Accueil > Financement et politiques publiques > Île-de-France : les dessous de la stratégie Smart Santé Île-de-France : les dessous de la stratégie Smart Santé Le Conseil régional d’Île-de-France lance le deuxième volet de sa stratégie Smart Santé, initiée en 2020. La deuxième édition de ce plan s’étend sur la période 2023-2026 et couvre cinq domaines, mettant l’accent notamment sur l’innovation chirurgicale et la santé des femmes. Par Clarisse Treilles. Publié le 26 mars 2024 à 15h18 - Mis à jour le 09 avril 2024 à 18h02 Ressources Le deuxième volet de la stratégie Smart Santé de la région Île-de-France s’inscrit dans la lignée de la première édition lancée juste avant le Covid. “Les investissements avaient fini par dépasser les enveloppes initialement prévues avec l’irruption de la période Covid qui s’est traduite par une accélération des projets. Concrètement, les 92 millions d’euros mis sur la table pour cette première édition de la stratégie Smart Santé ont généré un effet levier de plus de 175 millions d’euros. Ce sont des enveloppes tout à fait importantes à l’échelle d’une région” a indiqué à mind Health Alexandra Dublanche, vice-présidente chargée de la Relance, de l’Attractivité, du Développement économique et de l’Innovation. Ce nouveau plan permet au Conseil régional d’affiner ses actions dans cinq thématiques retenues. Néanmoins, les montants investis ne sont pas encore connus. La région entend affecter les ressources “en temps réel”, en fonction des dynamiques des acteurs franciliens, de l’envergure et de l’impact direct des projets sur l’innovation, l’emploi et les investissements connexes lorsqu’ils émergeront dans les années à venir. “La stratégie Smart Santé est transversale ; elle mobilise des ressources et actions du pôle entreprises et emploi et du pôle TRESOR (Transfert recherche enseignement supérieur et orientation en réseaux, ndlr), sur l’enseignement supérieur et la recherche” a précisé Alexandra Dublanche. “Pour élaborer la première stratégie de Smart Santé, nous avions mené une concertation assez lourde en créant six groupes de travail. Là, pour cette nouvelle stratégie 2023-2026, nous avons voulu mener une organisation plus légère. Nous travaillons notamment avec Medicen, notre partenaire pour la conception et la mise en œuvre des politiques de santé, ainsi qu’avec des experts reconnus dans chacun des grands axes identifiés”. Le conseil régional collabore également avec l’AP-HP @Hotel Dieu, l’Institut Santé des Femmes et Femtech France sur les divers axes du plan. Bioproduction et biotechnologie : un axe “absolument stratégique” Cinq axes prioritaires ont été identifiés : la bioproduction et la biotechnologie, l’innovation chirurgicale, la neurologie, l’oncologie et la femtech. La région va conduire des mesures concrètes sur chacun de ces axes, qui incluent pour certains les bioclusters franciliens annoncés dans le cadre de France 2030, à l’instar de Brain&Mind, spécialisé en neurobiologie, du GenoTher, pour la thérapie génique, ainsi que le Paris Saclay Cancer Cluster, premier biocluster dédié au cancer. La bioproduction et la biotechnologie est un axe “absolument stratégique” en Île-de-France, souligne Alexandra Dublanche. “Aujourd’hui, 6 médicaments sur 10 sont des biomédicaments. Pourtant, les capacités de production sont relativement faibles en France et les médicaments sont vendus à des coûts prohibitifs. L’enjeu est de faire baisser ces coûts. Nous avons travaillé notamment avec le Genopole pour affiner cette stratégie 2023-2026. Cet axe vise à accompagner l’industrialisation des start-up, en leur donnant notamment accès à des moyens techniques et des compétences de pointe”. Concernant l’innovation chirurgicale, la région Ile-de-France se fixe trois objectifs : le soutien aux plateformes de recherche académiques et cliniques, le lancement d’un accélérateur d’innovation chirurgicale à destination des industriels, ainsi que le financement des phases de concept, d’expérimentation et de R&D. Oncologie : le domaine le plus ciblé des entreprises En oncologie, les priorités se concentrent sur deux projets : le soutien au déploiement d’un lieu d’innovation dédié au cancer autour du Paris Saclay Cancer Cluster et la stimulation du partage des données de santé entre industriels et académiques. La région entend également poursuivre son soutien au Génopole. Selon le baromètre Medi’Scope 2023, l’oncologie reste l’aire thérapeutique la plus ciblée par les entreprises franciliennes, que ce soit en nombre de levées de fonds ou en nombre de projets (88 au total). S’ensuivent la cardiologie et la neurologie-psychiatrie. Le domaine des biothérapies et de la bioproduction compte plus de 183 entreprises. Quant à la chirurgie, l’Ile-de-France concentre des praticiens ayant une assise nationale ou internationale et un écosystème composé à la fois de medtech et de sociétés développant des outils numériques. Sur le versant de la neurologie et des neurosciences, la région Île-de-France va organiser des “Challenges Data” (cf. encadré) pour stimuler le travail collaboratif sur les données de vie réelle. Le plan stratégique vise également à soutenir là aussi le déploiement du biocluster Brain&Mind dans le Paris Parc de Sorbonne Université et l’installation de ses plateformes partagées. Le volet de la femtech comporte également plusieurs axes. La région entend stimuler la recherche dans tous les domaines de la santé des femmes et accompagner les start-up de la femtech pour leur permettre de développer leur innovation en lien avec le parcours de soins. Le partage des données de santé entre industriels et académiques fera aussi partie des priorités, dans le but ici de faire émerger des problématiques peu adressées. Femtech : éclosion d’innovations pour la santé des femmes Data Challenge AI for Health “Nous travaillons sur la quatrième édition du data challenge, qui devrait être annoncée au deuxième semestre de l’année. Nous aimerions croiser plusieurs de nos axes stratégiques, tels que l’oncologie, la neurologie et la femtech” annonce Alexandra Dublanche. Lors des éditions précédentes, le Conseil régional a travaillé avec Gustave Roussy, l’AP-HP, l’Institut Curie, l’Hôpital Foch et l’Institut Pasteur. Le premier challenge a été décerné à Owkin en 2019, en partenariat avec Gustave Roussy. La start-up avait remporté 1,5 M€ à l’époque pour développer de l’IA à visée pronostique et prédictive en cancérologie. Le but du challenge était de développer un algorithme pour quantifier le risque de rechute chez les patientes atteintes d’un cancer du sein. WhiteLab Genomics et le circuit des aides régionales WhiteLab Genomics a bénéficié du circuit des aides régionales. La start-up a notamment été soutenue au travers du dispositif innov’up, qui finance les entreprises qui portent un projet d’innovation à tous les stades de maturité, et le dispositif PM’UP, visant à accompagner le développement des PME (dans la production, la diversification des activités, le développement à l’international, etc.). La start-up a également été lauréate de l’AAP IDF leader bioproduction (qui n’existe plus aujourd’hui), ainsi que de l’AAP i-Démo régionalisé. Clarisse Treilles biotechchirurgieentreprisesFemtechFinancementsInnovationNeurologieoncologiePolitique de santéstart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind