Accueil > Parcours de soins > Services aux patients > La téléconsultation se stabilise autour de 7 % des consultations en médecine générale La téléconsultation se stabilise autour de 7 % des consultations en médecine générale Partie de quasiment zéro début 2020, la téléconsultation semble s’être fait une place en médecine générale et pour certaines spécialités. Si le taux d’usage est loin des pics observés en avril 2020 au moment du premier confinement en France, le chiffre se stabilise autour de 7 % depuis fin 2020, selon le nouveau baromètre exclusif du GERS Data pour mind Health. Une tendance confirmée par les chiffres de facturation de l'Assurance Maladie. Par Aurélie Dureuil. Publié le 16 février 2021 à 14h48 - Mis à jour le 17 février 2021 à 8h49 Ressources L’année 2020 marque un tournant dans l’adoption de la téléconsultation en France. C’est ce qui ressort du baromètre exclusif du GERS Data réalisé pour mind Health. “On constate que la téléconsultation est née avec la crise sanitaire, avec un grand pic en avril 2020”, observe Baptiste Mortgat, directeur marketing de GERS Data. “L’année 2020 a été l’année de décollage de la pratique de la téléconsultation en France. Ont été ainsi facturées 19 millions de téléconsultations tout au long de l’année 2020 (pour tous les régimes, ndlr), par tous types de prescripteurs (libéraux, centres de santé, établissements de santé, actes de consultations externes)”, confirme l’Assurance maladie à mind Health. Avant d’ajouter : “on en compte 17,2 millions pour les seuls médecins libéraux, sur un total de 319 millions de consultations pour l’année 2020”. Dans notre espace Data : Les baromètres de l’évolution de la téléconsultation en France Une adoption accélérée par la crise sanitaire L’Assurance maladie constate par ailleurs que le recours à la téléconsultation “a été accéléré par l’instauration des confinements”. La part de téléconsultation dans la pratique médicale tant chez les généralistes que chez les spécialistes est en effet passée de moins de 0,5 % en janvier et février 2020 pour la médecine générale et de spécialité à 22 % pour la médecine générale et de 7 % chez les cardiologues jusqu’à 45 % chez les psychiatres en avril. Des taux “à mettre en perspective avec le nombre de consultations qui avaient chuté de 35 % sur avril”, alerte Baptiste Mortgat. Pourtant, après cette envolée, le déconfinement a entraîné une chute rapide de la part des téléconsultations pour atteindre 3 % en août. La fin de la période estivale puis le deuxième confinement en novembre 2020 ont contribué à une remontée de la part de la téléconsultation dans le nombre total de consultations, bien moindre que le bond d’avril mais qui semble témoigner de son intégration dans la pratique médicale. Les mois de décembre 2020 et janvier 2021 montrent une stabilisation de l’usage de la téléconsultation. “La téléconsultation a trouvé son premier rythme de croisière”, indique Baptiste Mortgat. En médecine générale, la part de la téléconsultation oscille entre 6 et 7 %, “ce qui représente tout de même entre 400 000 à 500 000 téléconsultations par semaine”, ajoute-t-il. De grandes disparités d’adoption par les spécialistes Si la tendance des variations observées au cours de l’année 2020 est similaire pour les médecins généralistes et spécialistes, les taux d’usage diffèrent. “Ces actes sont effectués en grande majorité par les médecins généralistes, 79 % sur l’année 2020, soit 6 % des consultations des médecins généralistes réalisées en téléconsultation. En ce qui concerne les spécialistes, les téléconsultations représentent 3,7 % de l’ensemble des consultations avec une forte variabilité selon les spécialités. Les spécialités qui y recourent le plus sont les psychiatres (10 %), l’endocrinologie (8,4 %), la pneumologie (7,7 %) et les pédiatres (2 %)”, indique l’Assurance maladie. Les moyennes sur l’année 2020 prennent en compte les pics plus ou moins hauts atteints en avril. Dès l’été 2020, la plupart des spécialistes avaient peu recours, avec des taux d’usage compris entre 1 et 2 % pour les neurologues, pneumologues, gynécologues, gastro-entérologues, rhumatologues et cardiologues. Seuls les psychiatres et les endocrinologues semblent avoir un peu plus intégré la pratique. En janvier 2021, la téléconsultation représente respectivement 17 % et 6 % pour ces spécialités. Évolution de l’utilisation de la téléconsultation chez les spécialistes du 1er janvier 2020 au 31 janvier 2021 – Source GERS Data L’adoption de la pratique semble tenir d’abord