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Accueil > Financement et politiques publiques > Charles-Edouard Escurat (AIS) : “Il y a un besoin pressant de structurer la gestion de l’innovation au sens large”

Charles-Edouard Escurat (AIS) : “Il y a un besoin pressant de structurer la gestion de l’innovation au sens large”

Charles-Edouard Escurat, confirmé cet été au poste de directeur général de l’Agence de l’Innovation en Santé (AIS), dévoile à mind Health les priorités de la feuille de route de l’agence pour les prochains mois. Au-delà du travail de coordination et de pilotage des financements liés à France 2030, l’AIS mène plusieurs projets de front, autour notamment de la prévention, du management de l’innovation et de la recherche clinique.

Par Clarisse Treilles. Publié le 16 septembre 2025 à 16h20 - Mis à jour le 17 septembre 2025 à 11h58
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Quels sont vos sujets prioritaires en cette rentrée ? 

Notre priorité absolue est de poursuivre les actions que nous avons initiées au cours des deux dernières années et demie. Cela inclut nos démarches interministérielles et nos partenariats avec les acteurs de l’écosystème. Plus concrètement, nous avons plusieurs priorités actuelles. La principale est la stratégie d’accélération en matière de prévention, lancée par l’AIS en août 2024. Cette stratégie repose sur la recherche, la démonstration de la valeur et l’industrie. 

Nous accordons également une grande importance à la simplification des procédures, un sujet fortement plébiscité par nos différents interlocuteurs. Nous avons proposé plusieurs mesures dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique et espérons que les discussions se poursuivront afin de les faire adopter.

Comment se déroule le Tour de France de l’innovation et sur quels partenaires vous appuyez-vous ?

Le Tour de France de l’innovation a été conçu différemment de la première édition, qui visait initialement à rencontrer les acteurs de l’écosystème en régions afin de se faire connaître et de mieux les connaître. Nous organisons désormais des colloques décentralisés, structurés autour des thématiques identifiées lors de nos travaux. Les premières étapes ont eu lieu à Marseille, autour du financement, et à Bordeaux, sur l’innovation numérique au service de la recherche clinique. Nous avons également fait étape à Dijon sur le thème de l’attractivité des innovateurs. Nous organiserons, le jeudi 2 octobre prochain avec l’ARS Ile-de-France une journée à Saint-Denis consacrée à l’innovation au service de la prévention. Nous poursuivrons le 15 octobre à Rouen, avec l’innovation au service de la transition écologique. En début d’année prochaine, nous aborderons le management de l’innovation et les traitements de demain, un sujet crucial pour nous, car il implique une forte synergie avec les écosystèmes locaux. 

Pour chaque thématique de l’AIS, nous collaborons avec divers partenaires locaux, tels que des pôles de compétitivité, des ARS (comme celle d’Île-de-France) et des collectivités territoriales (par exemple, les conseils régionaux de Bordeaux et de Marseille qui nous ont accueillis). Ces partenaires participent activement à la sélection des thèmes de nos événements, en particulier les DREETS, un service économique de l’État en région.  Pour chaque étape de nos projets, nous mettons en place un comité de pilotage, qui a aussi une dimension scientifique, afin de déterminer les invités et de structurer les programmes. Ces colloques réunissent entre 150 à 200 personnes au total.

Où en êtes-vous de vos travaux autour des nouvelles méthodologies de recherche clinique ? 

Nous avons lancé il y a plusieurs mois un AMI sur les nouvelles méthodologies de recherche clinique. C’est un sujet sur lequel nous travaillons activement depuis un certain temps, en collaboration avec le réseau F-CRIN, le secteur hospitalier et l’industrie. Après la publication de rapports initiaux, cet appel à manifestation d’intérêt a rencontré un vif succès et est actuellement en cours d’instruction. Nous communiquerons les résultats au début de l’année prochaine. Ce projet est crucial pour nous, car il est structurant pour l’avenir en termes d’attractivité et de rapidité de la recherche clinique.

Quelles sont les autres missions prospectives de l’agence ? 

