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Accueil > Financement et politiques publiques > Valérie Moreno (AFIB) : “Nous sommes les garants de la sécurité numérique des équipements”

Valérie Moreno (AFIB) : “Nous sommes les garants de la sécurité numérique des équipements”

L’Association française des ingénieurs biomédicaux (AFIB) tenait du 18 au 20 octobre dernier son congrès annuel. Sa présidente, Valérie Moreno, revient avec nous sur les principaux thèmes qui ont rythmé ce congrès (cybersécurité, intelligence artificielle, numérique en santé…) et nous éclaire sur les liens parfois complexes que les ingénieurs biomédicaux des établissements entretiennent avec leurs fournisseurs.

Par Romain Bonfillon. Publié le 24 novembre 2021 à 6h45 - Mis à jour le 23 novembre 2021 à 16h40
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Le dernier congrès de l’AFIB a traité du rôle des ingénieurs biomédicaux dans l’évaluation des technologies de santé. Pourquoi ?

Nous sommes encore peu représentés dans le domaine de l’évaluation des technologies de santé, quand bien même nous avons les compétences techniques pour cette mission. Il existe quelques ingénieurs biomédicaux qui, dans quelques CHU, sont spécialisés dans ce domaine, mais cela demande encore à se structurer et se développer. Nous avons toute notre place et toute légitimité pour jouer un tel rôle. En revanche, concernant les évaluations médico-économiques, nous ne sommes pas des économistes de la santé. Pour faire une bonne évaluation, il y a donc un partenariat à construire entre l’ingénieur biomédical et l’économiste de la santé.

Comment avez-vous vu évoluer ces technologies numériques ? Certaines ont-elles été disruptives pour les ingénieurs biomédicaux ?

Je ne parlerai pas de technologies disruptives puisque les changements se font le plus souvent de manière incrémentale sur des technologies existantes. L’évolution vers le numérique est continue, mais elle s’est considérablement accélérée ces dernières années. On nous demande de plus en plus de connecter nos équipements au DPI pour tous les diagnostics et les explorations que l’on peut faire. C’est un sacré challenge puisque nous avons face à nous des sociétés très disparates.

“Presque tous les équipements qui sont aujourd’hui isolés sont amenés à être un jour connectés pour en récupérer les données ou en améliorer la surveillance”

Vous pensez au défi de l’interopérabilité ?

Oui, principalement. Nous n’avons pas des capacités d’investissement suffisantes pour renouveler nos équipements aussi rapidement qu’il serait nécessaire. Il faut donc que l’on renforce nos exigences au moment de l’achat et que nos compétences, acquises en formation initiale ou continue, évoluent vers plus de numérique. Presque tous les équipements qui sont aujourd’hui isolés sont amenés à être un jour connectés pour en récupérer les données ou en améliorer la surveillance. Le but est que nous puissions nous approprier le vocabulaire et les bons réflexes pour parler le même langage avec nos fournisseurs. L’AFIB a fait tout un travail sur ce sujet, qui permet d’élever le niveau du débat, côté fournisseur comme côté client.

Les fournisseurs font-ils désormais des efforts pour rendre leurs produits interopérables ou au moins pour vous accompagner dans la connexion aux grandes plateformes ?

J’aimerais beaucoup vous dire oui, mais je ne l’ai pas constaté dans ma pratique courante. Encore aujourd’hui, nous avons des systèmes qui sont assez captifs. Les sociétés nous orientent beaucoup vers des produits IT de leur propre marque et je ne suis pas sûre que l’interopérabilité de leur gamme soit leur principal souci. La tendance est donc plutôt au développement de plateformes clés en main, qui font fonctionner tous les équipements et logiciels de la même marque. C’est ce que nous avons vécu il y a plusieurs années en radiothérapie. Nous étions très captifs de quelques grandes marques car il était beaucoup plus facile et moins hasardeux de prendre, par exemple, les accélérateurs de particule de la même marque que le logiciel de dosimétrie et que les systèmes d’information spécialisés en radiothérapie. Heureusement, de nouveaux concurrents sont arrivés et ont quelque peu changé la donne.

Les logiciels que vous êtes amenés à utiliser, et particulièrement ceux intégrant une intelligence artificielle (IA) ont-ils changé la réalité du métier d’ingénieur biomédical ?

Progressivement, oui. L’IA fait partie des critères que l’on analyse dans notre pratique courante, notamment au moment de l’achat des équipements. On la retrouve désormais dans beaucoup de domaines, comme la génétique, l’anatomopathologie, l’imagerie, l’endoscopie… Ces nouvelles technologies permettent d’augmenter nos capacités diagnostiques tout en maintenant la qualité de ce diagnostic.

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“À charge pour nous d’être exigeants pour que nous ne devenions pas la faille qui va faire planter le système d’information d’un établissement”

Les conférences de votre dernier congrès qui étaient consacrées à la cybersécurité ont fait salle comble. Comment expliquez-vous ce succès ?

