• Contenus gratuits
  • Notre offre
Menu
  • Ressources
    • Toutes les ressources
  • Infos
    • Toutes les infos
  • Essentiels
    • Tous les essentiels
  • Analyses
    • Toutes les analyses
  • Data
    • Data
  • Newsletters
  • Profil
    • Je teste 15 jours
    • Je me connecte
  • Profil
    • Mon profil
    • Je me déconnecte
CLOSE

Accueil > Industrie > La France gâche ses atouts, selon le Leem

La France gâche ses atouts, selon le Leem

Le Leem présentait le 17 juin son Baromètre annuel 360°, réalisé par PwC. Pour l’association représentative des industries du médicament, le constat est sévère : “la France dispose de solides atouts industriels et humains mais enchaîne les choix au détriment de la santé des Français”. Le Leem appelle à activer rapidement les leviers de l’attractivité.

Par Romain Bonfillon. Publié le 18 juin 2025 à 16h32 - Mis à jour le 18 juin 2025 à 17h50
  • Ressources

Chaque année, le Leem publie son Baromètre 360° de l’industrie du médicament, qui est un moyen de mesurer l’attractivité de notre territoire pour les laboratoires. S’appuyant sur plus de 60 sources publiques d’information, le baromètre 2025, qui couvre la période 2024, dresse un constat pessimiste de la situation française : 

• La France est toujours le 2e marché pharmaceutique d’Europe… tout en devenant l’un des moins attractifs pour les laboratoires.

• Seuls 60 % des médicaments ayant une AMM européenne sont disponibles en France.

• 523 jours sont nécessaires pour accéder à un nouveau traitement…contre 50 jours en Allemagne.

• 7% de hausse des arrêts de commercialisation, principalement en raison d’un déséquilibre économique, après une baisse post-COVID.

• Seuls 9 % des nouveaux médicaments vendus en Europe sont fabriqués en France, alors que notre pays pourrait en produire bien davantage.

Les atouts de l’industrie pharmaceutique française

La France reste le deuxième plus gros marché en Europe derrière l’Allemagne en valeur (35 Mds € de dépenses pharmaceutiques vs 60 Mds € pour l’Allemagne, en 2022). Elle se situe également juste derrière l’Allemagne en termes de nombre d’emplois dans le secteur (108 000 en 2023), avec une légère dynamique de croissance ces dix dernières années. Aussi, le cabinet PwC note que “la France maintient sa position en recherche & innovation grâce à sa base de talents, sa politique fiscale incitative et ses institutions de recherche”. Les investissements en R&D sont ainsi demeurés stables en 2024 vs 2023, à hauteur de 5,9 Mds €, dont près de 70% dédiés à la recherche clinique (à noter que ces dépenses en R&D ont été calculées par extrapolation à partir de chiffres collectés auprès de 46 adhérents du Leem, représentant 69% du CA de l’industrie en France).

En 2024, constate également le baromètre, la France progresse sur les thématiques de transition écologique et sociétale et de santé publique. Ainsi, l’industrie pharmaceutique, se félicite le Leem,  a réussi, en coordination avec l’ANSM, à

réduire significativement les ruptures de stocks de médicaments en 2024 : l’an dernier 609 déclarations de rupture de stock ont été faites vs 1555 en 2023 (- 61 %).

La France possède également de solides capacités de chaînage des données de santé, note le baromètre, et dispose du SNDS qui constitue une base exhaustive et fiable sur un échantillon d’1,2 milliard de feuilles de soins par an, couvrant près de 99% de la population. Des progrès sont néanmoins attendus sur la facilité d’accès à ces données par les entreprises. Les délais d’extraction des données de santé sont en effet comparativement longs en France (>12 mois) vs l’Allemagne (3-6 mois), les pays nordiques (6-12 mois) et l’Espagne (<1 an).

Une recherche clinique en perte de vitesse

C’est, d’après le Leem, sur le versant stratégique en termes d’attractivité, de la recherche clinique que la France est particulièrement affectée. Notre pays se classe ainsi à la troisième place européenne sur les essais cliniques (cf. graphique ci-dessous)

Pour Vincent Guiraud-Chaumeil, directeur de la filiale France de Pierre Fabre Medical Care et trésorier du Leem, “la recherche clinique est en recul par rapport à nos proches voisins, notamment l’Espagne. Un autre chiffre est préoccupant, poursuit-il : plus de 30% des médicaments qui sont disponibles en Allemagne ne le sont pas en France”. Le baromètre souligne en effet une baisse du taux de disponibilité des nouveaux médicaments au 31/12/2024 (AMM entre 2020 et 2023) dans notre pays, avec une baisse de 6 points par rapport à 2020 (AMM entre 2016 et 2019)

La recherche clinique en France en 2024, vue par l’AFCROs

Le Leem appelle donc à mettre en place, pour les essais les plus innovants, une fast track européenne pour réduire les délais d’autorisation des essais cliniques à 31 jours (au lieu de plus de 100 jours actuellement). L’organisation professionnelle demande également que la conduite des essais cliniques en France soit facilitée grâce à une meilleure négociation des prix. C’est là l’un des points majeurs du plaidoyer du Leem, qui année après année, souligne que les prix faciaux des médicaments en France sont plus bas que la moyenne européenne, sur les médicaments avec ou sans concurrence générique (- 11% par rapport à la moyenne européenne sur les médicaments sans concurrence générique ; – 22% pour les médicaments avec concurrence générique).

Autre handicap majeur, selon les industriels du médicament : la fiscalité en France est une des plus lourdes d’Europe de l’Ouest, avec un taux de 60 % de prélèvement obligatoire sur le secteur pharmaceutique (contre 51% au Royaume-Unis, 42 % en Allemagne et 29% en Espagne).

