Accueil > Parcours de soins > Outils professionnels > L’usage de la téléconsultation se maintient autour de 6 % en médecine générale L’usage de la téléconsultation se maintient autour de 6 % en médecine générale Après une année 2020 qui a donné un coup d’accélérateur à la téléconsultation, la stabilité observée en décembre se confirme au premier trimestre. Selon le baromètre exclusif du GERS Data pour mind Health, les consultations à distance représentent environ 6 % en médecine générale. Du côté des spécialités, les psychiatres et les endocrinologues restent les seuls à avoir intégré la pratique. Par Aurélie Dureuil. Publié le 15 avril 2021 à 9h36 - Mis à jour le 08 juin 2021 à 16h56 Ressources L’usage de la téléconsultation pourrait avoir atteint sa vitesse de croisière ces derniers mois. C’est ce qui ressort du nouveau baromètre exclusif du GERS Data pour mind Health. Si les deux confinements de 2020 s’étaient ressentis sur la part de la téléconsultation chez les généralistes et certains spécialistes, les différentes annonces de ce début d’année ont eu un impact plus limité. Tant pour la médecine générale que pour celle de spécialité. Ce premier trimestre 2021 constitue “un vrai trimestre de stabilisation”, constate Baptiste Mortgat, directeur marketing de GERS Data. Il note par ailleurs des similitudes avec l’activité en pharmacie d’officine qui a connu des variations liées aux restrictions sanitaires ces derniers mois : “au fur et à mesure des confinements et mesures restrictives, les Français ont pris l’habitude de composer avec, et l’effet de nouvelles restrictions est moins important”. Évolution de l’usage de la téléconsultation chez les médecins généralistes entre mars 2020 et mars 2021 – Source : THIN GERS Ainsi, chez les médecins généralistes, après des pics atteints lors des confinements de mars-avril 2020 (22 %) puis de novembre (8 %), la part de la téléconsultation dans la pratique oscille autour de 6 % depuis décembre 2020. “Chez les généralistes, 80 % ont réalisé au moins une téléconsultation en 2020. Sur cette population, 63 % en font moins de 1,5 par jour, 23 % entre 1,5 et 3,3 par jour et 14 % plus de 3,3 par jour. Il existe des différences d’usage entre ceux qui en ont fait un véritable outil de travail quotidien avec de nombreux créneaux ouverts et ceux qui l’utilisent de façon plus ponctuelle”, détaille Baptiste Mortgat. Psychiatres et endocrinologues, principaux utilisateurs de la téléconsultation chez les spécialistes Du côté des spécialistes, les psychiatres et les endocrinologues restent les médecins ayant le plus adopté la téléconsultation. Elle représente respectivement 12 % et 6 % de leur pratique en libéral. Des chiffres stables sur le premier trimestre 2021 alors que le taux de téléconsultation avait connu des pics dépassant les 40 % en avril 2020 pour ces deux spécialités. Toutes les autres médecines de spécialité affichent des taux compris entre 1 % et 2 % depuis juin ou juillet 2020. Que ce soit pour les médecins généralistes comme les spécialistes, Baptiste Mortgat estime que, “tant que nous ne serons pas sortis à 100 % des restrictions et de la crise sanitaire, les taux devraient se maintenir à ce niveau. Il faudra voir l’impact de la sortie de crise sur l’évolution de la demande, notamment dans le cadre d’une offre qui tend à s’enrichir. Et, à moyen terme, la “génération téléconsultation”, c’est-à-dire le public, médecins comme patients, rompu à ces nouvelles technologies, fera-t-elle en sorte que ce taux augmente petit à petit ?” Comparaison du nombre mensuel de téléconsultations par rapport au mois d’avril 2020 qui avait enregistré des records – Source : THIN GERS Le Royaume-Uni intègre bien plus la téléconsultation La comparaison de la part de la téléconsultation dans la pratique en médecine générale entre la France, la Roumanie et le Royaume-Uni témoigne d’une grande différence dans les usages. Alors que le taux se stabilise autour de 6 % dans l’Hexagone, la téléconsultation dépasse les 20 % outre-Manche en février 2021. Les médecins britanniques avaient intégré la téléconsultation dans leur pratique bien avant leur confrères français. Alors que dans l’Hexagone 0,5 % des consultations de médecine générale étaient réalisées en téléconsultation début 2020, le Royaume-Uni affichait déjà des taux d’usage supérieurs à 9 %. La crise sanitaire aura permis d’augmenter les usages dans les deux pays, avec une croissance plus marquée au Royaume-Uni (+ 11 points de pourcentage entre janvier 2020 et mars 2021) contre plus de 5 points en France. En Roumanie, où les restrictions sanitaires ne sont pas intervenues au même moment qu’en France et au Royaume-Uni, l’usage de la téléconsultation s’est aussi développé au regard de ces restrictions. Méthodologie GERS Data est une filiale de Cegedim en charge du recueil et de traitement des données de santé au sein du groupe Cegedim. Elle est composée d’une équipe de plus de 60 personnes réparties notamment entre les activités commerciales, institution, étude et services clients. GERS Data remonte les données de différentes bases : hospitalières (StatHop), de prescription (THIN, sélectionnée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour le suivi de l’analyse de la prescription par les médecins généralistes et spécialistes, indique GERS Data) et d’achat et de distribution des officines (Sell In, SOG Now, SOG Early, Sell Out et GERS Rupture). David Syr, directeur général adjoint, estime à plusieurs millions le nombre de données recueillies chaque jour. Outre les chiffres pour la France, GERS Data collecte les données pour le Royaume-Uni, la Roumanie, l’Espagne et la Belgique. L’Italie et l’Allemagne devraient les rejoindre prochainement, indique le directeur général adjoint. Pour sa base de données THIN, Cegedim indique qu’il s’agit de données anonymisées émanant de plus de 56 millions de patients sur sept pays européens. Aurélie Dureuil Parcours de soinstéléconsultationTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? 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