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Accueil > Financement et politiques publiques > Muriel Dahan (Unicancer R&D) : “Nous souhaitons intégrer le plus possible des solutions numériques afin de mieux gérer nos essais”

Muriel Dahan (Unicancer R&D) : “Nous souhaitons intégrer le plus possible des solutions numériques afin de mieux gérer nos essais”

Réseau hospitalier français entièrement dédié à la lutte contre le cancer, Unicancer est également le premier promoteur académique d’essais cliniques en oncologie, à l’échelle européenne. Le Dr Muriel Dahan, directrice de la Recherche et du Développement d’Unicancer, expose à mind Health les ambitions du réseau en matière d’essais cliniques et sa vision de l’avenir de la recherche.

Par Coralie Baumard. Publié le 10 avril 2024 à 10h02 - Mis à jour le 07 janvier 2025 à 15h26
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Comment est organisée la recherche et développement au sein d’Unicancer ?

La recherche chez Unicancer est articulée autour de deux piliers que sont ma direction, la direction de la Recherche et du Développement et la direction d’Anne-Laure Martin, Data et Partenariats. Cette direction est située au Kremlin-Bicêtre, le siège d’Unicancer est situé à Tolbiac et nous avons aussi depuis l’année dernière des bureaux à PariSanté Campus pour faire le lien avec tout l’écosystème du numérique en santé. Mon équipe est composée de 160 personnes qui s’occupent de tous nos projets de recherche. 

Les centres de lutte contre le cancer (CLCC) font de la recherche, en particulier les phases précoces. Unicancer R&D est promoteur de recherches, nous faisons des essais de plus grande ampleur, nationaux ou internationaux. Les CLCC choisissent donc de garder la promotion de leurs essais dans leurs centres ou de nous la confier. Au sein de ma direction, je travaille avec mon adjointe Beata Juzyna, mon directeur affaires réglementaires, qualité et pharmacovigilance, Nourredine Ait Rahmoune, des responsables de programmes, chefs de projets, attachés de recherche clinique (ARCs), etc. et nous allons accueillir un pilote dédié aux outils numériques à la mi-avril. 

OncoDataHub : observer l’efficacité des thérapies grâce aux données

La direction est organisée en groupes de recherche : les groupes d’organes (UCBG; uro-génital ; gastro-intestinal, tête et cou) et les groupes transverses (médecine personnalisée et cancers rares; immuno-oncologie; radiothérapie). Nous avons une importante unité de recherche translationnelle sous la responsabilité de Jérôme Lemonnier (également responsable UCBG). La recherche translationnelle se base sur des ressources biologiques centralisées dans un centre dédié à Lyon qui nous permet de faire de la recherche ancillaire (étude annexe au projet présenté réalisée à l’occasion de la recherche, ndlr)  sur la plupart de nos essais. 

Les groupes d’organes sont pilotés par des responsables de programme clinique (RPC) qui travaillent en binôme avec les présidents de groupes, qui sont des cliniciens, élus tous les trois ans. Dans tous les groupes, il y a des membres des CLCC mais aussi  d’autres établissements (CHU,CH, ESPIC, cliniques). La plupart de ces groupes sont labellisés par l’INCa. Ils conçoivent des projets de recherche clinique et les font progresser, nous sommes là pour les accompagner, mettre à disposition les personnels pour contribuer à rédiger les protocoles, les rapports, les articles, etc. Nous avons une procédure de validation au sein de différents comités et on s’occupe bien sûr de l’autorisation de l’ANSM et du Comité de protection des personnes (CPP), etc. Nous nous occupons de toutes les procédures administratives, de tout l’entourage des essais. Nous sommes le promoteur, c’est-à-dire le responsable des essais.   

Quel est le cœur de votre activité ?

Nous avons validé 18 essais pour l’année 2024 contre 8 pour l’année 2023, c’est une augmentation d’activité importante. Notre cœur de métier est de mener à bien les essais, d’avoir des relations saines et articulées avec l’ensemble des CLCC et des centres participant à nos recherches, de garantir la qualité des essais et la conformité à tout l’environnement règlementaire. Nous réalisons également le suivi de pharmacovigilance pour nos propres essais ainsi que pour certains centres qui choisissent de nous le confier. Nous avons l’exigence d’avoir des budgets tenables pour éviter de compromettre la réussite de nos essais cliniques.