Un plaidoyer politique 

Les entreprises du médicament entendent être “forces de propositions pour relancer l’attractivité” de la France et formulent différentes propositions d’efficience, regrettant au passage que leurs précédentes propositions soient restées sans réponse. 

“Il faut activer les leviers de l’attractivité autour de 3 axes : l’accès, la recherche et l’innovation et la production”, résume Clarisse Lhoste, présidente de MSD France et de la Commission communication du Leem. Pour simplifier et faciliter l’accès aux nouveaux traitements, elle appelle de ses voeux, “une vraie évolution du système d’évaluation et de la fixation des prix en adoptant une approche plus globale”. Concrètement, cela consiste à considérer les médicaments plus seulement comme un coût mais comme un investissement. “D’où l’importance de prendre en compte le besoin médical, le soulagement sur le système de santé ou l’impact médico-économique par exemple”, précise-t-elle. 

Le deuxième point pour faciliter l’accès aux traitements innovants concerne le nouveau règlement européen sur l’évaluation des technologies de santé (EU HTA), qui s’applique depuis le 12  janvier 2025. “Nous n’en sommes qu’au début, mais il va falloir s’assurer 

que cette nouvelle procédure d’évaluation ne viendra pas rajouter des délais qui sont déjà trop longs”, met en garde Clarisse Lhoste. Enfin, le Leem insiste sur le cas particulier des vaccins, qui “souffrent d’avoir des délais d’accès pires que n’importe quel médicament, dans la mesure où les délais d’évaluation, les concernant, ne sont pas contraints”, analyse-t-elle. 

S’agissant de la dynamisation de la recherche en France, le Leem suggère de s’inspirer de nos voisins européens.  “L’Allemagne a pris des mesures claires pour rattraper son retard avec non seulement une simplification des procédures, une fast track, mais aussi une incitation financière dans le prix si le médicament est développé en partie en Allemagne. En Angleterre, le NHS a aussi annoncé des mesures pour engager une vraie évolution dans les essais cliniques en simplifiant au maximum les procédures pour obtenir des délais d’approbation très rapide”, cite en exemple Clarisse Lhoste 

Utilisation secondaire des données de santé : le temps de l’accélération

Pour renforcer l’attractivité de la France, Laurence Peyraut, directrice générale du Leem, en appelle plus largement “à la mise en place d’une politique de la santé au niveau européen à l’instar de la politique de défense européenne”.  Un véritable besoin si l’on considère le pessimisme des dirigeants des entreprises du médicament interrogés par le cabinet PwC : 9 dirigeants sur 10 estiment que la France n’est plus attractive pour le secteur et les deux tiers d’entre eux n’envisagent pas d’y investir dans les trois prochaines années. À ceux qui seraient tentés d’attribuer ce pessimisme au contexte politique international, le cabinet PwC objecte que cette enquête a été réalisée en mars 2025, avant même les premières annonces de Donald Trump sur les droits de douane. Aussi, plus que les dangers liés au contexte international, c’est le contexte politique intérieur et son immobilisme que le Leem pointe du doigt, regrettant qu’il soit devenu très difficile de mettre autour d’une table les industriels du médicament et “les administrations”, soulignant également que l’ambitieuse mission Borne qui formulait en août 2023 une soixantaine de recommandations pour servir de socle à un “New Deal” du financement et de la régulation des produits de santé, n’ait été suivi d’aucun effet. 

Les accès précoces en forte baisse en 2024

Présidente d’Amgen et de la commission “Accès aux produits thérapeutiques” du Leem, Corinne Blachier-Poisson souligne que “l’accès précoce, mis en place en 2021, est aujourd’hui l’aspect le plus attractif en France pour donner accès aux médicaments. Cela a permis de traiter jusqu’à deux fois et demi plus de patients. Les industriels ont joué le jeu mais l’accès précoce s’adresse à une certaine catégorie de produits et restent notamment en dehors de ce dispositif toutes les maladies chroniques”. Aussi, si le nombre de ces accès précoces a augmenté régulièrement depuis ses débuts, le nombre de refus a fortement augmenté en 2024. En 2024, 25 médicaments éligibles ont été approuvés en accès précoce (ASMR I-IV), ils étaient 32 en 2023. “Nous constatons qu’il y a eu au niveau de la HAS une application beaucoup plus stricte de la doctrine. Cette dernière n’a pas changé, mais la HAS considère dans ses comparateurs une catégorie beaucoup plus large de produits, notamment les produits qui sont déjà en accès précoce et qui peuvent ne jamais avoir de remboursement. C’est une appréciation que nous contestons”, explique Corinne Blachier-Poisson.

Romain Bonfillon
  • Données de santé
  • Essais cliniques
  • Industrie
  • Innovation
  • Laboratoires
  • médicaments
  • Recherche

Besoin d’informations complémentaires ?

Contactez Mind Research

le service d’études à la demande de mind

Découvrez nos contenus gratuitement et sans engagement pendant 15 jours J'en profite
  • Le groupe mind
  • Notre histoire
  • Notre équipe
  • Nos clients
  • Nous contacter
  • Nos services
  • mind Media
  • mind Fintech
  • mind Health
  • mind Rh
  • mind Retail
  • mind Research
  • Les clubs
  • mind et vous
  • Présentation
  • Nous contacter
  • Vous abonner
  • A savoir
  • Mentions légales
  • CGU
  • CGV
  • CGV publicité
  • Politique des cookies
Tous droits réservés - Frontline MEDIA 2025
  • Twitter
  • LinkedIn
  • Email