Mon espace santé : 50% du chantier effectué en trois ans

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Mon espace santé a atteint la moitié de ses objectifs, trois ans après sa mise en route. Les points de friction sont encore nombreux, à commencer par le gouffre entre la médecine de ville et l’hôpital pour l’accès et le partage des dossiers médicaux.
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Trois ans après la création de Mon espace santé, 18 millions de Français ont activé leur espace numérique personnel, soit 25% de la population française (contre 11 millions l’an passé). Ce bilan provisoire a été présenté mercredi 19 février 2025 par des représentants de la Délégation au numérique en santé (DNS), la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), la Fédération Hospitalière de France (FHF), France Assos Santé et l’Ordre des médecins devant la Commission des affaires sociales du Sénat.

Si le DMP, qui constitue “le cœur du réacteur” de Mon espace santé, fonctionne déjà, “nous sommes à mi-chemin d’une traversée titanesque”, a déclaré Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Cnam. 

Outre les dossiers médicaux, Mon espace santé a vocation, à terme, à accueillir un catalogue de services et d’applications référencées et une messagerie sécurisée pour les professionnels de santé. Les campagnes de communication auprès du grand public sont suspendues encore pour “quelques mois”, a-t-elle précisé, le temps pour les équipes de s’atteler au renouvellement du marché des systèmes d’information. Le lancement de la vague 2 du Ségur se fait aussi toujours attendre sur le versant des usages professionnels. Cette deuxième phase du chantier vise, entre autres, à renforcer la sécurité des logiciels. Seuls deux dispositifs concernant les dossiers patients informatisés (DPI) et les plateformes d’intermédiation (PFI) ont pour l’heure été ouverts aux établissements.

Une étape sur trois de validée

Selon Hela Ghariani, déléguée ministérielle au numérique en santé, seule une étape de la stratégie en trois temps de Mon espace santé a été validée depuis le premier semestre 2022, à savoir la mise à disposition des carnets numériques. À date, 97% des assurés sociaux disposent d’un carnet de santé numérique ouvert. Plus d’un document sur deux qui est produit en France est envoyé au patient dans son espace numérique de santé. Il reste beaucoup à faire pour aller chercher l’autre moitié restante des documents de santé et faire en sorte que les professionnels consultent davantage ces documents partagés. En décembre dernier, 430 000 documents ont été consultés pour 230 000 patients concernés. “Cela va encore nous prendre deux ans pour déployer à une échelle qui permette d’avoir un impact significatif, notamment pour les actes inutiles ou redondants”, estime Hela Ghariani. 

En parallèle, un chantier a été lancé pour faire en sorte que les logiciels professionnels soient compatibles pour l’envoi de documents automatiques aux patients pris en charge. Plus de 280 types de logiciels ont été déployés à ce jour, 94% des officines et deux tiers des établissements de santé disposant d’un logiciel compatible.

Un défi organisationnel pour les établissements

La “quasi-totalité” des médecins de ville utilisent aujourd’hui Mon espace santé, constate le Pr Stéphane Oustric, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins. Pour faire le lien entre la médecine de ville et l’hôpital, il plaide pour plus d’interopérabilité : “Nous nous connaissons, mais avons du mal à interagir de façon efficiente.”

Les enjeux ne sont pas les mêmes pour tous les acteurs. Avec “250 applications en moyenne”, les systèmes d’information des établissements de santé sont complexes à gérer, souligne Laurent Pierre, conseiller numérique en santé de la FHF. “En se basant sur les taux de consultation du DMP, on s’aperçoit que les technologies ne suffisent pas à transformer les organisations en elles-mêmes, dit-il. Il faut repenser les processus de coopération entre les professionnels. Le déploiement du DMP doit s’appuyer sur des logiques de convergence des usages au niveau du territoire.”

Laurent Pierre, conseiller numérique en santé de la FHF

La complexité, admet Marguerite Cazeneuve, se joue donc au niveau organisationnel. “Il faut, dit-elle, accompagner les établissements de santé à la hauteur de l’accompagnement qui a été fait auprès des professions libérales avec l’intervention des délégués numérique en santé. Aujourd’hui, c’est plutôt la ville qui consulte ce qui se fait à l’hôpital, et non l’inverse.”

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