Quelles sont vos priorités actuelles ?

Nous souhaitons intégrer le plus possible des solutions numériques afin de mieux gérer nos essais, de garantir une qualité optimale des données qui ensuite seront utilisées. C’est pour cela que nous avons recruté un pilote stratégique. Il va coordonner cette intégration des outils numériques pour améliorer la réalisation de nos essais et éventuellement l’efficacité du travail des attachés de recherche clinique. 

Un de nos objectifs est de mieux valoriser les données contenues dans notre centre de ressources biologiques afin que l’on puisse piocher dans ces données lors de la conception d’une étude translationnelle ou clinique. Cela constitue vraiment un champ important de recherches. Nous voulons lancer des essais sur les cancers rares. Nous souhaitons également être de plus en plus attractif pour être les promoteurs d’essais en cancérologie. Nous avons des champs qui s’ouvrent sur l’ADN circulant, sur des médicaments de thérapies innovantes, nous sommes en train de créer un groupe de coordination d’activités sur les CART-T cells et les autres médicaments de thérapies innovantes. Pour répondre à des sollicitations et mieux valoriser notre expertise, nous avons créé un label afin d’identifier les essais pour lesquels l’expertise de nos groupes est demandée mais dont nous ne sommes finalement pas promoteur. Nous avons également lancé une étude de faisabilité pour un projet d’école d’ARCs : nous avons besoin de beaucoup d’assistants de recherche clinique, l’idée serait de les former directement à la cancérologie avec nos méthodes et notre façon de voir la recherche clinique.  

Comment travaillez-vous sur l’implication des patients dans les essais cliniques ?

Concernant les relations avec les patients, nous avons créé une stratégie et une charte qui ont été adoptées par les instances et qu’on déploie progressivement au sein de nos groupes. Au-delà des rôles classiques donnés aux patients lors de la recherche clinique comme la relecture de la notice d’information et du consentement éclairé, nous sommes en train d’intégrer des patients, désignés par des associations de patients partenaires, dans nos groupes. Ces patients ont une expertise sur leur pathologie et en recherche clinique sans pour autant être réellement formés en tant que patients experts. Nous leur expliquons le déroulement de la recherche et les points d’attention concrets sur lesquels nous avons besoin d’avoir leur ressenti pour éventuellement alerter sur tel prélèvement qui serait en trop, tel transport qui ne serait pas réaliste. Cela nous permet d’avoir réellement une vision de terrain pour éviter d’aller vers des protocoles qui finalement n’incluraient pas les patients car trop lourds, trop difficiles ou pas acceptables. Ainsi, nous allons vers un meilleur déploiement de la recherche avec une fluidité, une inclusion et une acceptabilité améliorée. Nous avons renforcé nos relations avec les associations de patients et noué plusieurs partenariats, aussi bien sur le plan du soin que de la recherche. La recherche est de plus en plus associée au soin. Sandrine Boucher, directrice de la Stratégie Médicale et de la Performance, a mis en place une stratégie de patients partenaires et nous nous désignons des patients référents recherche pour être formés à tenir ce rôle et nous les valorisons. L’impératif est que les patients ne doivent pas retarder la mise en place de l’essai. Ils n’ajoutent pas un frein et des délais mais sont bien des partenaires et référents pour nous aider à faire les essais les plus adaptés possible. 

À l’heure de la médecine de précision, comment voyez-vous l’évolution de la recherche clinique ?

Un changement de culture s’opère aujourd’hui sur les méthodes de réalisation de la recherche clinique. Il s’agit d’enrichir les méthodologies adoptées il y a plus de cinquante ans, permettant d’avoir un niveau de preuve élevé lors de la publication des résultats d’un essai clinique. L’essai randomisé en double aveugle de phase III qui permet aujourd’hui d’obtenir une autorisation de mise sur le marché, il faut bien sûr le faire quand cela est possible. La médecine de précision est une médecine plus ciblée, personnalisée. À partir des caractéristiques de la tumeur ou du patient, elle permet de mieux définir la combinaison thérapeutique la plus adaptée à un patient. Plus on est précis, plus on identifie des cibles, plus on a des populations restreintes, ce sont des situations rares. Les cancers rares posaient déjà des problèmes méthodologiques, on ne pouvait pas faire ces grands essais randomisés en double aveugle de phase III car il n’y avait pas assez de patients pour les randomiser dans deux bras. À ces cancers rares s’ajoutent désormais les situations rares. Or, plus on identifie ces cibles, plus on a une efficacité majeure avec les produits. Il faut donc changer la donne et de nouveaux types d’essais sont possibles. L’intelligence artificielle et les nouvelles solutions numériques nous permettent d’aller chercher des méthodes beaucoup plus réactives avec pour autant des niveaux de preuves suffisants.  