L’AIS développe actuellement un “horizon scanning” interministériel. Cet outil, axé sur les médicaments de thérapie innovante (MTI), devrait présenter ses premiers résultats à Lyon en mars. L’agence s’efforce de matérialiser les étapes de sa feuille de route par des livrables concrets. 

Nous nous penchons également dans une démarche prospective sur la thématique du “bloc de demain” afin d’anticiper les évolutions et les bouleversements à venir. Un premier volet a déjà été finalisé, à la suite d’une audition de 70 personnes. Nous sommes actuellement en train de synthétiser ces informations afin de dégager des visions communes sur les transformations à anticiper. L’approche de l’AIS dépasse le seul aspect technologique. Elle englobe la transformation des compétences RH, les modèles économiques, et les aspects réglementaires. La technologie n’est pas une fin en soi ; elle doit s’intégrer dans un environnement et être adoptée pour être utile, sinon elle reste lettre morte.

L’agence travaille également sur le sujet du “jumeau numérique”, en collaboration avec la Direction Générale de l’Offre de Soins, notamment via le projet JUNIOR, un outil de modélisation pour évaluer l’impact des politiques publiques sur le système de santé. Le concept du jumeau numérique est transversal à toutes les missions de l’AIS, de la cellule à la modélisation territoriale. L’agence soutient des projets majeurs dans ce domaine, comme MEDITWIN, dans le cadre du financement France 2030.

Pouvez-vous expliquer en quoi consiste le projet JUNIOR, porté par l’AIS et la DGOS ?

Ce projet, mené en collaboration avec la DGOS depuis le début, vise à développer un outil national de modélisation du système de santé. Bien que cela prenne du temps, l’objectif est de guider les politiques de santé nationales et régionales. Nous sommes actuellement en quête des partenaires nécessaires à sa réalisation. Cela aura des implications significatives pour les politiques de prévention. Par exemple, il sera possible de modéliser l’impact dans certains territoires. Cela nécessitera la collecte et le traitement de données spécifiques.

Il est important de souligner l’existence d’une fertilisation croisée, notamment au sein de France 2030. Lorsqu’un sujet est abordé par une verticale, telle que la transition écologique, il est pertinent d’évaluer dans quelle mesure ce sujet peut également présenter un intérêt pour le domaine de la santé. S’agissant de l’IA et de la stratégie nationale qui lui est dédiée, il est clair que des synergies doivent être établies avec le secteur de la santé, afin de favoriser l’inspiration mutuelle et la mutualisation des ressources.

Ces objectifs devraient être atteints vers fin 2026. Nous commencerons probablement par des projets moins ambitieux afin de tester les modèles et leur fonctionnement. Nous ne nous projetons pas sur 10 ans, il s’agit de sujets pour lesquels nous souhaitons des résultats concrets dans quelques années. Je suis d’ailleurs relativement confiant quant à leur réalisation. Il s’agit de prouver la valeur d’un projet avant d’envisager sa généralisation.

Comment l’AIS est-t-elle structurée à date ? Envisagez-vous des ajustements au sein des différents pôles ?

L’AIS est une petite équipe d’environ quinze experts aux profils complémentaires, issus de divers horizons (le milieu hospitalier, la recherche, le transfert de technologie, les start-up, l’industrie pharmaceutique, les secteurs public et public-privé). Ces professionnels, reconnus dans leurs domaines respectifs, animent nos différents pôles : accélération, accompagnement, prospective, coordination de stratégies d’accélération. Nous avons également une directrice du financement et de la coordination interministérielle, notamment dans le cadre de France 2030, qui représente une part importante de notre activité, ainsi que des sujets internationaux. Notre mode de fonctionnement est caractérisé par une grande agilité. Grâce à l’expertise et l’expérience de nos équipes, nous mobilisons les compétences nécessaires autour de chaque dossier. Par exemple, pour des sujets complexes comme la recherche clinique ou la réglementation, nous réunissons les personnes adéquates pour faire avancer les projets. Ainsi, bien que nous ayons une structure par pôles, notre souplesse nous permet de réagir rapidement aux demandes.

