Resilience lève 25 M$ et confirme son ambition de devenir un acteur multipathologie

Resilience a annoncé le 21 mai un nouveau financement de 25 M$. La levée de fonds est menée par deux nouveaux investisseurs Picus Capital, fonds d’investissement spécialisé en amorçage, dont le siège est basé en Allemagne, et Red River West, fonds de capital-risque spécialisé dans le développement transatlantique d’entreprises tech européennes. Cathay Innovation, Singular et Seaya Ventures, actionnaires actuels de Resilience, participent également à ce tour de table. Cette levée fait suite à un financement d’amorçage de 5 M€ réalisé en mars 2021 et à une série A de 40 M€ en janvier 2022. Resilience reste à ce jour la seule entreprise de télésurveillance à avoir obtenu l’inscription en nom de marque de sa solution depuis l’entrée dans le droit commun de la télésurveillance, en juillet 2023. 

Un positionnement multipathologie en ligne de mire

“Si l’oncologie constituera pendant plusieurs années une grande part de notre activité, la plateforme que nous avons développée et les compétences que nous avons acquises, nous permettent de commencer à avoir une vision multipathologie. Il y a quelques mois, nous avons acquis GutyCare (spécialisée dans la télésurveillance des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, ndlr) et nous allons nous lancer sur d’autres indications. Nous ne visons pas celles ciblées par le programme ETAPES mais certaines où il existe de véritables recherches cliniques à mener car nous voulons que la donnée serve à la science”, annonce Jonathan Benhamou, son cofondateur et co-CEO. Acquisition ou R&D interne ? La question semble tranchée pour le prochain lancement. “Nous envisageons de lancer une nouvelle pathologie sur la base de notre technologie en septembre”, indique Jonathan Benhamou avant d’ajouter : “Mais nous ne sommes pas à l’abri de racheter une entreprise si nous trouvons la bonne”. Resilience compte également débuter l’essai clinique de GutyCare dans les prochains mois puis déposer une demande pour une PECAN en début d’année prochaine. 

Accélérer le déploiement en France et en Europe 

La solution de Resilience est aujourd’hui déployée dans 90 établissements de santé et auprès de 10 000 patients en France. “Cela représente 20% des centres autorisés en cancérologie”, précise le cofondateur et co-CEO de Resilience.

Le remboursement de la solution a eu un effet non négligeable: “Nous avons triplé le nombre de patients suivis par mois depuis janvier. Je pense que cette année, nous allons multiplier par quatre ou cinq le nombre de patients par rapport à l’année précédente. Il y a une vraie accélération d’où notre levée de fonds”, affirme-t-il. L’entreprise, qui emploie actuellement 150 personnes, souhaite mettre à profit ce financement pour renforcer ses équipes techniques et de déploiement. “Cela représentera au minimum entre 50 et 100 personnes sur les deux prochaines années”, estime Jonathan Benhamou. 

Resilience ne limite pas son déploiement aux frontières hexagonales. Déjà implémentée en routine au sein de trois établissements belges (Institut Jules Bordet, CHU Saint Pierre, Clinique Saint-Luc Bouge), elle a déposé en janvier 2024 une demande de remboursement auprès de l’autorité belge, l’Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI). L’entreprise a, par ailleurs, la volonté de se développer en Allemagne avec l’extension du DiGA à la télésurveillance. 

Des ambitions en clinique 

Resilience mise aussi sur sa composante clinical research solutions pour se développer. “Il s’agit de la partie recherche et mise à disposition d’outils pour les acteurs académiques et de l’industrie pharmaceutique, afin de les accompagner dans leurs essais cliniques. Nous avons plus de 90 % des patients qui sont observants à nos solutions, c’est-à-dire qui remplissent leur formulaire toutes les semaines, et nous avons un taux de d’usage de nos contenus extrêmement élevé, explique Jonathan Benhamou. Cela permet d’améliorer la qualité de collecte des données pour les acteurs qui lancent des essais cliniques et ont besoin de collecter des données PRO (résultats signalés par les patients, ndlr), notamment sur la toxicité et les effets indésirables.” Cette activité est un axe de développement actuel et futur de l’entreprise. “Dix-neuf essais cliniques en cours utilisent nos outils et nous travaillons avec plusieurs acteurs de l’industrie, comme Roche, Janssen et Pfizer. Nous voulons déployer nos solutions à la fois en routine et en clinique”, dévoile le cofondateur de Resilience. À l’avenir, l’entreprise souhaite également proposer aux centres avec lesquels elle travaille des contrats de valorisation de la donnée.