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Accueil > Financement et politiques publiques > Florie Fillol (AIS) : “La prévention primaire est le levier majeur de progrès”

Florie Fillol (AIS) : “La prévention primaire est le levier majeur de progrès”

Coordinatrice de la Stratégie d'accélération “Innovation en prévention” que l’Agence de l’innovation en santé (AIS) pilote, Florie Fillol revient pour mind Health sur le déploiement des financements France 2030 dédiés à cette thématique cruciale pour générer des économies de soins de santé.

Par Romain Bonfillon. Publié le 04 mars 2025 à 22h47 - Mis à jour le 08 août 2025 à 12h43
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La stratégie d’accélération sur la prévention a été présentée par l’AIS en août dernier. Quel est son principal objectif ?

Son objectif est d’abord de soutenir des projets partenariaux qui sont aussi issus de la recherche académique, en interaction avec les industriels et les start-up qui portent beaucoup de technologies innovantes en prévention. L’idée centrale de cette stratégie est d’aider ces entreprises à faire la démonstration de la valeur en vie réelle de leur solution, au travers de l’appel à projets Challenge prévention. In fine, l’objectif est que cette mesure d’impact permette de trouver des financements ou des modèles économiques pérennes. Bien entendu, nous nous attendons aussi à ce que cette prévention génère des économies de soins de santé. 

La prévention à l’épreuve de la démonstration de valeur

En quoi consiste, selon vous, une approche innovante de la prévention ?

L’innovation en prévention consiste à avoir des données, de la mesure d’impact, pour pouvoir aider les politiques publiques à décider d’un financement qui soit différent de celui qui existe aujourd’hui. Actuellement, on finance beaucoup d’interventions en prévention, mais on ne peut pas dire beaucoup d’argent soit mis sur les programmes organisés de dépistage des cancers, sur la promotion de l’aide au sevrage tabagique ou sur les addictions.

En somme, il s’agirait de mieux financer la prévention primaire et secondaire ?

Force est de constater que la prévention est aujourd’hui plutôt tertiaire. Notre idée est aujourd’hui de couvrir les trois champs et nous avons pu observer avec satisfaction que lors de la première relève du Challenge prévention, le 10 décembre dernier, les projets adressent bien les trois types de prévention (cf. encadré ci-dessous, ndlr). Nous savons cependant que la mesure de l’impact pour la prévention primaire est plus complexe et plus longue à obtenir. Mais aujourd’hui, en essayant d’utiliser les données en vie réelle et les données dont on dispose, nous pouvons raccourcir ces temps d’évaluation. 

Les trois niveaux de prévention

En 1948, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), distingue trois niveaux de prévention : 

Prévention primaire : ensemble des mesures visant à éviter ou réduire la survenue ou l’incidence des maladies, des accidents et des handicaps. Entrent par exemple dans cette catégorie les campagnes de prévention en milieu scolaire.

Prévention secondaire : intervention qui cherche à diminuer la prévalence d’une maladie dans une population. Ce stade de la prévention recouvre les actes destinés à agir au tout début de l’apparition du trouble ou de la pathologie afin de s’opposer à son évolution, ou encore pour faire disparaître les facteurs de risque.

Prévention tertiaire : elle intervient après la survenue de la maladie et tend à réduire les complications et les risques de rechute. Il s’agit d’amoindrir les effets et séquelles d’une pathologie ou de son traitement. 

Pourquoi s’attacher à cette prévention primaire si la mesure de son impact est si compliquée ?

La prévention secondaire et tertiaire s’adressent à des personnes qui ont déjà des facteurs de risque, qui sont donc malades ou qui vont potentiellement le devenir. Or, la raison d’être de la prévention est d’éviter que les gens tombent malades. C’est donc véritablement la prévention primaire qui est le levier majeur de progrès. Elle est néanmoins complexe à mettre en œuvre puisqu’elle exige une compréhension très fine des sciences comportementales. Il s’agit d’obtenir l’adhésion des citoyens à des messages de prévention, d’arriver in fine à les rendre acteurs de leur propre santé, et surtout de savoir comment l’innovation peut aujourd’hui contribuer à cette tâche. C’est l’idéal de notre stratégie d’accélération. 

Comment se compose aujourd’hui le budget de la stratégie d’accélération “Innovation en prévention” ?

La stratégie d’accélération est aujourd’hui financée à hauteur de 170 M€ dans le cadre de France 2030. Sur ces 170 M€, 100 M€ vont au Challenge prévention, qui est opéré par Bpifrance. Plus en amont, 50 M€  sont consacrés au volet recherche pour un PEPR dédié à la prévention et piloté par l’Agence des programmes pour la recherche en santé de l’Inserm (dirigée par Franck Mouthon, ndlr). Enfin, plus en aval, l’appel à projets  “Industrialisation et Capacités Santé 2030“, doté de 20 M€, va intégrer un axe prévention et va permettre de financer la capacité d’industrialisation de produits innovants dans le domaine de la prévention en santé. Ce dernier AAP a été lancé en 2022 et comprend plusieurs vagues. La prochaine sera annoncée au mois de mars, la suivante en octobre. Nous espérons que la mise à jour du cahier des charges pourra être faite rapidement, pour pouvoir intégrer l’axe prévention dès la prochaine vague.