Nous avons conservé un effectif d’environ quinze personnes, ce qui était l’intention initiale. L’objectif n’était pas de créer une structure lourde, mais d’éviter d’être perçus comme une couche administrative supplémentaire. Il était crucial de trouver un positionnement qui nous permette d’apporter une réelle valeur ajoutée en matière de coordination et d’impulsion auprès des différents acteurs.

Quid de la création d’une structure juridique et d’un budget en propre de l’agence ? 

L’AIS est rattachée au Secrétariat général pour l’investissement et, malgré cela, nous avons pu progresser dans nos missions. Je crois que l’agence a trouvé sa place au sein de l’écosystème actuel ; elle n’est pas une strate supplémentaire. Bien qu’une réévaluation du statut puisse être envisagée à l’avenir, notre priorité demeure la poursuite de nos actions et la concrétisation de notre feuille de route. Nous sommes en mesure de fonctionner efficacement dans notre statut actuel.

Sur le plan budgétaire, notre financement est assuré par le Secrétariat général pour l’investissement, couvrant nos dépenses de fonctionnement. De plus, nous gérons la coordination du plan d’investissement en santé, relevant du programme France 2030, en étroite collaboration interministérielle. Nous continuons ainsi à avancer dans nos initiatives.

Les premiers lauréats du Challenge Prévention ont-ils été sélectionnés ?

Nous avons constaté un succès certain. Nous annoncerons prochainement les premiers lauréats de cet appel à projets lors de l’étape du Tour de France de l’innovation en santé à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Certains d’entre eux nécessitent encore d’être mûris, ce qui tombe bien car nous avons une nouvelle relève prévue le 16 septembre. Les retours que nous avons reçus confirment que nous avons répondu à une véritable attente.

Vous portez une réflexion autour du management de l’innovation à travers un AAP lancé en mai dernier. Quelles sont, selon vous, les pistes à favoriser ?

L’appel à projets a été annoncé à SantExpo et sa publication est attendue dans les prochaines semaines, le cahier des charges étant déjà prêt. Le management de l’innovation est un enjeu fondamental. L’innovation est étroitement liée à la collecte, à l’analyse des données et à l’IA au sein des établissements. Les établissements qui ont déjà mis en œuvre des initiatives dans ce domaine rapportent des résultats encourageants. Il est essentiel de trouver des moyens efficaces pour structurer l’accueil et l’émergence des innovateurs et de leurs innovations.

Cette structuration est d’autant plus critique qu’elle peut déterminer la capacité des innovations à trouver leur marché. La rapidité est également un facteur clé. Les établissements de santé perçoivent de plus en plus l’importance de se structurer pour l’innovation, même s’ils n’ont pas attendu l’Agence de l’innovation en santé pour agir. Il ne s’agit pas nécessairement de créer des directions dédiées, mais de connecter les établissements avec leurs partenaires extérieurs pour favoriser l’innovation. À titre d’exemple, nous avons contribué et été consultés pour la Stratégie nationale de Santé et la Stratégie nationale d’Intelligence Artificielle. Nous avons également été sollicités par Jérôme Marchand-Arvier lors de la rédaction de son rapport sur l’utilisation secondaire des données de santé. Pour nous, il est crucial de s’assurer que nos actions répondent aux besoins du terrain. Il y a un besoin pressant de structurer la gestion de l’innovation au sens large.

Quels sont les principaux défis à relever pour diffuser l’innovation au sein des établissements et sur les territoires ?

Il existe plusieurs défis majeurs. Premièrement, il est nécessaire de simplifier les processus et parfois la réglementation dans certains domaines. Deuxièmement, il est crucial de mieux faire connaître les dispositifs d’aide et de soutien existants, qu’ils soient financiers ou extra-financiers. Troisièmement, il est important de diffuser les initiatives prises, les retours d’expérience et de mutualiser les expertises, car des solutions existent mais doivent être approfondies.