Quelles sont les méthodologies les plus prometteuses selon vous ?

Les essais adaptatifs font partie de nouvelles méthodologies en cours de déploiement. Cela permet à un patient d’avoir un traitement qui s’adapte tout au long de la recherche.  Auparavant, si le traitement ne fonctionnait pas, le patient était en principe sorti de l’essai. Demain on aura plusieurs bras, le patient pourra passer d’un bras à l’autre en fonction de sa réponse au traitement. Les bras synthétiques font également partie des méthodologies les plus avancées. Ils utilisent l’intelligence artificielle et nous permettent d’avoir un bras comparateur sur données sans qu’il y ait besoin de patients. L’avenir de la recherche réside dans la mise en place de toute une batterie de méthodes d’essais : les jumeaux numériques, les essais décentralisés, les essais en vie réelle, les essais in silico, qui alimentent aussi des connaissances, etc. Ce faisceau peut permettre d’atteindre un niveau de preuve acceptable pour les autorités et de démontrer un vrai progrès thérapeutique pour une population avec une combinaison ou une thérapeutique.

Les données synthétiques sont-elles l’avenir des essais cliniques ?

Une vraie révolution est en cours au niveau national et international. Mais il faut définir les règles, les méthodes et les bonnes pratiques tout en formant les équipes et leur fournissant les outils adaptés. Cela demandera du temps, mais c’est en marche et nous sommes acteurs de ce changement. Nous sommes en train d’étudier dans quels essais nous pouvons faire de l’adaptatif, de l’ambulatoire, du bras numérique. Nous commençons à envisager les bras numériques dans nos différents essais. Un groupe de travail de l’Agence de l’innovation en santé va publier des orientations, l’Europe en a également constitué un, la FDA y travaille aussi. Il faudra ensuite mettre en place toutes les formations. C’est un ensemble qui va se mettre en place même si la base de notre travail restera encore pendant plusieurs années identique à celle d’aujourd’hui.

Avez-vous d’autres projets concernant la médecine personnalisée ?

Unicancer est partie prenante de l’Institut Hospitalo-Universitaire(IHU) PRISM “Médecine de précision en oncologie” dirigé par le professeur Fabrice André, en lien avec notre groupe de recherche sur la médecine personnalisée, qu’il a présidé plusieurs années. Ce dernier est à présent présidé par le professeur Christophe Le Tourneau. C’est un point important qui va nous permettre d’avancer sur cette thématique car PRISM va déployer de nombreuses actions pour améliorer la médecine personnalisée et la mise en évidence de cibles moléculaires. 

Essayez-vous d’augmenter la décentralisation de vos essais ?

Nous essayons d’avancer sur ce point, nous sommes notamment en train de définir un partenariat avec Biokortex, une start-up qui s’occupe de récolter des données en laboratoire de biologie de ville. Il existe des sociétés qui permettent aux infirmiers de ville de participer à des essais cliniques, nous discutons avec elles. Nous travaillons avec des professionnels de ville pour voir comment recueillir les données des traitements des patients. L’ANSM travaille aussi à la définition de méthodologies, nous attendons également les résultats de ces travaux auxquels nous participons.

Quelle relation avez-vous avec les start-up ?

Nous recevons de start-up qui déploient de nouvelles solutions pour la recherche, ouvrent des nouvelles perspectives et permettent de mieux recueillir les données. Nous gardons l’œil ouvert sur les innovations, mais il faut vraiment faire du tri dans l’offre aujourd’hui. Nous sommes aidés par la démarche d’appel d’offres d’Unicancer sur les outils numériques. Pour ce qui est de la recherche clinique, des personnes de mon équipe ont participé au processus pour aider à choisir les prestataires qui seront sélectionnés pour entrer dans notre panel. Mais nous restons ouverts aux innovations et l’arrivée de notre pilote stratégique va nous permettre d’être encore plus pertinents dans nos choix. Nous regardons les solutions qui peuvent faciliter notre travail au quotidien et nous collaborons avec des start-up pour valider des solutions. Par exemple, pour une solution de télésurveillance, nous pouvons aider à finaliser les études démontrant l’utilité et la performance. Nous pouvons ainsi être acteurs avec des essais qui permettent de démontrer cela pour éventuellement aller vers une reconnaissance nationale.

