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Accueil > Industrie > Blockchain : quels freins à son utilisation dans la santé ?

Blockchain : quels freins à son utilisation dans la santé ?

Alors que les perspectives d’utilisation de la blockchain dans le secteur de la santé sont diverses et que les annonces de consortium et projets se sont multipliées, peu d’usages semblent se concrétiser. mind Health revient sur les difficultés rencontrées et les freins encore à lever.

Par Aurélie Dureuil. Publié le 13 mai 2019 à 15h36 - Mis à jour le 02 novembre 2021 à 15h59
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Création de consortium, collaboration de recherche, lancement de premiers projets…, la blockchain fait régulièrement parler d’elle dans le secteur de la santé depuis quelques mois. Elle pourrait représenter un marché de plus d’1,6 milliard de dollars au niveau mondial en 2025, contre 48,2 M$ en 2018, selon une étude de Global Market Insights. Une croissance portée par les applications sur les échanges de données et l’interopérabilité, loin devant celles concernant l’intégrité de la chaîne logistique et les essais cliniques, d’après le cabinet d’étude. Ces sujets font en effet l’objet de nombreux projets.

En matière de logistique, l’éditeur français de solutions autour de la sérialisation des médicaments Adents a, par exemple, initié un projet en juillet 2018. Tandis que la start-up britannique Veratrak a levé 1 million de livres sterling en avril 2019 pour sa plateforme de gestion de la chaîne de distribution basée sur la blockchain. Dans les essais cliniques, citons les sociétés allemande Shivom et britannique Lifebit qui se sont rapprochées en décembre 2018 pour la mise en place d’une plateforme d’identification des patients pour les essais cliniques.

Mais la majorité des projets concernent actuellement les données de santé. Très active dans ce domaine, la start-up franco-américaine Embleema a multiplié depuis mi-2018 les annonces autour de son consortium. Dans l’Hexagone, il réunit les laboratoires pharmaceutiques Pierre Fabre et Servier, mais aussi l’éditeur Pharmagest et le centre hospitalier Gustave Roussy.

Le consortium Substra, mené par la start-up Owkin, regroupe lui aussi différents acteurs du monde de la santé (École Polytechnique, Institut Curie, Centre Léon Bérard, université Paris Descartes, CHU de Nantes et trois hôpitaux de l’AP-HP : Saint-Louis, Antoine-Béclère et Jean Verdier). En Europe, Be-Studys, spécailisé dans la gestion et la protection des données personnelles a intégré en mars 2019 l’openlab du Cern pour la construction d’une plateforme de mise à disposition des données de santé. La blockchain fait également l’objet de partenariats entre acteurs privés et associations de patients, à l’exemple de l’organisation européenne dans les maladies rares Eurordis avec le laboratoire Takeda et le géant de l’informatique Microsoft.

Identifier des projets avec une vraie utilité de la blockchain

Pourtant si les projets pullulent dans le domaine de la santé, peu d’applications de grande ampleur émergent. “On parle de la blockchain dans le domaine de la santé, mais les acteurs affichent une compréhension relativement limitée sur la technologie et ce qu’elle peut apporter. Nous commençons à avoir des échanges sur des cas d’usages mais ils restent théoriques. Les acteurs du secteur ont du mal à voir des usages un peu concrets avec un modèle économique qui marche”, observe Loïc Chabanier, associé en charge du consulting en santé chez EY.

À l’Institut Curie, engagé dans le projet Substra, Xosé Fernández, son CDO, dénonce l’effet “buzzword”. “Nous ne cherchons pas un projet pour les mots clés. Nous ne sommes pas à la recherche de projets blockchain. Nous sommes pas mal sollicité mais le besoin de blockchain n’est pas toujours évident. La première fois que j’ai lu le projet Substra, j’ai relevé tous les buzzword, mais en fait, il s’agit d’un projet sérieux !” Identifier l’utilité de l’utilisation de la blockchain semble ainsi une première étape pour faire le tri dans les projets développés. C’est aussi ce qui ressort du sondage réalisé par la société californienne Venrock auprès de 265 acteurs de la santé et publié en avril 2019. Ainsi, 75 % des personnes interrogées éprouvent des difficulté à identifier l’utilité de la technologie. Chez Blockchain Partner, Chloé Dru, directrice de projet, estime que les entreprises du secteur avancent par étapes et qu’elles en sont toujours aujourd’hui au stade de la formation sur la technologie, qui permet ensuite d’aller vers l’identification de cas d’usages puis de POC avant de passer au prototypes. “La blockchain présente beaucoup de promesses mais ils restent plusieurs freins à lever avant que ces promesses puissent être tenues”, ajoute-t-elle.

Améliorer “l’expérience utilisateur”

Le premier semble être autour de la facilité d’usage pour les différents acteurs impliqués dans la blockchain. Pour les applications impliquant les patients, Chloé Dru souligne : “cela nécessite que le patient accepte d’être payé en cryptomonnaie, qu’il sache comment y accéder et les utiliser. Alors qu’avant il fallait des profils très techniques, aujourd’hui, on arrive à avoir des wallet (portefeuille, ndlr) qui s’adressent davantage à des profils intéressés par la technologie sans pour autant être techniques. Ce n’est pas encore pour tout le monde”.

