Accueil > Industrie > Task force DTx : “le principal enjeu est d’avancer collectivement” Task force DTx : “le principal enjeu est d’avancer collectivement” France Biotech a annoncé en exclusivité à mind Health le lancement d’une nouvelle task force dédiée aux DTx. Alexandre Prihnenko, directeur général de la start-up OVIVA, aura la charge de cette task force sur les dispositifs médicaux numériques à visée thérapeutique. Il nous en explique les missions et les ambitions. Par Romain Bonfillon. Publié le 12 septembre 2023 à 18h28 - Mis à jour le 18 septembre 2023 à 17h32 Ressources Comment est née l’idée de cette task force ? Le déclencheur a été la création par l’État français du dispositif de Prise en charge anticipée numérique (PECAN) en vue d’un remboursement, qui a été inspiré des DiGA allemands. Un décret est paru fin mars. Certaines modalités sont encore en discussion et en cours de formalisation, la définition des prix de remboursement notamment. PECAN est l’opportunité, pour nous acteurs des DTx, d’avoir un accès facilité au remboursement en France. DiGA, le laboratoire allemand des DTx S’agit-il pour vous simplement de mieux faire connaître ce dispositif auprès des industriels ? Le principal enjeu de cette task force est d’avancer collectivement. Ces nouvelles solutions thérapeutiques suscitent beaucoup d’interrogations et plus nous sommes en phase, nous industriels, avec les pouvoirs publics et les autorités de santé en face – notamment les futurs payeurs et les futurs évaluateurs – mieux c’est. Vous vous positionnez donc comme l’organe de dialogue privilégié entre le ministère et les industriels… Nous avons en effet vocation à servir d’intermédiaire et de porte-voix des start-up et PME de la filière pour faire le pont sur ce sujet avec les pouvoirs publics et en collaboration avec d’autres acteurs. Quelles sont les principales questions que se posent les industriels sur la PECAN ? Nous avons d’abord le souci d’évaluer de manière la plus pertinente possible nos solutions, en vue de l’obtention d’un remboursement. Aussi, beaucoup d’industriels se demandent comment saisir efficacement l’opportunité que représente la PECAN. Quelle preuve clinique apporter ? Quelle stratégie mettre en place ? Comment se positionner sur un business model pérenne ? Comment travailler sur le développement de l’usage de ces thérapies avec les médecins et les patients ? Ces DTx révolutionnent la manière de prendre en charge le patient et posent logiquement aux acteurs une foule de questions. Qui sont, pour l’heure, les membres de cette task force ? Nous avons d’ores et déjà une quinzaine d’entreprises membres, qui sont les membres actifs de la commission “Santé numérique” de France Biotech. Elle regroupe des acteurs de la santé numérique français présents uniquement en France, d’autres qui viennent d’Allemagne, des DiGA notamment, et des acteurs de la télésurveillance qui peuvent voir dans les thérapies numériques une opportunité d’extension de leur activité. Vos missions d’accompagnement des start-up du DMN n’entrent-elles pas en concurrence avec les missions de l’Agence de l’innovation en santé (AIS) ? Comme sur l’ensemble des sujets de la filière, France Biotech travaille de concertavec l’Agence Innovation Santé, et le DTx en fait partie. Notre base constitutive est cependant composée d’industriels, concernés par des enjeux spécifiques qui sont, pour les start-up et PME qui la composent, les questions de business model, d’accès au marché, etc. L’AIS officialise le lancement de son programme d’accompagnement Une task force, présidée par la DNS, vise à harmoniser l’évaluation des dispositifs médicaux numériques au sein de l’Europe. Cet enjeu est également de taille pour votre task force… Nous y voyons en effet un enjeu majeur, ne serait-ce que les enjeux d’harmonisation entre la France et l’Allemagne pour aller vers un bloc de 160 millions d’habitants qui soit autant porteur d’investissements que de mutualisation de solutions sanitaires, que de réponses pertinentes à des enjeux comme le développement des maladies chroniques. Des acteurs comme nous ou d’autres sociétés qui viennent d’Allemagne ont tout intérêt à soutenir cette harmonisation. Quelle est la prochaine étape concrète de votre task force ? Nous officialiserons la semaine prochaine le lancement de la task force avec un événement à PariSanté Campus et nous mettrons en place des comités de suivi mensuels où nous ferons intervenir différents acteurs : des institutionnels, des autorités de santé, certains représentants industriels venus d’Allemagne, qui sont d’ores et déjà d’accord pour que nous capitalisions sur l’expérience du DiGA. Ensuite, nous essaierons de favoriser au maximum le partage. Il faut que l’on soit dans une logique “d’avancée collective” pour travailler sur le développement de l’usage, main dans la main avec le ministère, qui a déjà prévu une enveloppe budgétaire conséquente sur la formation des médecins aux thérapies numériques. Nous en profitons pour lancer un appel à tous les entrepreneurs qui sont concernés par le sujet à rejoindre la task force. Romain Bonfillon Dispositif médicalMinistèreRèglementairestart-upThérapie digitale Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Panorama et grands défis des DTx françaises Entretien François Vonthron (Mila) : “La pédagogie rendra la prescription des DTx aussi naturelle que celle d’un médicament ” DTx : des réglementations européennes à plusieurs vitesses