Pouvez-vous citer des exemples de collaboration ?

Nous sommes en train de mettre en place une étude avec la société de télésurveillance Cureety pour finaliser leur dossier de validation. Nous travaillons avec la medtech TheraPanacea ou encore Klineo, qui développe une solution pour faire matcher des profils de patients avec des essais cliniques en cancérologie. Sur la question de l’ADN circulant, nous sommes en train de regarder les sociétés qui existent au niveau européen ou français pour créer des partenariats, etc. 

Quelle est votre vision sur la question des données de vie réelle ? 

Pour moi, le rapprochement entre recherche et vie réelle va s’accentuer. Un patient suit un parcours : prévention, dépistage, diagnostic, annonce, réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), mise en place du traitement,  éventuellement intégration à un essai clinique, gestion des soins de support et des effets indésirables, suivi pendant et après le traitement. Le suivi pendant et après le traitement peut être fait en vie réelle c’est-à-dire à partir des données de soins, qui peuvent poser de nouvelles questions que l’on va étudier en recherche clinique. Ce sont des cycles que l’on va construire petit à petit. Une fois qu’on aura réellement instauré les nouvelles méthodologies, que l’accès aux entrepôts de données de santé, au Health Data Hub, à des données probantes sera bien fluide, nous pourrons élaborer un système d’essais très réactif permettant d’accumuler de la connaissance scientifique, de la compréhension médicale et d’adapter de mieux en mieux le traitement, c’est cela la vraie médecine personnalisée. 

Selon vous, quelles sont les pistes pour accélérer les essais cliniques ?

C’est un gros travail réalisé avec l’Agence de l’innovation en santé, qui a créé des groupes de travail sur le sujet. L’Agence permet de rapprocher les ministères de la Santé, de la Recherche et de l’Industrie, elle est placée sous l’autorité du Secrétariat général pour l’investissement (SGPI). Elle a pris la suite du suivi du plan Innovation Santé 2030, issu des propositions du Conseil stratégique des industries de santé 2021 (CSIS) pour lequel j’étais Personnalité qualifiée et qui visait à améliorer, simplifier, raccourcir les délais pour rendre le pays plus attractif, plus rayonnant et que nos scientifiques soient encore mieux reconnus à l’international. Mais nos propositions ambitionnaient également d’être plus réactifs et réussir à faire des essais en phase avec le rythme de l’arrivée des innovations et la nécessité de combiner des innovations avec d’anciens traitements, des médicaments, des dispositifs médicaux, des tests, du numérique. C’est un enjeu très important que l’on ne pourra pas relever en faisant des essais cliniques de dix ans avec deux bras. Il va falloir que la réglementation évolue. Les comités de protection des personnes, l’ANSM, la Haute Autorité de santé (HAS), toutes les instances savent aujourd’hui qu’il y a ces enjeux et essaient de concilier les exigences réglementaires avec cette nécessité d’être dans le rythme pour mieux traiter les patients. 

Les chiffres clés d’Unicancer R&D en 2023

  • Une équipe de 160 personnes
  • 120 essais en cours dont 39 à l’international
  • Plus de 12 000 sujets inclus 
  • 8 études lancées en 2023 
  • 55 partenariats signés (industrie pharma, académiques)

Muriel Dahan en six dates

Depuis novembre 2023 : Professeure associée à l’Université Paris Cité

Depuis janvier 2023 : Directrice de la Recherche et du Développement d’Unicancer 

Depuis 2012 : Membre titulaire de l’Académie nationale de Pharmacie

Février 2021 –  janvier 2023 : Personnalité Qualifiée Conseil Stratégique des Industries de Santé CSIS 2021

Mars 2019 – janvier 2023 : Inspectrice IGAS à l’Inspection Générale des Affaires Sociales 

Octobre 2016 – février 2019 : Directrice des recommandations et du médicament à l’Institut national du cancer

Coralie Baumard
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