L’actualité récente a montré que les hôpitaux sont des cibles. Demain, de plus en plus d’équipements seront connectés et, en tant qu’ingénieurs biomédicaux, nous sommes les garants de la sécurité numérique des équipements que nous mettons à disposition des soignants et des médecins. Or, face à nous, nous avons des fournisseurs qui ont des niveaux de maturité différents sur l’aspect de la sécurité numérique. A charge donc pour nous d’être exigeants pour que nous ne devenions pas la faille qui va faire planter tout le système d’information d’un établissement. C’est un sujet de préoccupation et nous devons montrer que nous avons du répondant, en nous armant d’outils.

De quels outils disposez-vous aujourd’hui ?

Nous avons créé il y a deux ans un groupe de travail consacré à la sécurité numérique des équipements piloté par Sandrine Roussel, ingénieur biomédical au CHU de Besançon et membre du conseil d’administration de l’AFIB. Un certain nombre de recommandations ont été éditées dans IRBM News en mars dernier, et nous avons présenté nos travaux en juin au congrès de l’APSSIS . Nous recommandons notamment l’usage systématique d’un questionnaire technique standardisé que nous avons édité pour permettre à l’ingénieur de poser à son fournisseur les bonnes questions lors de l’achat d’un équipement. Les réponses fournies permettent ensuite à l’ingénieur biomédical d’entamer un vrai dialogue avec le service informatique et le responsable de la sécurité numérique de son établissement, pour que l’installation de l’équipement soit la plus sécure possible. Notre objectif est que l’utilisation de ce questionnaire se généralise. Les fournisseurs seront alors habitués à y répondre et s’apercevront mieux des inconvénients de telle ou telle de leurs solutions. Tout le monde gagne donc en compétence.

Nous faisons également des recommandations sur la formation initiale et continue. En tant qu’organisme de formation, l’AFIB va proposer à ses adhérents des sessions spécifiques à la sécurité numérique, au travers d’un programme de formation délocalisé.

Enfin, nous avons entamé des échanges avec les collectifs des responsables sécurité des systèmes d’information (RSSI) des établissements de soins et nous réfléchissons à la meilleure manière d’aider nos collègues à trouver, dans leurs établissements, un contrat de collaboration efficace avec leur DSI.

Votre association a acquis une belle visibilité pendant la pandémie, grâce à sa plateforme d’impression AFIB 3D…

Nous avions commencé ce projet avant la première vague du Covid-19 mais nos travaux se sont accélérés avec la pandémie. Notre volonté était de rendre service à tous les établissements. Nous avons commencé par commander une étude à un cabinet d’avocat pour savoir ce que nous avions le droit de faire ou pas, en termes de propriété intellectuelle. Ce cabinet a conclu que nous avions la possibilité d’imprimer nous-mêmes les pièces détachées dites “non-critiques”. De là est née l’idée de créer une plateforme collaborative, en free access pour les adhérents de l’AFIB, où l’on met en commun des plans d’impression 3D de telle pièce en fonction de sa marque, de son type, de son usage. La plateforme propose également des tutoriels pour aider à construire le plan 3D d’une pièce. On a vu pendant le Covid, qu’on avait parfois du mal à se faire approvisionner en certaines pièces détachées. Le but est de gagner en indépendance vis-à-vis de nos fournisseurs, pour maintenir le plus longtemps possible nos matériels en état de fonctionnement.

“Puisque tous les textes se discutent aussi au niveau européen, nous voulons construire une force européenne biomédicale qui permette de les relire, de les comprendre et de peser sur leur rédaction”

Quels autres sujets de travail vont vous occuper ces prochains mois ?

Nous créons depuis un an et demi des liens avec les associations européennes pour comparer nos méthodes et nos périmètres d’action. Nous avons notamment des échanges avec l’Italie et l’Espagne. Puisque tous les textes se discutent aussi au niveau européen, nous voulons construire une force européenne biomédicale qui permette de les relire, de les comprendre et de peser sur leur rédaction. Aussi, nous allons reprendre, suite à la pause forcée liée à la crise sanitaire, notre veille technologique, qui est notre cœur de métier (des experts de l’AFIB couvriront prochainement le congrès RSNA Radiological Society of North America, du 28 novembre au 2 décembre 2021 à Chicago, NDLR).

Valérie Moreno

Depuis 2019 : Présidente de l’Association française des ingénieurs biomédicaux (AFIB).

Depuis 2016 : Responsable du service biomédical du site de Haut-Lévêque et coordinatrice des achats biomédicaux du CHU girondin.

2002 : Intègre le CHU de Bordeaux en 2002 au sein duquel elle a occupé successivement trois fonctions en ingénierie technique et biomédicale.

2001 : Expert-acheteur en équipements de bloc opératoire au sein de l’Agence générale des équipements et produits de santé (Ageps) de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

2000 : Diplôme d’ingénieur & Mastère Equipements Biomédicaux (UTC de Compiègne).

Romain Bonfillon
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