de la facilité de mener des consultations à distance en fonction des spécialités. “Consultations présentielles et distancielles se partagent petit à petit l’espace d’échange entre médecins et patients. Au-delà de la barrière technologique, la question de la valeur qualitative perçue d’une téléconsultation reste encore posée”, analyse Baptiste Mortgat. Comme pour la médecine générale, le début de l’année 2021 semble témoigner d’une stabilisation dans un contexte sanitaire encore incertain. “Il faudra regarder les deux ou trois prochains mois pour voir si la stabilisation est une situation de long terme”, estime le directeur marketing de GERS Data. Rendez-vous début avril pour le prochain baromètre trimestriel de la téléconsultation ! Une meilleure connaissance de la téléconsultation par les patients et les médecins Publié en janvier 2021, le 3e volet du baromètre télémédecine de l’Agence du numérique en santé (ANS) constate que “les Français connaissent de mieux en mieux la télémédecine et sont de plus en plus nombreux à souhaiter y avoir recours”. Si 86 % des personnes interrogées savaient ce qu’est la télémédecine, ils sont 92 % à savoir ce qu’est la téléconsultation. Et ils étaient respectivement 48 % et 49 % à souhaiter y recourir. Par ailleurs, au moment de la réalisation de l’étude en octobre-novembre 2020, ils étaient 78 % à savoir que le prix d’une téléconsultation est identique à celui d’une consultation contre 56 % un an auparavant. Le baromètre révèle par ailleurs que 96 % des patients étaient à leur domicile ou celui d’un proche pour réaliser une téléconsultation, devant le lieu de travail (7 %) et la maison de retraite (7 %). Les connaissances des Français sur la télémédecine diffèrent selon les pratiques – Sources ANS Odoxa Du côté des médecins réalisant des téléconsultations, ils étaient 16 % à avoir déjà réalisé une téléconsultation avant le 1er confinement et 53 % depuis. 30 % n’en avaient jamais réalisées. 53 % des médecins ont utilisé le téléphone (33 % uniquement avec le son et 20 % avec l’image) tandis que 47 % ont utilisé d’autres appareils comme les tablettes et ordinateurs. Pour 37 %, l’outil utilisé était proposé par une plateforme du marché tandis que 31 % ont utilisé Skype, WhatsApp et FaceTime. L’étude rappelle par ailleurs que la confiance dans les nouvelles technologies est la deuxième cause de réticence des patients pour recourir à la téléconsultation (10 %), la première étant la déshumanisation de la consultation (65 %). Près d’un tiers des médecins ont utilisé Skype, Whatsapp et Face Time pour réaliser des téléconsultations – Source : ANS – Odoxa Méthodologie GERS Data est une filiale de Cegedim en charge du recueil et de traitement des données de santé au sein du groupe Cegedim. Elle est composée d’une équipe de 50 personnes réparties notamment entre les activités commerciales, institution, étude et services clients, indique David Syr, son directeur général adjoint. GERS Data remonte les données de différentes bases : hospitalières (StatHop), de prescription (THIN, sélectionnée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour le suivi de l’analyse de la prescription par les médecins généralistes et spécialistes, indique GERS Data) et d’achat et de distribution des officines (Sell In, SOG Now, SOG Early, Sell Out et GERS Rupture). David Syr estime à plusieurs millions le nombre de données recueillies chaque jour. Outre les chiffres pour la France, GERS Data collecte les données pour le Royaume-Uni, la Roumanie et la Belgique. L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne devraient les rejoindre prochainement, indique le directeur général adjoint. Pour sa base de données THIN, Cegedim indique qu’il s’agit de données anonymisées émanant de plus de 56 millions de patients sur sept pays européens. Aurélie Dureuil Parcours de soinstéléconsultationTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire L'usage de la téléconsultation remonte prudemment avec le 2e confinement L’usage de la téléconsultation se stabilise Le taux de téléconsultation poursuit sa décrue Ségur de la santé : plus de 2 Mds € d’investissements dans le numérique La téléconsultation a-t-elle atteint un plateau autour de 6 % ? Au 3e Conseil du numérique en santé, les avancées de la feuille de route du numérique en santé - action par action Confidentiels Après un boom pendant le confinement, la téléconsultation marque le pas Léger repli de la téléconsultation fin avril Le GERS confirme la stabilisation du recours à la téléconsultation