L’accès à la technologie est également cité par Mehdi Benchoufi, médecin à l’Hôtel Dieu (AP-HP), impliqué dans le projet Substra et qui a par ailleurs mené un projet autour du consentement des patients dans les essais cliniques. “La grande difficulté est de s’assurer technologiquement que l’expérience utilisateur soit satisfaisante. Lorsqu’on travaille sur une application blockchain dans un domaine sans contrainte particulière, l’expérience utilisateur peut être gérée au travers d’interfaces. Dans le cadre du consentement, un des gros challenges concerne la gestion simple dans l’interface utilisateur”, explique le médecin. Il ajoute : “il faut réussir à combiner une gestion de parcours extrêmement souple et assez indolore et une gestion au plus proche de la technologie”.

Chez Embleema, l’expérience utilisateur est aussi un des axes d’amélioration de l’application PatientTruth lancée en juillet 2018. “Elle permet à un patient de consolider ses dossiers médicaux, définir son consentement de manière dynamique, partager son dossier avec certains et pas d’autres, de tracer les accès… Nous utilisons la blockchain d’Ethereum et avons mis en place un mécanisme de tokens pour récompenser les patients sur la blockchain. Nous nous sommes aperçus que l’expérience utilisateur est très mauvaise. Il existe une grande complexité pour ouvrir un wallet et effectuer des paiements en utilisant des tokens…”, détaille Robert Chu, dirigeant et fondateur d’Embleema. Il cite également le bêta test en cours d’une deuxième version qui a été migré sur le réseau Hyper Ledger et devrait être déployée d’ici la fin de l’année. Embleema recense aujourd’hui “près de 200 patients utilisateurs de PatientTruth”, selon Robert Chu.

Des limites juridiques

Outre les développements autour de l’expérience utilisateur, des questions d’ordre juridique se posent également. “Nous mettons sur la blockchain, le consentement du patient, les conditions contractuelles auxquelles il consent au partage, les jetons… et certains index qui permettent de pointer vers la donnée de santé qui est stockée ailleurs. Nous ne mettons aucune donnée de santé sur la blockchain privée, qui par essence est quelque chose de partagé”, explique Robert Chu. Le projet Substra exclut également de mettre des données de santé sur la blockchain. Il s’agit de tracer les tâches d’entraînement et de validation d’une intelligence artificielle avec plusieurs partenaires dans la recherche médicale. Fabrice Naftalski, avocat associé chez EY Société d’avocats, renchérit : “Dans son rapport annuel, la Cnil a signalé que la chaîne de blocs n’est pas incompatible avec le RGPD. Il faut néanmoins que le traitement de la donnée ne soit pas incompatible avec le règlement européen”. Xosé Fernández pose ainsi la question du droit à l’oubli alors que ce qui est inscrit dans la blockchain ne peut en être effacé. Fabrice Naftalski mentionne également “l’encadrement des transferts”. “Quand on est dans une blockchain fermé, on peut mettre des frontières et un certain nombre de règles. Mais sur une blockchain ouverte, cela s’applique à l’international. Comment va-t-on gérer l’encadrement des transferts quand la donnée sort de l’Union européenne”, interroge-t-il.

Définir les business model

La question du business model ne semble pas non plus encore résolues. “Tout l’écosystème est en train de se structurer. De nouveaux modes de collaboration sont explorés et de nouvelles solutions vont probablement émerger d’ici peu”, témoigne Romain Bey, ingénieur IA impliqué dans le projet Substra. Sur le modèle économique, il précise que les réflexions sont en cours. Le projet vise à mettre en place une intelligence artificielle dans le domaine de la recherche médicale.

La blockchain devrait permettre de tracer les contributions des différents partenaires. “Il s’agit d’un projet d’IA distribué. Nous avons besoin de mutualiser les données. Nous utilisons un modèle d’apprentissage de l’IA. Elle s’entraîne à l’Institut Curie avec les images. Nous partageons le modèle mais pas les images. Nous saurons ensuite quelles sont les images utilisées pour entraîner le modèle, celles utilisées pour le valider, mais aussi le pourcentage d’images provenant de Curie et celles de Léon Bérard pour la valorisation par exemple”, détaille Xosé Fernández.

Chez Embleema, pour le moment l’application est accessible gratuitement aux patients. “Dans un an quand nous aurons lancé notre deuxième version, nous aurons constitué des cohortes. Les laboratoires pharmaceutiques s’abonneront”, indique Robert Chu, avant de préciser : “dans la V2, nous ajoutons la possibilité de partager les données avec la recherche clinique. Dans les cohortes, nous agrégerons les dossiers hospitalier, le génome, les données des objets connectés… Il s’agira des données de vie réelle qui deviennent de plus en plus importante sur le plan réglementaire pour les laboratoires pharmaceutiques”.

Les principes de la blockchain
La technologie blockchain repose sur une base de données décentralisée permettant d’échanger de la valeur sans tiers de confiance. Il s’agit d’une technologie sécurisée de stockage et d’échanges d’informations. Elles sont stockées dans des “noeuds” ou “blocs” qui sont datés et ajoutés à la chaîne. On parle de blockchain public quand elle est ouverte à tous et de blockchain privée quand elles sont restreintes à un certain nombre d’acteurs.

 

Deux exemples de projets blockchain dans la santé – Données recueillies par mind Health

 

Aurélie Dureuil
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