produits pharmaceutiques concernent majoritairement des produits chimiques matures et reculent en 2021 pour la première fois depuis plusieurs années. En parallèle, les importations de produits à forte valeur ajoutée sont en augmentation marquée depuis 2019, ainsi que les vaccins en 2021, dans un contexte de crise de la COVID-19. Un bilan en demi-teinte pour l’industrie pharmaceutique en 2021 Une perte d’attractivité du territoire français Les entreprises répondantes ne sont guère confiantes concernant l’attractivité de la France en matière d’investissement : 77 % d’entre elles jugent peu probable d’y investir à trois ans. La probabilité d’investissement en France dans les trois prochaines années est évaluée inférieure à 50%. Coralie Baumard entreprisesMédicamentPharmacie Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Le Leem veut "réinventer le système de régulation et de financement du médicament” Plafond sur les dépenses de médicaments en 2023 : une mesure déconnectée de la réalité du terrain, selon le Leem