Où en sommes-nous, à date, de l’AAP Challenge prévention ?

Environ 30 projets ont été désignés comme éligibles. Nous sommes actuellement en phase d’évaluation, qui est menée par des experts indépendants, mandatés par Bpifrance, pour évaluer les projets. Ensuite, à la mi-mars, des projets seront présélectionnés. Les porteurs de ces projets bénéficieront d’une phase d’ajustements méthodologiques, et notamment de leur protocole d’évaluation, avec d’autres experts qui, eux, ne participeront pas au processus de sélection. S’ensuivra une deuxième phase de sélection, aux alentours du mois de juin, où les porteurs de projets devront remettre un dossier complet (la phase de présélection s’étant faite à partir d’un dossier allégé) et d’un protocole d’évaluation finalisé. Enfin, des auditions permettront de sélectionner les lauréats de l’AAP. Nous ne nous sommes pas fixés de nombre de lauréats et d’enveloppe budgétaire précise par vague. Ce qui compte, c’est la qualité des projets, qui doivent être impactants et répondre à des enjeux de santé publique. 

Rosalie Maurisse (Bpifrance) : “Nous allons être très sélectifs pour financer des projets ambitieux”

Peut-on en dire plus sur les projets présélectionnés ?

Il est encore trop tôt. Nous pouvons néanmoins préciser que ce sont des projets qui sont portés soit par des consortiums public/ privé, soit par des start-up ou industriels, soit par des établissements de santé. Nous sommes très satisfaits de la première relève, puisque l’on couvre tous les acteurs que l’on souhaitait impliquer.

Interrogée par mind Health, Lise Alter, l’ancienne directrice de l’AIS, confiait que cet AAP a vocation à “alimenter les réflexions autour des nouvelles modalités d’évaluation et de financement”. Avez-vous déjà des pistes ?

Nous n’en avons pas encore, dans la mesure où les projets sont encore en phase d’évaluation. On peut cependant se réjouir de voir que la HAS a mis dans ses priorités de travail la prévention et cette question de l’évaluation médico-économique. Les choses avancent. La HAS fait d’ailleurs partie du Comité stratégique que l’on a mis en place autour de la Stratégie d’accélération “Innovation en prévention”, nous collaborons donc étroitement pour faire avancer les travaux dans cette direction.

TENDANCES 2025 – Comment la prévention s’ancre dans les parcours de soins

L’AIS travaille également main dans la main avec Bpifrance, qui dispose également depuis fin 2023 d’un accélérateur dédié à la prévention. Où en est-il à date ?

Cet accélérateur est porté conjointement par PariSanté Campus et Bpifrance, l’AIS y a aussi été impliquée. L’accompagnement de la première promotion de l’accélérateur arrive à son terme. Il s’agissait là encore d’aider les entreprises du secteur à définir un modèle économique pérenne. Je n’ai pas à ce jour de visibilité sur la prochaine promotion, mais cette initiative est intéressante dans la mesure où elle marque une volonté de Bpifrance de changer de paradigme, pour s’orienter vers un système de santé plus préventif. 

Quelles sont aujourd’hui les forces et faiblesses de l’écosystème de la prévention en santé ?

C’est un écosystème très dynamique et riche, d’autant plus que la prévention est un champ très large qui regroupe des start-up du numérique, les entreprises qui font du diagnostic médical in vitro pour le dépistage, celles qui proposent des solutions de télésurveillance et pour lesquelles il existe aujourd’hui un cadre de prise en charge. Toutes ces entreprises ne font pas face aux mêmes défis. Néanmoins, la plupart des start-up ont des difficultés à trouver leur modèle économique, notamment celles qui sont positionnées sur la prévention primaire. Dès lors que l’on parle de dépistage, de diagnostic ou même d’innovations intégrant de l’IA, le modèle devient plus complexe, puisqu’il s’agit d’inscrire de nouveaux actes médicaux.  Nous devons donc soutenir nos start-up et PME qui portent ces innovations à la fois d’un point de vue réglementaire, mais aussi en les aidant à démontrer leur valeur, comme nous le faisons avec le Challenge prévention. C’est ce qui va nous permettre de faire ensuite bouger les lignes au niveau du financement. 

Quelles sont en 2025 les futures étapes de la stratégie que vous coordonnez ?

L’annonce des premiers lauréats du Challenge prévention sera faite à l’automne prochain, avec une deuxième vague qui va s’ouvrir dans le courant de cette année. Sur le volet recherche, nous espérons aussi lancer le PEPR prévention courant 2025. Une première vague de l’AAP  “Industrialisation et Capacités Santé 2030” sera également annoncée, en mars ou en octobre. Enfin, dans le cadre de notre “Tour de France de l’innovation en santé”, l’AIS consacrera une étape à la prévention. Elle aura lieu en Île-de-France, à l’automne. 

Florie Fillol

Depuis avril 2023 : Responsable Projets Prévention et Accompagnement projets innovants à l’Agence de l’innovation en santé

2020 – 2023 : Responsable de projets – Innovation, évaluation et dépistage

 à l’Institut national du cancer

2012 – 2019 : Directrice scientifique de Biomouv

2010 – 2011 : Epidémiologiste responsable vaccins pédiatriques pour Sanofi Pasteur MSD

Romain Bonfillon
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