De plus, nous avons pour objectif d’animer le territoire, comme nous avons commencé à le faire avec les ARS et les DREETS, ainsi que les pôles de compétitivité. Ces entités constituent des points de contact immédiats et sont très demandeuses d’informations et de transversalité. Par exemple, nous organisons des webinaires pour les ARS et les DREETS afin d’aborder des sujets spécifiques, comme l’accès au marché pour les médicaments. Ces sessions permettent de présenter les différents dispositifs et guichets existants afin de les familiariser et de faciliter la diffusion des informations auprès des innovateurs qu’ils côtoient quotidiennement.

Cela fait écho aux expérimentations de l’article 51, dont les régions sont parties prenantes pour la réception et la transmission des dossiers. C’est une ambition et un objectif, même au niveau de l’État, où un point de contact a été créé pour faciliter les échanges entre les différents acteurs de l’article 51, notamment dans le cadre de la stratégie de prévention.

Comment veillez-vous à l’effacement des doublons entre les programmes, notamment l’article 51 concernant les projets de prévention ? 

Nous avons veillé à identifier d’éventuels doublons ou chevauchements avec d’autres projets déjà financés ou soutenus au titre de l’article 51, notamment lorsque vous avez abordé la stratégie de prévention et les premiers projets mis en lumière, ainsi que ceux à retravailler ou à reconfigurer. Nous avons accordé une grande attention à ce point, en créant notamment un comité stratégique dédié à la stratégie d’accélération. Ce comité, bien qu’il doive adopter une approche pragmatique, intègre l’article 51. Notre objectif est de s’assurer concrètement si un projet est déjà existant ou en cours, et de suivre son avancement. De plus, une gouvernance interministérielle est en place pour identifier d’éventuelles difficultés. Nous bénéficions également d’expertises externes. 

Que deviennent les expérimentations Article 51 ?

Quel rôle l’AIS a-t-elle dans l’accompagnement des start-up et porteurs de projets à l’étranger ?

L’agence fait face à un défi d’attractivité, visant à la fois à attirer des investissements en France et à promouvoir nos activités à l’étranger. Nous avons participé à des événements tels que JP Morgan et Bio US, et nous nous rendrons prochainement à Bio Japan. L’objectif est de valoriser notre écosystème et les capacités d’accueil avantageuses qu’il offre (notamment via l’initiative “Choose France for Science” ou “Choose Europe for Science” pour les chercheurs).

Parallèlement, l’AIS s’engage à promouvoir les entreprises françaises à l’étranger, en collaborant étroitement avec Business France et l’association French Healthcare. Ces partenariats permettent d’échanger régulièrement sur les besoins des délégations étrangères et d’identifier des entreprises françaises intéressées par des marchés spécifiques.

Au niveau européen, nous avons établi un partenariat avec EIT Health. Notre objectif est de coordonner ces efforts pour aider les entreprises intéressées par l’exportation à comprendre le fonctionnement de ce processus. De nombreuses entreprises cherchent à conquérir le marché américain, mais certaines finissent par se concentrer sur la consolidation de leur position sur le marché européen, même si ce n’est pas simple car le marché n’est pas unifié comme aux États-Unis. Notre objectif est d’être attractifs pour ces entreprises et de créer les conditions favorables à leur exportation. Cela passera par des échanges avec nos homologues, notamment européens, pour comprendre leur fonctionnement et apporter notre aide si nécessaire. Je crois beaucoup à la création d’un marché européen. Bien que je sois conscient des défis, je suis optimiste car il existe une spécificité et une intégration européenne qui, à mon avis, va se renforcer.

CV de Charles-Edouard Escurat

Depuis juillet 2025 : Directeur général de l’Agence de l’innovation en santé
Janvier – juillet 2025 : Directeur général par intérim de l’AIS
Mars 2023 – janvier 2025 : Directeur des pôles accélération et accompagnement à l’AIS

Mars 2020 – Mars 2023 : Directeur général adjoint du Resah
Décembre 2018 – Mars 2020 : Directeur des achats à la région Ile-de-France

Clarisse Treilles
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